Chapitre 5 - Souvenir Glacer
Aurox - La ville d'Elfatria - 2014 - ClaraLa neige, cette infinie blancheur qui peux à peux recouvre tout, ne laissant rien derrière elle. Seul un manteau immaculé qui nous transperce de part en part à son contacte par un long frisson glacé et celui-si persiste, encore et toujours. Beaucoup ne voient que la beauté de ces cristaux de givres, mais quelques-uns voient à travers, ils contemplent l'envers du décors et la mort qui accompagne dans son sillage, la funeste saison froide.
Noir, blanc et rouge. Trois couleurs qui définissent tout. Obscurité, Lumière et Sang.
Trois choses étroitement liées à l'histoire de l'humanité, et de cela jusqu'a la fin des temps. Ma propre histoire ne s'écarte pas de ce schéma. Chaque tournants, chaque décisions, chaque infimes parties de ma vie étaient tintées de cette couleur pourpre qui salit tout. Je le sais car en ouvrant les yeux c'est tout se que j'ai vus.
La surface neigeuse qui réfléchissait la lumière solaire et le sang qui la maculait. Le troisième élément était là, lui aussi. Sous la forme d'un loup qui s'en allait, son pelage sombre disparaissait progressivement dans les ombres de la forêt, comme englouti par l'obscurité. Je le fixais sans que mon cerveau ne fasse de connexions entre les événements passés qui m'échappaient totalement et ce prédateur lupin. J'étais consciente d'une seule chose : je mettais des mots sur des choses que je voyais pour la première fois.
Je me redressais péniblement en position assise, m'appuyant dans la neige sur les mains tremblantes de la petite fille que j'étais. Une enfant perdue, seule au monde et excessivement ignorante, voilà qui j'étais. Une gamine sans souvenirs, abandonnée à la lisière d'une forêt enneigée. Je ne ressentais rien, seule une douleur fugace à mon bras droit mais aucun sentiments. Je n'avais ni peur, ni soulagement, il n'y avait pas non plus de bonheur ou de tristesse, seul un vide dans mon cœur et dans mes souvenirs. Un vide que je savais incomblable. Quoi qu'il me sois arrivez par avant, j'avais tout perdu, j'acceptais se manque de connaissance à propos de mon enfance entamée et effacée, mais je n'en aimais pas pour autant le gouffre sinistre qui ciselait mon être.
En un réflexe moteur, ma main se porta à mon cou et effleura l'opale qui lançait des miroitements de feux sur ma peau blanche. Mon regard se porta sur le pendentif, l'observant sans faire de réflexion. Le minuscule objet, niché au creux de mes omoplates se balançait doucement. Deux ailes d'or se refermaient sur la pierre aux reflets sanglant. Un ange gardien haut de 5 millimètres pendait à mon cou, immobile et froid entre mes doigts.
Je lâchais l'amulette et reportais mes pupilles plissées sur la surface neigeuse et aveuglante. Un corps sans vie gisait dans la poudreuse. Les yeux vitreux du jeune homme me fixaient, son torse ne se soulevait plus, s'étant affaissé pour ne plus jamais se relever. Une main entra dans mon champ de vision et lui ferma les paupières, le bleu opaque de ses pupilles disparut. Une autre personne était assise dans la neige, un garçon qui contrairement à moi, semblait si triste, presque choqué. Quand ses yeux croisèrent les miens j'y lût une pitié infinie. Mais étais-ce bien de la pitié ?
- Pourquoi le destin s'acharne-t-il tellement ? Même ici.
Le jeune blond posa sa main sur le front du mort, retirent une longue mèche noire qui pendait, aussi raide que le corps à qui elle appartenait. Puis il essuya doucement le sang qui tâchait la beauté noble et figée du défunt.
- Nos vies elles-même ne valent plus grand chose. Dépouillées de tout se qu'il y avait de beaux, plus personnes ne souhaiterais être à notre place.
Accroupie non loin, j'observais la scène toujours cloîtrée dans mon silence. Ma main droite se contractait violemment autour de cristaux de glace, effleurant la couche gelée sa paume. Le froid, encore une impression nouvelle et inconnue.
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Les Ombres Du Temps
FantasiaNous autre humain sommes continuellement a la recherche de la vérité, et pourtant on se berce d'illusion car il nous est impossible de l’acceptée. Pour certain d'entre nous, elle est là. Tout près, cachée dans nos souvenirs enfuis ou ref...