Chapitre 11

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On a fait ça une grande partie de l’après-midi, avant de se remettre au travail. On s’est bien éclaté, heureusement que personne n’est rentré.

Oui, on était censé ranger la salle à la base ! On a… Oublié ?

Le soir venu, je rentrais plutôt heureuse de ma journée, la bonne ambiance ayant rempli mon après-midi, malgré la désastreuse révélation avouée au repas du midi.

C’est lorsque je vis mon petit-ami rentrer dix minutes après moi que je commença réellement à culpabiliser. Je le trompais et je n’y avait même pas pensé de mon après-midi. J’étais ingrate, j’étais monstrueuse…

Je me détestais, mes gestes me répugnant. Mais je n’y pouvais rien, j’aimais Drago, c’était un fait.

Mais je ne savais pas comment cela se faisait car, hormis les accidents ménagés, Ronald était un petit-ami exemplaire. Attentionné, aidant, aimant…

Que me fallait-il de plus pour que mon cœur aille chercher du réconfort ailleurs ?

Je n’en savais trop rien. Et je m’en voulais, pour ça, pour tout...

Il vint m’embrasser et je me fis violence pour ne pas le repousser. Ce n’est pas qu’il me dégoutait mais soit je pensais à Drago, soit je m’en voulais trop pour continuer à jouer les hypocrites.

Que pouvais-je faire ?

Je n’allais pas tout lui avouer.  Je ne pouvais pas non plus le repousser, il se serait douté de quelque chose.

Mais je n’aimais pas mentir à des gens que j’aimais et, bien qu’il ne soit plus le numéro un dans mon cœur, j’aimais Ron, si ce n’est en ami.

J’évitais ses câlins du soir en disant vouloir me coucher tôt. Et je m’appliquais à me tenir loin de lui lorsqu’il venait à son tour dans notre lit commun, trente minutes après moi. Je faisais d’ailleurs semblant de dormir, ne pouvant le regarder en face sans me prendre pour un scroutt à pétard.

Je m’endormis le ventre tordu de douleur.

<<>>

Ça y était.

Ce que je redoutais, et attendais, était arrivé.

On avait fini la campagne de Drago et aujourd’hui était le dernier jour, où l’on bouclait la paperasse.

J’étais devant mon bol de café, la mort dans l’âme. J’étais déjà beaucoup moins motivée pour le plan que je m’étais fixée.

Je n’étais pas préparée psychologiquement à ne plus voir son petit minois, que je voyais tous les jours depuis deux long mois, et que je trouvais mignon depuis… Je ne le savais même plus, mais cela m'avait paru bien trop court…

Ce que je savais, en tout cas, c’est que ne plus le voir allait me faire mal. Une sorte de vide dans ma vie, qui allait redevenir plate.

J’étais de nouveau déprimée, comme au premier jour. Je revenais finalement à mon point de départ. Mais je n’étais pas du tout triste pour les mêmes raisons.

Avant je ne voulais pas le voir, là je ne demandais que ça, bien que ce soit tromper Ron.

Lorsque je sortis de mes pensées, je regarda l’heure et me rendit compte avec horreur que j’étais en retard pour mon dernier jour. Super !

Je me brossa les dents, pris mon manteau et sortit de chez moi afin de transplaner à mon travail.

On se retrouva cette fois-ci dans mon bureau, et il était là avant moi, pour la seconde fois depuis deux mois.

Il n'a rien fait pour... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant