Chapitre 9

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Je sentis le souffle chaud de Drago sur mon menton et lorsque je releva les yeux, il s’était approché…

Que devais-je faire ?

Alors que je me rapprochais également, toutes les crises de Ron me revinrent en tête et je le repoussa. Je ne tromperais pas Ron ! Je l’aimais !

Je me répétais ses deux phrases en boucles, tout en me relevant et en époussetant mes vêtements. Insatisfaite, elle, criait au scandale :

°Non ! Pourquoi t’as fait ça ? Tu aurais pu vivre la plus belle nuit de ta vie ! Enfin, journée… Mais cela aurait était tellement mieux qu’avec ce rouquin incompétent !°

Alors que je l’ignorais, continuant de me redire mon amour pour Ronald, Drago toussa et prit la parole :

-Je… Je suis désolé… Je me suis égaré… Cela ne se reproduira plus… Et puis après tout ! Ce n’est que toi, Hermione ! Ce n’est pas comme si… Enfin… Bref ! L’article pour cette photo…

Je n’écouta pas le reste… Trop blessée, malgré moi, par sa réplique…

Je savais que c’était moi qui l’avait arrêté, que je n’avais, par conséquent, par le droit de penser cela…
Mais il n’était pas obligé de dire ça !

Je me reconcentra et nous continuons notre travail, essayant d’oublier l’incident passé. Je lui jetais parfois des regards à la dérobé, qu’il ne voyait pas, enfin j’espère.

J’étais un peu mal à l’aise, mais finalement, trop prise dans ce qu’il nous restait à faire avant la nuit, j’oubliais vite l'altercation, ou du moins jusqu’au soir.

Le soir, justement, lorsque tout me revint en mémoire, j’essaya d’éviter Ron, discrètement. Je n’avais pas trop envie de ses marques d’affections, pourtant très mignonnes, mais j’avais peur de penser à Drago…

Pourtant je ne l’aimais pas, c’était juste la tension sexuelle, je pensais… J’espérais plutôt…

°Si, en plus, tu as des sentiments, c’est parfait ! Tu veux savoir pourquoi ?° Me demanda Insatisfaite, me coupant dans les pensées que je ruminais dans mon lit, emmitouflée dans la couette.

Je lui répondis sèchement, par la pensée, évidemment :

-Pas vraiment, non…

°Eh bien, je vais te le dire quand même ! Déjà, parce qu’au lit, tu prends plus de plaisir si tu l’aimes, mais surtout ! Tu quittes le rouquin micropé…

-Stop ! C’est même pas vrai !

°Achète toi des lunettes, ma vieille ! Je disais, tu le quittes et comme ça ce n’est pas une nuit d’amour, mais toutes les nuits que tu voudras, que tu passeras comblée au plus haut point !°

Je glissa ma tête sous la couette, souhaitant ne plus entendre sa voix d’obsédée…

Bon d’accord ça n’a pas marché… Mais je vous passe sous silence le reste de ses répliques qui ressemblaient globalement à cette dernière. Vous avez compris le refrain du : Drago est Merlin au pieu et Ron un strangulot !

Ce genre de foutaises…

J’étais satisfaite au lit.

°Objection, votre honneur !°

-Refusée ! Répondis-je, avant d’asséner. Ferme-la, et laisse-moi dormir… Demain je me lève tôt !

°Ah oui ! Tu vas rejoindre the Perfect Man, aussi bien en physique, qu’en Quidditch de chambre ou autre, blond, musclé, aux yeux bleus totalement envoûtants, et j’en passe… J’ai nommé, celui que tu devrais te faire et ne plus te passer, Drago Malfoy !°

J’étais si épuisée…

Entre Insatisfaite, Ron de l’autre côté du lit, et mes pensées qui n’en finissaient plus…

Je m’endormis sur la phrase de la voix, ayant en tête le visage d’un certain blondinet.

Le lendemain, je me rendis au travail avec une certaine appréhension… Etant donné le bras de fer qui se passait dans ma tête, rajouté au moment gênant de la veille. Je ne savais pas trop comment je devais me comporter face au blond.

Finalement je fis comme si de rien était, et il en fit de même. Tout se passa bien.

Ou presque !

Non je veux pas te couper, mais…

Je suis toi.

Bon, bah, je ne veux pas me couper, mais tout ne se passa pas super bien. Je te, enfin, me rappelle qu’Insatisfaite a encore fait des siennes, mais bon… C’est toi qui vois !

Certes. Je reprends.

Tout se passa presque bien.

Insatisfaite me glissait, à peu près toutes les trois secondes, que Drago était super beau, etc…

Par exemple :

Je terminais d’afficher le travail que l’on avait effectué dans la matinée, au tableau des validés. Lui remplissait un dossier pour le rapport qu’il devait faire à mon patron.

Comme il réfléchissait, je me mis à le détailler, en espérant qu’il ne relève pas la tête.

°Regarde comme il est sexy quand il mord son stylo comme ça… °

-Tais toi ! Soupirais-je dans mon esprit, exaspérée.

° Bon, tu ne veux pas l’avouer, ok. Mais matte un peu ses muscles, tu ne vas pas me dire que t’aimerais pas qu’il te serre dans ses bras, genre… Tous les jours ? °

Je devais être à bout de force, car je me mis à penser à ce que venais de me souffler la voix.

Je m’imagina entre les bras du blond, et une douce chaleur envahit tout mon être juste à cette image.

Je ferma les yeux pour mieux apprécier cette sensation.

-Qu’est-ce qui t’arrive, Hermione ? Se moqua le Serpentard qui avait relevé la tête, me sortant de mes pensées et me faisant reprendre enfin conscience.

Je toussa mal à l’aise, et rougis honteuse d’avoir pensé cela.

Déjà parce que je sortais avec Ron, mais en plus car l’objet de mes pensées était juste devant moi.

Il rit, remarquant sans doute la teinte écrevisse de mes joues, et reprit :

-Ah je vois… Tu t’imagines une nuit avec moi… Je comprends.

Mais pourquoi fallait-il toujours qu’il fasse ce genre de blague lorsque je pensais délibérément à lui !

°Elle était pas loin, Malfoy, pas loin du tout… °

Et voilà qu’elle s’y mettait ! Je n’allais pas m’en sortir…

J’essaya de ne pas perdre la face :

-Ha ha ! Moi avec toi…

J’avais préparé une réplique cinglante qui mourut dans ma voix. A peine la première phrase prononcée, des images m’étaient parvenues, plus qu’indécentes…

Où est passée Hermione Granger ? Je me le demande…

Tout ce que je pus faire, fut de sortir de la salle quelques secondes afin de me calmer.

Je respira à fond puis rerentra dans la pièce, lui annonçant :

-Désolé, j’étais allée vomir !

Il se mit à rire puis, reprenant un air sérieux, me proposa de déjeuner avec lui à midi.

J’accepta volontiers, puis attrapa mon manteau, le suivant en dehors de la salle, direction la cafétéria.

Il n'a rien fait pour... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant