C'était pas le genre de nana sur qui on se retourner dans la rue. On ne la regardait même pas. La plus par du temps, elle était cachée par un vieux livre pleins de poussières. Je ne dirais pas qu'elle était une lectrice sage et rangée du côté des gentils. Elle sortait tout les soirs. Elle avait ses petites habitudes, elle sortait de chez elle à la tombée de la nuit et tournait au coin de la rue pour se retrouver dans un bar à quelques pas de chez elle. Elle sortait souvent habillée d'un jean tellement déchiré qu'on aurait cru qu'un chien venait de l'attaquer, elle portait rarement des hauts raffinés, la plus part du temps c'était des tee-shirt délavés et usés par le temps. Ses baskets étaient sales et quelques peu abîmées. Ses cheveux en batailles donnaient l'impression qu'elle ne se les coiffait jamais, ils n'étaient vraiment pouilleux mais légèrement décoiffés. 

Elle s'asseyait à une table dans le coin du bar et commandait de la bière, les gens autour ne se préoccupaient pas d'elle. Elle ne se faisait pas remarquer, discrète et peu bavarde elle dégageait un sentiment de solitude lorsque la lampe jaunâtre grésillait au dessus de sa tête. Je me suis toujours demandé comment pouvait-elle lire dans ces conditions, peut être qu'elle ne lisait pas. Peut être qu'elle faisait semblant de lire et qu'elle nous observait du coin de l'œil. 

Quand sa boisson alcoolisée se présentait devant elle, je la surprenais en train de regarder le liquide danser dans le récipient. Elle restait quelque minutes à remuer son verre de bière. Ses yeux trahissait une once de peine gardait en elle depuis bien trop longtemps. Une fois la contemplation de son alcool terminée, elle le buvait en quelques gorgées et en demandait aussitôt un autre. Je ne comptais jamais le nombre de verre qu'elle s'enfilait. Pour moi, le nombre de verre que l'on peut ingurgité est proportionnel à la grandeur de notre peine. Ma rencontre avec elle ne fut que la confirmation de cette pensée. 

Je l'ai rencontrée l'un de ces soirs plats et moroses. Je l'ai trouvée là, assise à une table au coin de ce bar. Elle avait déjà ingéré bon nombre de verre et dansait entre les tables au rythme de la musique. Sa danse n'avait rien d'élégante mais j'y trouvait une forme de poésie. Comme si pendant un instant elle laissait ses émotions prendre le dessus. Le bar était quasiment vide, je devais rentrer mais j'étais complétement captivé par son corps se déhanchant sur le rythme de la mélodie. Le bar dût fermer malheureusement, je dû la raccompagner. C'est comme ça que j'ai compris qu'elle était très chiante quand elle buvait. Elle pleurait à chaudes larmes et me contait tout ses malheurs. 

Je devais la déposer chez elle et repartir dans la seconde suivante mais elle semblait avoir besoin d'une oreille pour l'écouter et d'une épaule pour la Alors je suis resté. Elle m'a raconté ses nombreuses tentatives pour retrouver son père, les engueulades avec sa mère et le dégoût qu'elle éprouvait pour son beau père. Elle m'a avoué que son petit ami l'avait trompé avec son amie et qu'elle n'avait pas eu d'autres choix que de partir loin de sa vie miteuse. Son mascara dégoulinant sur ses joues et ses larmes parcourant l'ensemble de son visage aurait pu me faire de la peine mais au contraire. Je la trouvait encore plus belle comme ça. 

Après cet épisode on ne s'est plus reparlé. Mais je ne l'ai jamais oublié. En l'observant, j'avais remarqué beaucoup de choses sur son caractère. Elle était indécise, et tout le temps à bout de nerfs. Elle stressait pour rien et son rire n'était pas ce qu'on pouvais qualifier d'harmonieux. Son sourire faisait trois mètres de long et ses cheveux constamment en bataille m'empêchait presque de voir son visage. Elle était tout le temps en retard et ne s'excusait jamais. Elle était sûr d'elle et ne revenait jamais sur ses décisions. Elle parlait fort et, pourtant, peu de personne la remarquait. 

Elle était chiante, énervante et maladroite. Têtue sur les bords et travailleuse acharnée. Elle avait un sens aigu de la justice et n'hésitait pas à le mettre à profit. Cette fille n'était pas élégante, joyeuse et mature. Ce n'était rien qu'une fille perdue sur Terre. C'était une fille dont la vie ne l'avait pas épargné et elle cachait tout ça derrière un sourire radieux. C'était une âme perdue dans l'univers. Elle déambulait dans les quartiers crasseux la nuit tombée. Elle se sentait juste un peu seule dans cette société difforme.

Elle était quelque peu arrogante et le peu de personne qu'elle connaissait essayait de la fuir comme la peste. Ses formes n'était pas très avantageuse. On aurait dit un être venu d'une autre planète. Comme une erreur de la nature qu'on aurait oublié de faire disparaître. C'était comme la tache sur un tableau blanc. Une petite chose qui n'avait rien de mignonne. Cette fille c'était une peste, et je vous parle de la maladie cette fois. Elle ne marchait pas droit et parlait la bouche pleine. Elle mettait ses pieds sur la table et avait toujours un chewing-gum dans sa bouche. 

C'était pas le genre de nana sur qui on se retournait. Elle était mal fringuée, mal coiffée et avait la gueule de bois tout les matins. Elle s'enervait pour un rien et n'était pas très câlin. Elle était plutôt solitaire et passait ses journées la tête dans les bouquins. Elle en avait vu des choses ! On pouvait dire que la vie n'avait pas été tendre avec elle. Ses potes lui ont tournés le dos, elle a eu un accident de voiture alors qu'elle n'avait que 15 ans. Elle ne faisait confiance à personne. Cette fille c'était une erreur. C'était un déchet de la vie humaine. C'était une survivante. Cette fille c'était pas la joie. Elle avait beaucoup de défaut. Elle fumait. Buvait. Parler trop fort. Sortait la nuit. Cette fille c'était pas un ange.

Mais bordel, qu'est ce que je l'aimais ! 

Voilà un nouvel os. J'espère qu'il vous plait. Je l'aime beaucoup. Bisous. Je vous aime ❤🌹

Recueil de one shot { TERMINÉ } Où les histoires vivent. Découvrez maintenant