Il est lundi, plus que sept jours. J'essaye de sortir de mon lit mais échoue et retombe lamentablement sur mon oreiller.
Franchement, à quoi me sert d'aller en cours ? De toute façon je mourrai lundi prochain !Je déteste les lundis.
Rien qu'une minute, une petite minute de plus et je m'en irai un mardi... Mais non. Je rendrai mon dernier souffle lundi prochain à minuit. Je n'y peux rien, j'ai bien essayé de changer mon compteur... Impossible. Je ne peux ni rajouter du temps ni en enlever.
Je parviens à me redresser et reste assise, jambes croisées, les yeux posés sur le poster accroché sur ma porte 《Love yourself 》. Je lis ces mots, comme tous les matins. Ce poster me fait réfléchir à chaque fois que je le vois. Il me crie de demander le l'aide et de ne plus me cacher derrière mes mensonges. Je n'y parviens pas. De toute façon, personne ne me croirait.
Ce poster a deux sens, deux faces, comme moi. Il suffit de tourner la tête pour que《I'm fine》 se change en 《Save me》. Cependant, notre entourage nous pousse à dire la vérité. Mais moi je ne peux pas. Mes larmes ont trop souvent été cachées par mes sourires. Maintenant je n'arrive plus à me défaire de ce masque qui m'étouffe. Ce masque, petit à petit s'est transformé en espoir. L'espoir d'être normale. L'espoir de vivre. Je me lève de mon lit et me dirige vers le miroir, une vielle habitude. Chaque jour je me regarde dans la glace, en espérant voir mon compteur changer. Et, aujourd'hui comme à chaque fois, je constate que ma carte noire n'a pas bougé. Je n'ai changé ni de nom, ni de groupe sangin, je n'ai ni grandi, ni grossi, et malheureusement, mon compteur ne m'a rien rajouter, ni enlever. Enfin si, il a bien perdu mes deux heures et demi de sommeil.
Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours eu ce don. J'ai toujours pu voir les cartes noires de toute personne que je regarde. Bien sûr au début, je ne savais ni lire ni compter...
Pourquoi mes souvenirs resurgissent maintenant ? Je me sens petit à petit sombrer au plus profond de ma mémoire. Non ! C'est trop douloureux ! J'en ai assez de toujours ressasser en broyant du noir. Je veux simplement vivre le peu de temps qu'il me reste dans le bonheur, bien que ce soit impossible. J'aimerais oublier mon enfance. Oublier toute cette solitude et cette tristesse.
Je me revois petite.
Non !
Pleurant, en boule dans un coin de ma chambre.
Arrête !
Je revois le sourir de ma mère.
Je ne veux pas !
J'entends le rire de mon père.
Je ne peux pas !
Je revois leur regard plein d'incompréhension.
Je ne veux plus !
J'entends les moqueries des autres enfants.
Stop !
Je me noie dans mon passé. Je ne sais plus nager. Je ne peux plus bouger. Je ne peux que revoir, encore, la tragédie de ma vie.Š'İŁ ŤƏ PŁĄİŠ
VOUS LISEZ
J-7
General FictionSept jours, une semaine. Certain diront que c'est assez long, d'autre diront que c'est trop court. Tout dépend de ce qu'on attend. Certain, au bout de ce délai, trouveront un évènement joyeux, d'autre trouveront un devoir à rendre. Pour ma part, ce...