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Mais ces mots ont un effet bien différent que ce que j'imaginais. Je ne sens plus aucune pression sur mon cou, mes pieds, à nouveau, touchent pleinement le sol. Mais je ne suis pas libre pour autant. Des bras m'enlace et un liquide chaud coule sur mon épaule. Des larmes peut être ?~°~°~°~°~°~°~°~°~°~°~~°~°~~°~°~°~°~
Je rouvre lentement les yeux. Mon regard se retrouve directement sur la vitre et mon reflet. 6 jours. Mon compteur est redevenu comme avant. JaeYoung ne me domine plus du regard. Non. Je ne voit plus ses yeux remplis de rage. Son visage est enfouit dans mon coup. Ses larmes coulent sur mon épaule. Ses bras entoure les miens et me serre contre lui, délicatement, comme si il avait peur de me briser, ce qu'il voulait il n'y a encore que quelques secondes.
«Pourquoi ? Me demande-t-il la voix tremblante de souffrance, Pourquoi as-tu renoncé a vivre si facilement ? Tu sais, j'allais vraiment te tuer... Vraiment.
- Je sais. Je lui répond, les larmes commençant à venir. C'est ce que je voulais. C'est ce que j'attendais depuis si longtemps, mourir.
- Tu n'as pas le droit. Tu n'as pas le droit de vouloir mourir alors que certain se battent pour vivre. Sais-tu au moin de quoi tu es capable ? Tu pourrais vivre aussi longtemps que le permettrait ton corp. Tu pourrais sauver des gents d'une fin affreuse, tu pourrais...
- Sauver des gens ?! Je lui coupe la parole. Comme je l'ai fait pour toi n'est-ce pas ? »Il ne me répond pas... Ses mains glissent le long de mon bras et prennent mes poignets. Il s'écarte de moi et tire vers lui mes deux mains. Il repousse légèrement les manches de mon pull puis regarde mes poignets blanc, lisses, et maquillés. JaeYoung passe son doigt le long de mes veines avant de regarder celui-ci. Il eu un léger sourire en découvrant le fond de teint sur le bout de son doigt.
« Qu'est-ce qu'il y a là dessous ? Me demande-t-il»
Je me libère aussitôt de son emprise et tire sur mes manches avant de lui répondre.
« Rien, ce ne sont que de vieilles cicatrices. »
Jae Young ouvre la bouche, s'apprêtant à parler quand une voix à l'autre bout du couloir l'interrompt.
« Que faites-vous ici ? »
Nous tournons tout deux la tête vers la source de ces quelques mots. C'est une dame, sûrement une concierge. Elle semble énervé. Elle continu d'avancer et réitère sa question. Nous nous excusons, prétextant un oubli dans mon casier puis partons aussi vite que possible. Mes jambes trembles, j'ai du mal à marcher. Une fois sorti de l'enceinte du lycée, Jae Young le remarque. Alors, sans dire un mot, il se baisse et me hisse sur son dos. Je me laisse faire.
« Je suis désolé... Dit-il
- Ce n'est rien, aujourd'hui j'ai l'habitude...
- Comment ça ? Me demande-t-il
- Nan, laisse tomber. Dis-je, Je ne sais pas ce qui m'a pris de dire ça. »
Jae Young s'arrête. Il ne bouge plus. Puis, il tourne légèrement la tête vers moi et murmure :
« Je ne laisserai jamais personne te toucher. Je ne sais pas qui tu es ni ce que tu m'as fait mais je ressent, au fond de moi, le besoin de te protéger.
- Pourquoi ? Parce que je suis faible ?
- Non... Parce que tu me ressemble. Tu es comme moi il y a quelques années. À ce moment de ma vie je ne souhaitais qu'être sauver... Mais ce n'est jamais arriver. Alors je veux que pour toi, au moins cela se réalise. »
Mais je ne veux pas être sauvée ! Quand comprendra-t-il enfin ? Quand comprendra-t-il enfin qu'il est déjà trop tard ? Quand comprendra-t-il enfin que je me sens déjà morte depuis longtemps ? Personne ne l'as jamais remarqué, et je ne voulais rien y changer.Jae Young recommence à marcher tout en plongeant dans ses propres pensés. Il marche lentement le long du trottoir. Il ne dit rien. Ça me vas. Il ne fait que marcher, perdu dans les tréfonds de son âme. À quoi réfléchit-il ? Ma question, aussitôt, obtient une réponse car le jeune homme, encore, se met à me questionner:
- Que répons-tu toi, quand on te demande si tu es heureuse ?
- ... Es-tu heureuse ? C'est une question difficile... Je réponds toujours oui. Tout simplement car j'ai encore de la famille et des amis, car je rigole aux blagues, je souris, car je sors parfois, je m'amuse...
Ma vie n'est pas si mauvaise... Elle ne l'est plus...C'est vrai, quand on y pense, elle pourrait être pire : Je n'ai plus de si terribles problèmes, ils se sont enfin décidés à partir...
Mais la nuit, quand je suis seule dans mon lit, encore éveillée et pensant à ma vie, je pleure, et mon cœur me fait mal. Je me convaincs que personne ne m'aime, ou ne m'a jamais aimée. Je me sens horrible et me questionne sur quel est mon problème, sur ce que j'ai... En fait... Je ne sais pas si j'ai déjà été heureuse.
- Tu dis que tu te convaincs que personne ne t'aime, cela veux dire que tu sais que c'est faux. Tu sais que tes amis t'aiment, que ta famille t'aime... Et même si tu peux avoir des doutes, tu sais que toi, tu aime. Si ton cœur te fait si mal, c'est que toutes ces personnes, tu les aimes... Et toi au moins, tu en as le droit. Me répond Jae Young d'une voix presque absente, mélancolique, avec un accent bien plus marqué qu'avant.
- Mais tout le monde à le droit d'aimer, ce n'est pas le problème. Le problème c'est d'être repoussé. Lui dis-je en guise de réponse.
- Non, moi je n'en ai pas le droit. Je n'ai pas le droit d'aimer. Je ne peut pas être aimer. Ni par mon père, ni par personne. Pourtant, le soir, dans mon lit, je me convaincs que c'est possible. Moi, au moins, je reste optimiste.
- Tu sais très bien qu'il existe au moins une personne qui t'aime quelque part, personne ne peut ne pas être aimer... et personne ne peut t'interdir d'aimer, même pas toi.
- Je pourrais dire la même chose pour toi, mais tu ne me croirais pas. Rétorque-t-il d'une voix plus amère, me faisant comprendre qu'il devenait urgent de changer de sujet.
- Tu sais... il,me coupe la parole et s'arrête net, me faisant descendre de son dos.
- 멈추다! 시끄러! ARÊTE DE TE PLAINDRE ! TU CROIS PEUT ÊTRE QUE TA SOUFFRANCE EST INFINIE, QUE PERSONNE NE POURRAIT SOUFFRIR PLUS QUE TOI ? 바보! QU'AS TU VÉCUE DE SI TERRIBLE POUR TE CROIRE SI IMPORTANTE ?
- Je... je suis désolée...
- MAIS ARRÊTE DE T'EXCUSER TOUT LE TEMPS ET AGIS ! ... ALLER ! DIS MOI ! QU'EST CE QUI TE DONNE LE DROIT DE PLEURER, QU'EST CE QUI TE DONNE LE DROIT DE MOURIR ?
- Si tu veux que je te raconte ma vie, je vais te la résumée :
À 4 ans, tandis que les autres voulaient être princesses, je voulais être comprise.
À 6 ans, tandis que les autres voulaient être maîtresses, je voulais être entourée.
À 8 ans, tandis que les autres voulaient être infirmières, je voulais être consolée.
À 10 ans, tandis que les autres voulaient être pompières, je voulais être heureuse.
À 12 ans, tandis que les autres voulaient être invincibles, je voulais être invisible.
À 14 ans, tandis que les autres voulaient être fortes, je voulais être morte.
- Et maintenant ? Me demande-t-il, visiblement calmé.
- Maintenant ? Et bien j'ai toujours 14 ans.
- C'est faux, tu en as 16.
- C'est vrai, j'en ai 16.
- Et donc ? Rien n'a changé ?
- Si.
- Et bien voilà ! Maintenant tu vas vivre! Parce qu'au fond de toi tu en as envie, tu le sais, et c'est même ça qui t'as gardée en vie.
- Non......Maintenant, je veux souffrir. Souffrir à en pleurer. Souffrir à en saigner. Souffrir à en crever.
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J-7
General FictionSept jours, une semaine. Certain diront que c'est assez long, d'autre diront que c'est trop court. Tout dépend de ce qu'on attend. Certain, au bout de ce délai, trouveront un évènement joyeux, d'autre trouveront un devoir à rendre. Pour ma part, ce...