CHAPITRE 10 /J-6\

8 1 0
                                    

Le bus freine et me tire de mes pensées. Je suis arrivée. Je descend, l'esprit encore ailleurs, et marche lentement jusqu'au portail. Là, je m'arrête une seconde pour contempler la foule. Un nuage noir plane au dessus des têtes, une épée de damoclès qui attend patiemment le bon moment pour frapper. Un nuage triste portant la foudre du malheur. Soudain, un éclaire. Un éclaire rouge écarlate qui traverse le nuage de compteur avant de disparaître. Qu'est ce que c'était ? Je frappe ma tête avec le plat de ma main pour me réveiller. Est-ce le manque de sommeil qui me fait halluciner ? Car depuis ce matin ça n'arrête pas ! Je sens une main se poser délicatement sur mon épaule.
《Ohayô Aki-Chan !》
La voix douce de Julie me caresse les oreille.
《お早う。Pourquoi tu me parle en japonais tout d'un coup ?
- Bas... Hier j'ai commencé à regarder un anime... Du coup je suis dans l'ambiance. "Watashi wa gūrudesu"》
Elle me dit cette dernière phrase en prenant un aire grave et en relevant lentement la tête.
《Ok... Laisse moi deviner: serais tu par hasard en train d'imiter un certain Ken Kaneki ?
- Oui ! Me répondit elle avec un sourire radieux.
- Et bas c'est raté. Dis-je et m'éloignant》
Je ressois un petit coup sur la tête avant de voir devant moi une enfant me tirer la langue.

Nous restons toute les deux devant le portail, discutant et rigolant, en attendant Annie. Une fois la I-squad réuni, nous rentrons à l'intérieur du lycée et nous dirigeons en cours. Je commence par espagnol, encore. J'ai m'impression de passer ma vie en cour d'espagnol. Dans ce cour je suis seule... Annie fait allemand et je n'ai pas vraiment d'autre amis dans la classe. Je n'écoute qu'à moitié le cour, mon regard se perdant dans le vide. Puis, un bruit attire mon attention. J'entend quelqu'un frapper à la porte de la salle d'à côté, la salle d'allemand. Jusque là tout est normal, mais quelque seconde plus tard, je perçois comme un bruit de chaise qui tombe et de poing s'écrasant sur une table... puis la voix énervée du prof, un peut étouffée, demandant ce qu'il se passe, sûrement à l'auteur de ce vacarme. Enfin quelque chose d'interessant. Je m'apprête à sortir mon téléphone pour demander à Annie ce qu'il se passe quand une vive douleur me prend à la tête. Je masse mon crane un instant avant que tout autour de moi se mette à tourner. Je relève la tête pour demander de sortir quand je remarque que le compteur de la prof grésille. Non, rectification : tous les compteurs grésillent. Mon rythme cardiaque accélére ma respiration se fait de plus en plus difficile. La panique me grignote petit à petit avant de m'avaler toute entière. Mon voisin le remarque et alerte la prof. Celle ci lui demande de m'emmener en
vitesse à l'infirmerie. Il s'exécute, me portant presque j'usqu'à l'extérieur. En passant devant la porte de la salle d'allemand désormais fermée, je remarque que des chuchotements se dégagent de cette salle habituellement calme.

Une fois arrivée à destination, mon accompagnateur me laisse dans les bras de l'infirmière qui me conduit immédiatement à la salle de repos. Elle m'installe sur un lit et commence à me poser des question d'une voix douce et maternelle, comme celle d'un ange tombé du ciel :
《Aki ? Aki est-ce que ça vas ? Que c'est il passé ?》
Ce qui c'est passé ? Comme si elle pouvait me croire ! Je ne lui répond que par un léger soupir de fatigue.
《Est-ce grave ? Quelqu'un t'as fait du mal ? Je veux dire... enfin pas du mal... je... excuse moi je vais te laisser.》
Elle quitte la pièce en prenant bien soin d'emporter avec elle tout objet tranchant. Je soupire. Pourquoi tout le monde se sens obliger de me parler comme à une gamine ? Et puis sa réaction est totalement exagéré, c'est pas parcequ'elle a accidentellement dit quelque chose qui pourrait vaguement faire allusion à mes multiples... mésaventures, que je vais me suicider immédiatement avec une épingle à nourrice ! Ma tête continu de tourner mais la douleur à disparu. Je ferme les yeux, dans le but d'enfin me reposer, quand j'entend la porte s'ouvrir. Des pas s'approchent, deux personnes sûrement, je n'en sais rien, mes yeux refusent de s'ouvrir. La voix de l'infirmière s'élève au loin, très loin, comme masquée par un brouillard de fatigue:
C'est bon merci tu peux repartir je m'en occupe.
À qui parle-t-elle ? Des pas résonnent et s'éloignent, quelqu'un est parti. J'aimerai savoir ce qui se passe, j'aimerai voir le visage de la personne allongée sur le lit d'à côté. Mais je ne peut pas, la fatigue me gagne, peu à peu et je fini par m'asoupire, pour une minute, rien qu'une minute.














Enfin... C'est ce que je voulais.

J-7Où les histoires vivent. Découvrez maintenant