☆ PDV - Clara
Je m'agrippais fermement à la barrière du TARDIS. Le Docteur s'activait, fiévreux, et esquivait chacune de mes innombrables questions. Je m'étais « réincarné » et par chance, mon corps était dans le TARDIS, je n'avais donc pas eu à quitter mes amis. Sherlock, non loin de moi, observait mon ami avec un air soucieux, tant bien que mal dissimulé. La vieille cabine s'arrêta brusquement.
- Docteur où sommes-nous ? demandai-je pour la énième fois.
- J'ai réussi, marmonnait-il.
Sherl se redressa.
- Vous n'avez pas fait ça, Docteur ? Dites moi que mes déductions sont mauvaises. Docteur, répondez.
Il se précipita dehors, toujours dans le même état, à la fois excité et apeuré.
- Sherl, qu'est-ce qu'il se passe ? Le Docteur commence à me faire peur.
Je me forçais à sourire. Il ne me répondit pas et suivit le Docteur.
- Allons bon, ils sont tous devenus sourds ? marmonnais-je pour moi-même en sortant de la vieille boîte.
Mes amis, facilement repérable dans une foule, surtout le Docteur et ses vêtements, se trouvaient en face d'un magasin. Je mis ma main sur l'épaule du Docteur. Il m'observa avec ses grands yeux tristes. Il tremblait. Son attitude me fit mal au coeur. Il poussa la porte, hésitant. Sherlock me regarda, comme pour s'excuser. Je sentis le stress peser dans mon estomac. Son regard ne me disait rien qui vaille, surtout venant de Sherl. Je suivis mon ami à l'intérieur du magasin. D'un pas toujours hésitant, je le vis s'avancer vers une jeune femme blonde. Voulant me retenir, Sherl se mit entre moi et mon ami. Je forçais le passage. Aux côtés du Docteur, j'observais la blonde. Elle était belle, rayonnante. Elle me rappelait Nathalia. Mon ami la regardait avec ses grands yeux tristes, comme moi quelques instants plus tôt.
- Docteur, qui est-ce ? demandai-je.
- Une amie.
Personnellement, je ne regardais pas mes amis comme s'ils étaient un miracle ambulant.
- Docteur arrêtez de raconter n'importe quoi. C'est votre ex, dit platement Sherlock, dans une once d'émotions dans la voix.
Je me pris la révélation en pleine face. Je déglutis difficilement.
- Encore une ?
Ce fut la seule chose que je trouvais à dire.
- Elle était plus ou moins le seul amour qui ait jamais compté autant à mes yeux, déclara le Docteur.
Je m'exprimais uniquement en onomatopées pendant 5 minutes, sous le choc. Je me ressaisissais. Je savais que je n'aurais jamais dû tomber amoureuse de lui. Ça ne pouvait pas bien se finir. Et la preuve était là.
Il en aimait une autre.
Je vis douloureusement la jeune femme avancer vers mon Docteur.
- Que puis-je pour vous ? demanda-t-elle avec un grand sourire.
- Vous ne me reconnaissez pas. C'est normal. Je devrais partir. Au revoir mademoiselle Rose Tyler.
Je regardai, impuissante, ses cœurs se briser dans ses yeux. Nous nous dirigeâmes vers la sortie. J'allais réconforter le Docteur lorsqu'une main s'abattit sur son épaule. Nous nous retournâmes.
- C'est vous. Mon Docteur.
Un sourire éblouissant éclaira lentement son visage. Je vis ses yeux clairs s'illuminer d'une lumière rassurante, d'un éclat qui m'était d'habitude réservé. Et tout ce en quoi je croyais éclata à mes pieds. Pour le Docteur c'était et ce sera toujours Rose Tyler. Je ne pouvais rien y changer.
☼
PDV - Nathalia
Je pris ma tête entre mes mains. Je pensais à Clara. Si le Docteur l'avait emmené alors qu'il allait voir Rose, ça n'allait pas bien se finir pour ma meilleure amie. Sam posa sa main sur mon épaule pour me réconforter. Il me fit un sourire triste.
- Où est Sherlock bordel ? s'écria John.
Je me pinçais l'arrête du nez et respirais un bon coup. Clara était forte, elle saurait gérer cette épreuve. Du moins, je l'espérais.
- Dans l'univers de Rose Tyler, prononçais-je le plus calmement possible.
Dean faillit recracher la moitié de sa bière sur Kat.
- Tu veux dire, la Rose Tyler ?
Je hochais la tête.
- Celle-là même.
- Bloody hell, marmonna John.
Je fis un court résumé aux nouvelles arrivantes et à Cas. Celui-ci penchait la tête d'une façon adorable lorsque je lui expliquais.
- Pauvre Clara, soupira Katy.
- Quel con, ce Docteur ! s'exclama Lena.
Je la foudroyais du regard. Elle ne daigna même pas me regarder. Je grinçais des dents. Si elle continuait d'insulter tout le monde à tout bout de champs, j'allais me la faire.
- Heureusement, Dean est bien mieux, renchérît-elle.
Okay, j'allais me la faire. Avant que je n'esquisse ne serait-ce qu'un mouvement, Cas et Sam me retinrent de leurs mains sur mes épaules. Lena eut un mouvement de recul et je déduisis que mes yeux étaient luminescents, et qu'elle avait compris le message.
- Je suis meilleur en tout, se contenta de dire Dean.
Son frère et son meilleur ami le menacèrent du regard, fronçant les sourcils.
- Vous savez quoi ? Je pense que la journée a été longue. Au lit, les enfants ! lança John.
Je levais les yeux au ciel. Apparemment, sa fille devait lui manquer. Au moins elle était en sécurité avec Madame Hudson. Je m'installai dans la chambre en face de celle de Sam et à côté de celle de Dean. Je savais qu'ils avaient choisis cette disposition au cas où je faisais des cauchemars à nouveau. Heureusement, je m'étais endurcie et je les avais vaincus. Je m'endormis paisiblement, bercés par les ronflements discrets de Dean. Lorsque je me réveillais, je fus surprise de voir que mes vêtements étaient trop grands. Les sens embrouillés, je sortis de ma chambre et descendis en bas, dans la cuisine. Dean, Sam et Cas étaient là. J'eus envie de me jeter dans les bras de Dean en position koala. Au lieu de ça, je passais devant eux et me dirigeais vers le placard pour prendre un bol. J'avais une de ces envies de céréales ! Mais le placard était bien trop haut.
- Qui es-tu ? Comment es-tu entrée ? Tu ne devrais pas être chez toi entrain de regarder Sailor Moon ou un truc du genre ? s'écria Dean en s'avançant vers moi.
- Très drôle, Grincheux. Contente toi de descendre mes céréales s'il te plaît.
A vrai dire, il n'avait rien d'un nain. Il était même beaucoup plus grand que d'habitude. Il y avait un silence et je n'aimais pas ça.
- Raiponce...?
Sammy paniqua et me prit par la main pour m'emmener dans la salle de bain, Dean et Cas nous suivant. C'était rigolo comme sa main était grosse. Il me positionna devant un miroir. Mes yeux s'écarquillèrent, ma bouche s'ouvrit en grand.
- Putain de merde, j'ai 10 ans !