Chapitre 11 (réécrit)

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Tout est noir une nouvelle fois. La silhouette qui se penche au-dessus de Sera n'est plus la même.

Qui est-ce ?

La voix est familière, apaisante. Chaude et envoûtante.
La vision de la jeune femme se rétablit comme pour la deuxième fois en si peu de temps... comme si ce cauchemar était réellement fini.

"Ce n'est rien mon amour, tout va bien, je suis là. " Cette phrase ramène Sera à la raison. C'était bel et bien un cauchemar. Tout était faux. Et elle vient de se réveiller comme au paradis, dans les bras de... Gialla.

Sera serre si fort son amoureuse dans ses bras qui manque d'étouffer. Elle l'embrasse comme elle ne l'a jamais embrassé. Tout prend un sens, tout devient juste. Comme si ce cauchemar était censé lui montrer que ce n'était pas ça perdre pied. Le pire serait de perdre l'Amour.

-- Tu sais mon amour, après que ce connard t'ai donné le coup, tu t'es allongé sur le divan et tu étais comme endormie. J'ai essuyé le sang qui coulait de ton magnifique nez. Mais tu ne te réveillait pas, je commençais à me poser des questions, je m'inquiétait. Étais-tu tombé dans les pommes, inconsciente ? Cela faisait trente minute, mais tu semblait dormir rien de plus. Comme si tu avais pris un somnifère, impossible de te réveiller. Et là, j'allais appeler l'hôpital quand finalement tu as ouvert les yeux. Tu sais c'était vraiment étrange... j'ai eu tellement peur. Je n'ai pu que me résoudre à te bercer. Je t'aime...

La voix de Gialla tremble, déstabilisée d'avoir été si impuissante. Sera est soulagée que son amante n'ai pas appelé l'hôpital, il ne manquerait plus que ça. Que la seconde fois où elle ouvre les yeux elle se retrouve au même endroit. Cela aurait été vraiment effrayant...

Et pour couronner le tout, cette horrible mascarade qui semblait durer une éternité n'avait duré, en réalité, que 30 minutes.

Les émotions, le coup, la peur des répercussions. Tous les ingrédients étaient réunis pour mettre nos stars dans tous leurs états.

-- Cest invivable tout ça, dis Gialla.

Non, Sera ne peut laisser passer ça, c'est exactement les mots qu'elle a utilisé dans le cauchemar, lorsqu'elle a décidé de mettre un terme à leur relation.

Sera se décide donc à tout raconter, chaque détails de son rêve pour qu'il ne menace plus son bonheur. Pour qu'il s'évapore. Gialla prend conscience du choc émotionnel qui a habité Sera durant une demie-heure.

Alors elles se promettent de ne plus se laisser submerger par une fausse note et que la chanson et les mots prennent le dessus sur les imperfections et non l'inverse.

-- Sera Cristina voulez-vous être ma femme pour l'éternité ? S'exclame Gialla dans un élan théâtral.

Ce geste vole un timide rire à la concernée.

-- Oui je le veux ! Parce que je vous aime, et que l'amour c'est une évidence. Et je l'imposerai au monde comme il s'est imposé à moi ! Enchaîne Sera.

-- Vous êtes bien enthousiaste et optimiste ma belle, sachez qu'il est dur de faire ce que vous dites sans tomber mille fois.

-- Mais si on ne tombe pas on ne peut pas se relever...

-- Est-il vraiment nécessaire de tomber ?

-- Je pense...

-- Moi je pense qu'il est nécessaire que je vous embrasse.

Les deux jeunes femmes rient puis collent leur lèvres afin de n'être plus qu'une. Le salon qu'elles ont prise pour une scène de théâtre referme le rideau sur les amoureuses.

Le Nouvel an. Nous sommes bientôt à l'aube de l'année 1965. Il n'est désormais plus question qu'elles ne soient pas ensemble un tel soir. Comment faire ? Les deux familles ne sont au courant de rien et il serait très malvenue de ne pas s'y rendre sans prévenir...
Il faut trouver une excuse.

-- J'ai trouvé, annonce Sera, on a qu'à dire que... qu'on est malade !

-- Tes parents se rendraient chez toi et il ne t'y trouveraient pas... et les miens passeraient ici... Il faut trouver autre chose... Peut-être dire que l'on est en tournée et que c'est pas possible de faire autrement ?

-- Oui on peut faire ça c'est une bonne idée ! Se réjouit Gialla.

Sera regarde les flocons tomber par la fenêtre...

-- Mais j'en ai un peu marre de nier notre relation aux yeux du monde, elle existe, pourquoi ne pas l'assumer ?

-- Mais la presse et les gens viennent tout juste de se calmer à propos de nous... on va pas remettre ça ?

-- Tu as raison.

Sera se convainc de l'inutilité d'exposer leur relation, non pas aux médias dont elle ne veut plus avoir à faire, mais surtout à leur familles a qui elles nient tout en bloc depuis le début. Celles-ci aillant cru ce mensonge avec beaucoup de facilité.

Ce soir c'est la veille du nouvel an et il faut prendre une décision. Elle est sans appel, elles ne diront rien à leur familles, et telephoneront simplement pour dire qu'elles sont en tournée.

Sera n'a pas trouvé de nouveau producteur mais grâce à son succès, elle peut se débrouiller seule. En réalité elle n'a pas cherché et attendra de voir ce qui lui viendra. Pour l'instant elle n'en a pas besoins.

Alan était parti à l'étranger pour les affaires, il revient ce soir et Sera craint pour Gialla, la réaction de ce producteur. Elle garde ça pour elle et ne veut pas fatiguer davantage sa compagne.

Ah bah justement. La réponse ne se fait pas attendre... Gialla est au téléphone avec lui et ça ne se passe pas très bien d'après ce que Sera peut entendre depuis le salon.

Elle s'empresse de rejoindre Gialla dans leur chambre.

En public ou en coulissesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant