Chapitre 12

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《Cher journal,
Je commence à écrire sur tes pages comme toutes personnes banales... mais détrompe toi, je ne suis pas tout le monde.

Je m'appelle Sera, j'ai 14 ans et je suis une artiste. Tu peux penser que c'est prétentieux ou que ce n'est pas justifié alors j'ai deux questions pour toi : Est-ce qu'avoir de l'ambition c'est être prétentieuse ? Je ne pense pas.
Et est-ce que savoir qui l'on est c'est être prétentieuse ?  Non plus. Je pense seulement avoir de la chance, de savoir qui je suis alors que je suis très jeune.

Pour moi, et c'est mon droit de le penser, être artiste ça se ressent au fond de soi. On a quelque chose qui nous pousse à nous réaliser. Un monstre qui veut sortir de nous ! J'espère que je ne t'effraie pas. Ça ne veut pas dire que je suis un animal de cirque, loin de là.

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours rêvé de scène. C'est la que je me sens vivre. Je ne suis pas comme les autres. J'ai absolument besoins de réussir dans ce domaine pour vivre : car c'est ma nature.

J'espère avoir été bien comprise.

Une rêveuse qui déplace la réalité peut-être pour vous y emmener avec elle.》

Gialla referme le journal intime de Sera, les larmes aux yeux. Sera lui a confié pour changer les idées à la chanteuse qui venait d'avoir une conversation avec Alan. Une conversation qui c'est mieux passée que prévu, mais les événements se succédant, Gialla en est fatiguée aussi.

-- Tu en penses quoi de la proposition d'Alan Sera ?

-- J'en pense que tu devrais penser à autre chose pour le moment, tu es épuisée ma chérie.

-- Je sais.

-- Dans deux heures nous serons en 1965. On ne va pas passer la soirée à parler travail, conseil Sera avec douceur.

Gialla esquisse un sourire se sentant en sécurité avec Sera, qui a visiblement plus de recul.

Les deux femmes accourent au salon, désormais dans l'unique but de s'amuser. De tout oublier à part leur bonheur retrouvé. De trinquer devant une coupe à moitié pleine dont les bulles font scintiller les yeux amoureux. Ou serait-ce l'Amour qui fait scintiller les yeux pétillants ?

23h00

La nuit recouvre passionnément Paris. Les amantes recouvrent passionnément le divan.

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Les deux femmes se souhaitent une bonne année. Et un amour éternel. Le premier geste de 1965 est un baiser. Puis une main dans les cheveux et la famille au bout du fil.

-- Allô maman, bonne année, je suis désolée de pas être là mais la tournée... en fin embrasse tout le monde de ma part. Ah et j'ai une bonne nouvelle, je rentre demain..

Gialla arque un sourcil pour montrer qu'elle ne comprend ou Sera veut en venir avec cette soudaine annonce dont elle est la seule à connaître le contenu. Pourquoi elle dit qu'elle rentre demain à sa famille...

-- Oui maman je passerais, mais je ne serais pas seule.

-- Aucun problème, fait Julia habituée à recevoir sans se poser plus de questions.

Une fois le téléphone reposé dans son socle, Gialla s'empresse de demander ce qui passe par la tête de son amoureuse. Celle-ci répond qu'il serait avantageux d'accepter la proposition d'Alan mais qu'elle peut annuler le repas de famille si Gialla n'est pas d'accord.

Il faut peser le pour et le contre.

《Mais le plus grand risque dans la vie c'est de ne pas en prendre.》

Alors après réflexion, Gialla accepte.

La scène est une passion, et elles se nourrissent de passion.

Autant dire qu'après tout cela, elles ont faim.

En public ou en coulissesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant