Chapitre 49

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49 - Partie de Poker


Anita sauta soudainement dans les bras d'Hermione en riant.
« -J'y crois pas ! Tu nous as trouvé une place dans le prochain tournoi de poker, j'entendais encore Emily Wagner se plaindre de ne pas pouvoir participer hier ! Mais heu, ce n'est pas un peu inquiétant pour nous ? » Elle s'était soudain rembrunie. « Ne vont-ils pas avoir beaucoup plus d'expérience que nous ?
-Si sûrement, mais ne t'en fais pas trop. Le but est quand même de s'amuser et souviens-toi des secrets pour le bluff : rester égale en toutes circonstances. Ni la joie, ni la déception ne doivent s'afficher sur ton visage et l'observation des autres est primordiale. Fie toi à ton instinct aussi, le visage exprime souvent ses véritables émotions de façon fugace avant que les gens parviennent à le cacher. Si ton cerveau ne le perçoit pas, ton œil oui et cela reste stocké quelque part, même si l'information n'est pas traitée. Ton instinct dans ce cas là est ton meilleur allié. Et si, en prime, tu as l'air sûr de toi quand ils s'attendent à te voir arriver terrifiée, ils commenceront à perdre leurs moyens et tu pourras gagner. »

La blonde hocha la tête, prenant un air plus sérieux et se tourna vers qui Druella n'était pas intervenue bien plus réservée que son amie. La brune avait pourtant un petit sourire qui prouvait sa satisfaction et elle assura qu'elle et Anita potasseraient, comme il se fallait, leurs bouquins pour le soir. Elles avaient fait des petites parties entre elles pour s'entrainer, mais elles n'avaient jamais joué très sérieusement, ni même pour de l'argent.

Hermione s'était d'ailleurs renseignée, ce soir elles joueraient effectivement pour de l'argent. Mais les mises restaient raisonnables puisque chacun devait amener dans les cinq cents noises - soit à peine plus d'un gallion. Cela serait largement suffisant pour une première fois. Enfin, ce n'était pas vraiment sa première partie, elle avait déjà eu l'occasion de jouer contre les jumeaux Weasley au Terrier... Et elle se souvenait parfaitement d'à quel point ils s'étaient faits écraser, elle, Harry et Ron, à chaque fois. Le bluff, les visages des adversaires, la tension dans l'air, tout cela relevait d'un véritable art pour lire et comprendre tous ces signaux. Anita et Druella s'étaient entrainées et possédaient, de toute façon, un certain don pour dissimuler leurs sentiments et deviner ceux des autres. C'était tout l'art d'être un Serpentard... C'était ce qui rendait ce jeu si intéressant pour eux.

Hermione n'était certainement pas la meilleure à ce jeu, mais elle avait tout de même été rassurée de savoir que Tom ne participerait pas à la soirée. Elle savait qu'elle n'aurait jamais pu se concentrer correctement en sa présence et il y aurait eu un risque pour qu'ils se retrouvent à la même table. L'idée même de bluffer, avec une personne connaissant ses moindres ressentis, était risible. Cela aurait fait perdre beaucoup de son intérêt au jeu, or elle espérait bien que cette soirée soit un peu amusante et instructive.

Thomas et Abraxas avaient été déçus de ne pas avoir été invités, mais les filles leur avaient promis d'en toucher un mot aux responsables, lors de la soirée, pour qu'ils participent à la prochaine. Hermione avait découvert par là une organisation bien rodée, les soirées poker étaient limitées à deux tables de cinq joueurs et les invitations étaient gérées par deux étudiants de septième année, nommés le jour du départ en vacances d'été, par les préfets de Serpentards et leurs deux prédécesseurs. Ainsi il y avait deux élèves référents pour gérer ces moments et quiconque essayait d'organiser une fête sans leur consentement se voyait dénoncé. Ils étaient aussi là pour éviter aux élèves d'abuser lors des soirées de jeu, les pertes ou gains d'argent se devaient de ne pas être trop substantiels s'ils ne voulaient pas trop attirer l'attention. Encore une fois le règlement était enfreint en toute sécurité. Cette organisation et cette cohésion, qui n'existaient pas dans les autres maisons, étaient le fruit de la malice des Serpentard, mais n'étaient basées sur aucun véritable lien d'amitié ou de confiance. Les pressions étaient simplement si énormes de tous les côtés que personne ne pouvait véritablement dénoncer ces magouilles sans que ça ne lui coûte trop, alors ça fonctionnait et plutôt pas mal pour ce qu'elle avait pu en juger durant cette année écoulée.

Un voyage dont on ne revient pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant