44 - La colère d'Eliane
La nouvelle jeta un froid glacial sur la grande salle lorsque l'annonce fut faite qu'un de leurs camarades avait été retrouvé pétrifié un peu plus tôt dans l'après-midi. Dippet arborait pour l'occasion une robe de sorcier complètement noire et une mine inhabituellement sombre. Hermione, quant à elle, avait senti son sang s'épaissir dans ses veines et quitter son visage au fil des mots lugubres du directeur. Elle avait du mal à respirer et sa main s'était crispée sur le bord de la table. Tom l'avait fait, il avait ouvert la chambre pour envoyer le Basilic sur un élève... Mais Dippet n'avait pas dit lequel. Qui avait été touché par le regard du Serpent ?
Elle observa les visages de tous les étudiants présents à table. Certains devaient forcément savoir, celui qui avait découvert l'élève pétrifié, un se baladant aux alentours de l'infirmerie quand c'était arrivé... Elle se figea un peu plus quand elle se rendit compte que les mines les plus sombres étaient à Gryffondor malgré leur victoire un peu plus tôt. Et, alors que la plupart des étudiants étaient présents, l'absence de Charlus était saisissante. Il manquait aussi ses amis, Henri et Augusta.
Hermione eut soudain la nausée, certaine que c'était le préfet en chef qui se retrouvait victime du Basilic. Elle s'était sentie en colère presque chaque fois qu'elle le croisait depuis une semaine, depuis que le lien était à double sens. Elle ignorait ce qui pouvait bien provoquer ainsi la colère du Prince de Serpentard chez Charlus, mais ça faisait de lui une victime parfaite. Elle n'avait rien fait d'autre qu'attendre quand elle aurait dû agir ! Ne pas respecter la promesse qu'elle avait faite aux filles d'assister à la totalité du match. Elle aurait dû confronter Tom et empêcher ça. Un peu moins de chance et il serait mort, Harry n'aurait jamais vu le jour, à cause d'elle, il aurait disparu tout simplement.
« -Eliane, ça va ? Tu es toute blanche. » Anita avait réagi la première.
« -Je crois que je vais vomir ! » Elle sortit en courant de la grande salle, une main sur son ventre et les yeux brûlants de larmes. Tandis qu'Anita et Druella se regardaient incertaines, Tom se leva.
« -J'y vais. » Son ton était sans appel et Druella fit signe à la blonde de le laisser faire. Elle se souvenait parfaitement de comment Tom avait calmé la jeune femme lors des vacances des Noël. Il pouvait sûrement gérer ça mieux qu'elles deux.Hermione défonça pratiquement la porte des premières toilettes qu'elle croisa et courut jusqu'au lavabo pour y recracher tout son repas du soir, en proie à un dégoût et une panique soudaine. Son inaction avait failli perdre Harry une seconde fois. Cette pensée la détruisait complètement. Tout ce qu'elle avait entrepris n'avait été que pour eux, en leur nom, Harry, Ron, Ginny et tous les autres ! Et elle avait failli tuer Harry.
Le choc de la nouvelle lui faisait perdre son discernement et elle exagérait les faits. Mais, perdue dans sa douleur, elle était incapable de voir les choses telles qu'elles étaient afin de mettre un nom sur le vrai coupable : Tom Jedusor.
OoOo
Le jeune homme arrivait d'ailleurs en vue des toilettes où s'était réfugiée Eliane. Il pouvait entendre d'ici les sanglots déchirant qui la secouaient et il grinçait des dents sous la violence des émotions qui la parcouraient. Peur, dégoût, tristesse, anéantissement. Il ne comprenait pas sa réaction. Il savait qu'elle allait sûrement être un peu choquée par la nouvelle mais une telle réaction était complètement disproportionnée par rapport à l'affection qu'elle portait à Charlus.
Il entra et la retrouva effondrée sur un lavabo, sa cage thoracique tressautant fortement à chaque inspiration qu'elle prenait. Il s'approcha et posa une main qui se voulait réconfortante sur son épaule. Aussitôt tout le corps de la jeune femme se tendit et l'anéantissement fit place à une colère sourde qui semblait aller en s'amplifiant.
VOUS LISEZ
Un voyage dont on ne revient pas
Roman d'amourQuand il n'y a plus d'espoir pour le présent et qu'Hermione est la seule survivante de l'Ordre, il ne reste plus qu'une seule solution : retourner dans le passé et détruire le mal à la source. Mais un tel voyage peut se révéler être plein de surpris...