Il faisait nuit, les rues étaient vides. Les lumières étaient éteintes dans les maisons et l’on n’entendait aucun bruit, la plupart des habitants de la ville dormaient. Mais, non loin des dernières demeures, dans un petit terrain vague, on pouvait entendre des rires qui s’envolaient dans le vent doux de la nuit. Ils étaient deux. Deux amis, amoureux, c’était flou, même pour eux. Elle ne savait pas, n’était jamais tombée amoureuse. Elle avait passé tout son temps seule, alors elle ne pouvait mettre de mots sur ce qu’elle ressentait. Lui, de son côté, avait peur d’aller trop vite. Son passé de dragueur risquait de faire fuir celle qu’il aimait, et c’était sa seule terreur. Alors les deux ne disaient rien sur leurs sentiments, pourtant réciproques.
« Tu sais Lys, t’es belle quand tu ris. »
Elle riait encore, les joues rouges, peut-être parce qu’elle avait trop pouffé, ou peut-être que le compliment de son ami l’avait touchée. Elle lui fit quelques chatouilles, le temps de retrouver son beau teint pâle. Ils étaient heureux, ensemble. Mais tous deux savaient que cela allait bientôt finir. Le ciel prenait déjà une nuance rosée, signe que l’aube approchait. Tous deux avaient cours le lendemain. Alors, après quelques rires, ils prirent chacun le chemin de leur maison. Il regardait derrière lui, comme s’il voulait graver dans sa mémoire, une vison de son amie devant un lever de soleil. Elle, au contraire, regardait droit devant elle, les joues rouges, avec toujours en tête les mots doux qu’avait glissés Esteban au creux de son oreille. Son cœur battait vite au souvenir de la présence près d’elle, de celui qu’il aimait, ses yeux pétillaient de joie a l’idée de le revoir le lendemain, pendant les cours. Elle savait que tous deux allaient mourir de fatigue, mais elle avait l’habitude et lui semblait toujours en grande forme, alors elle ne s’inquiéta pas. Elle se demandait simplement si un jour, elle comprendrait son cœur, qui s’affolait lorsqu’Esteban se tenait près d’elle. Mais, pour le moment, elle profitait de la sensation de bonheur intense, et de ce manque immense qui lui serrait la poitrine, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi.
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Texte gentiment corrigé par : Nymouria Merci a toi bby Louis ~
Petit Lysban simple et court.
