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Mon regard le défiait. Il l'implorait d'agir, de faire autre chose que de s'apitoyer sur son sort. J'avais la fâcheuse sensation qu'il ne savait faire que ça depuis son retour inattendu à Sunnydale. Malgré toutes les approches, les regards et les conversations. Et là, je le suppliais, en pleurs. Je savais que le Spike qu'il était devenu depuis la réquisition de son âme, l'homme que j'avais en face de moi ne ferait jamais ce que j'attendais à cet instant-là. Pourtant, je tenais à tout prix à ce qu'il agisse. Il fallait qu'il se pardonne et qu'il trouve la paix malgré ce qu'il avait fait.

Je voulus le pousser de nouveau, mais cette fois, il se défendit en attrapant mes poignets pour m'empêcher de recommencer. Pas un son ne sortait de nos bouches, nous étions trop occupés à parler avec nos yeux. D'ailleurs, ce fut dans ce moment de silence que je réalisai que la droite que je lui avais mise en plein visage avait été plus violente que je ne l'avais cru. Désormais, du sang perlait au coin de ses lèvres.

— Fais quelque chose ! insistai-je, encore.

Ce qu'il fit.

Ses mains remontèrent jusqu'à ma nuque et il m'attira vers lui afin de m'embrasser à pleine bouche. Soudain, un poids énorme sembla se dégager de mon crâne, me procurant un sentiment de bien-être instantané. Je pouvais enfin me laisser aller. Comme avant, mais cette fois, avec tout l'amour que j'avais en moi.

«Aime. Donne. Pardonne.», comme elle m'avait dit.

Ma tête m'ordonnait d'aimer, de l'aimer vraiment. Mon cœur me criait de le nourrir.

Spike me souleva et me prit dans ses bras avant de prendre la direction de la chambre. Sans prévenir, il me jeta sur le lit et prit place au-dessus de moi. Il m'embrassa encore et encore. Mon désir s'accentua lorsque j'entendis ses grognements rauques contre ma joue, ma mâchoire et puis mon cou. L'expression de son plaisir augmenta lorsque mes doigts agrippèrent son dos pour le griffer.

Buffy, susurra-t-il d'une voix rauque contre ma bouche.

Il plaqua ses deux mains sur mes poignets afin de me maintenir contre le matelas et j'eus un sourire de satisfaction. Spike reprit nos baisers normaux, et inconsciemment, même dans ma tentative de reprendre sur moi, ce fut pire. Mes dents s'emparèrent de sa lèvre inférieure et la mordillèrent avec force. J'avais senti son sang se rependre sur ma langue.

Bon sang, amour, du calme!

Il sépara nos visages et releva la tête pour me toiser.

Je me retrouvai à bout de souffle, juste là, à le regarder en retour, de cet air innocent que je savais si bien afficher. Dans ce jeu de force, je me mis à me débattre quand soudain, il approcha ses lèvres de mon cou en faisant mine de vouloir me mordre. Je fermai les yeux et je me laissai faire. Pour la première fois, c'était comme si ce que je voulais – en dehors de la fois où j'avais forcé Angel à se nourrir de mon sang afin de le sauver d'une mort inévitable.

Je gémis. J'avais même entendu un rire d'acquisition s'échapper d'entre mes lèvres. Je me cambrai, l'agrippai. Fortement. Soudain, il me lâcha et m'échangea un regard perplexe :

Je n'y crois pas, fit-il. Tu voulais vraiment que je...?

Je n'arrivai pas à distinguer si je percevais de la colère ou de l'excitation dans ses yeux. Je l'incitai à replonger son visage dans le creux de mon cou et je me crispai de nervosité ; je sentis ses canines effleurer ma peau.

Dans un déchaînement de passion, nos places s'échangèrent entre elles et je me retrouvai au-dessus de lui. Il me retira mon débardeur avant de se jeter sur ma poitrine, la couvrant de baisers. Je l'aidai à enlever son t-shirt, le passant par-dessus sa tête et ses bras. Mes mains descendirent en piqué vers sa ceinture pour la détacher. Dès que ma main toucha son sexe, je le sentis se raidir de surprise et il me repoussa avec violence pour inverser nos positions de nouveau. Il détacha mon pantalon et le fit glisser sur mes jambes et me le retira avant de le lancer à l'autre bout de la pièce. Sa bouche embrassait mon ventre, puis mes cuisses de manière si douce et dure à la fois que je me demandai si un de ces deux mots en était véritablement digne. Ses mains parcouraient mon corps, mon intimité et je m'étouffai en réprimant des gémissements.

De nouveau contre moi, il me torturait lentement en continuant de m'embrasser comme si nous n'avions jamais retiré nos vêtements. Je me révoltai, essayant de m'empaler de moi-même sur son membre :

— Spike, je t'en prie...

C'est vraiment ce que tu veux? me demanda-t-il d'une voix basse et suave.

Il semblait plus sérieux, donc je hochai lentement la tête afin de le rassurer. Quand ce fut bel et bien clair pour nous deux, Spike agrippa ma chevelure en m'embrassant de plus belle, et il s'enfonça en moi dans un cri étranglé. L'extase me saisit sans que je n'y sois préparée et je lui arrachai la peau du dos de nouveau. Il s'efforça de me punir comme il put : il me mordait, me tirait les cheveux, donnait des coups de hanches plus violents. Puis, quand son dernier recours fut de m'agripper à la gorge jusqu'à ce que des larmes se forment dans mes yeux, je pleurai mon plaisir.

«...parce que ce n'est pas drôle si elle ne pleure pas...»



Conséquences - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant