Chapitre 19

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Quatre jours passés alité suffirent à rendre fou Leeroy. Son état l'avait empêché de quitter son lit et il passait son temps confiné dans sa chambre à ne rien faire. Du personnel sandornais venait régulièrement lui rendre visite pour s'occuper de lui sur ordre du Roi Mariid. Leurs visages se décomposaient à mesure que Leeroy perdait patience. Il les voyait pénétrer dans sa chambre à contrecœur, légèrement apeurés par ses réactions imprévisibles.

Il n'avait pas revu Farhang Navdar ou Darius depuis son réveil. Il soupçonnait fortement ce dernier de l'éviter. Il l'avait fait quérir plusieurs fois, mais aucune de ses demandes ne fut exhaussée. Le pauvre personnel sandornais revenait inquiet vers lui avec des excuses justifiant l'absence du chef de garde. Le Baradkhan Fortune subissait des réparations au port et Darius les supervisait.

Leeroy n'en pouvait plus de cette situation. Il se sentait prisonnier entre les quatre murs de sa chambre. Il avait déjà été en prison plusieurs fois et cela ne l'avait pas du tout réussi.

La chaleur jadis accueillante de sa chambre lui paraissait à présent suffocante, lourde et pesante. Le contact des draps qu'il avait trouvé doux et propres lui était devenu insupportable. Il voulait marcher à nouveau et avoir une nouvelle discussion avec Darius. Malheureusement, chacune de ses tentatives pour mettre un pied à terre fut désastreuse. La douleur était encore bien trop présente et sa femme de chambre l'avait retrouvé de nombreuses fois étalé au sol dans de fâcheuses positions. Lorsqu'il manqua de tomber la tête la première dans le foyer du feu qui brûlait avec vigueur dans sa cheminée, il se ravisa de réitérer l'expérience pour la journée.

Le cinquième jour, alors que le soleil descendait peu à peu de son zénith, des coups assurés et francs furent frappés à sa porte. Leeroy sursauta vivement, plus habitué aux petits coups timides du personnel du palais. Il invita son visiteur à entrer et son cœur manqua un battement lorsque la porte s'ouvrit sur une grande silhouette. Mais il déchanta très vite. Il s'agissait d'un Mariid, mais pas du bon.

— Meihri Daeaa... Que puis-je faire pour vous ?

Il ne prit pas la peine de cacher sa déception en voyant la navigatrice Mariide s'avancer vers lui. Elle ne souleva toutefois pas ton de voix ouvertement désabusé et en colère. Elle se contenta de lui jeter un regard compatissant.

— C'est le Roi qui vous amène ? demanda Leeroy.

Il en voulait aux Mariids. Ils savaient que la principale cause de sa colère était Darius, ou même encore ce stupide pouvoir des Meidhir. Mais il n'en avait que faire. Il était bien trop usé par l'inactivité pour faire preuve de bon sens.

— Pas vraiment, répondit-elle. Mais le Baradkhan Fortune est bientôt réparé et nous devons penser à notre prochaine destination. Je suis venue vous voir pour parler de l'itinéraire.

Leeroy avait presque oublié qu'il était le capitaine de ce fichu navire. Il n'était pas du tout d'humeur à supporter d'entendre un discours long et ennuyeux, parsemé de termes techniques. Il soupira longuement et d'un geste, il invita la navigatrice à s'asseoir. Cela venait au moins rompre la lassante monotonie qui avait envahi ses débuts de soirée.

Ils discutèrent de l'itinéraire pendant une longue heure. Leeroy n'écoutait qu'à moitié et Meihri Daeaa s'en était rendu compte. Mais elle dépendait de la hiérarchie et aucune décision ne pouvait être prise à bord sans le consentement du Roi et du capitaine. Pour cette raison, elle subit l'humeur massacrante de Leeroy.

Lorsque la conversation toucha à sa fin, Leeroy poussa un soupir et s'étira. Il pouvait à présent bouger ses membres sans que la douleur soit insupportable.

Hurleblast - Tome 1 : Le pouvoir des MeidhirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant