Chapitre 30

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Il pouvait sentir la houle. Il n'était pas sûr d'être réveillé. Il n'avait pas l'impression de quitter son état de somnolence, si ce n'était pour s'endormir profondément. Par moment, des voix s'élevaient au-dessus de lui.

... la fièvre s'est intensifiée...

Qu'allez-vous faire de lui... ?

Passera-t-il devant le tribunal... ?

Il avait vaguement conscience qu'on parlait de lui. Tout cela avait peu d'importance.

Il se réveilla. Du moins, il pensait être réveillé. Depuis combien de temps était-il endormi ? Tous ses membres étaient engourdis, la sueur collait le tissu des draps sur sa peau. Il avait soif, sa gorge était sèche et ses yeux ne distinguaient que des ombres fantomatiques.

— Eau...

Il perçut vaguement une forme s'approcher de lui.

— Il est réveillé.

— La fièvre le fait divaguer.

— De l'eau..., insista Leeroy.

Quelques instants plus tard, une coupe lui fut apportée. Leeroy tenta de relever la tête, mais il fut pris de nausée. L'eau apaisa sa gorge pour un temps.

— Monsieur, vous m'entendez ? Vous n'êtes pas sorti d'affaires. Les Mariids ne savent même pas ce qu'ils vont faire de vous. J'ai tenté de glaner quelques informations, mais ils sont perdus. Cela ne leur est jamais arrivé auparavant.

— Sith... ? demanda faiblement Leeroy.

— C'est bien moi, Monsieur. Vous devez vous rétablir ! Dans cet état, ils pourraient vous tuer sans que vous ayez votre mot à dire...

Sa tête était si lourde. Mourir lui importait peu à cet instant. Il sentit une tape sur son visage et s'efforça d'ouvrir les yeux.

— Vous perdez connaissance ! Restez réveillé !

— Darius...

Si Sith lui répondit, il n'entendit pas sa réponse. Il ne pouvait rester éveillé. C'était au-delà de ses forces.

***

Leeroy avait à peine conscience que les jours passaient. Il était incapable de deviner combien de temps s'était écoulé. Il ne se réveillait que pour être nourri de miettes et boire de l'eau. Quelqu'un le lavait parfois, peut-être était-ce Sith. Il ne voyait que des ombres et elles lui semblaient plutôt hostiles. Il se demandait par quel miracle il n'était pas encore mort.

Mais un jour, une secousse plus importante le mit en alerte. Quelqu'un le déplaçait. Autour de lui, il entendait des cris sans en deviner le sens. Il voulait parler, mais sa tête était trop lourde. Peut-être allaient-ils le tuer, enfin. Il n'avait aucune idée de la façon dont les Mariids mettaient fin aux jours des criminels.

Il dut se rendormir puisqu'il reprit connaissance dans des couvertures plus chaudes. Sa tête avait presque cessé de tourner et il ne fut pas pris de nausée en voulant bouger.

— Bonjour, Leeroy Warwick. Je vous ai administré du Sharih, une plante médicinale. Votre fièvre est retombée.

Leeroy ne reconnut pas cette voix. Elle était douce et masculine. Il ouvrit enfin les yeux, d'abord aveuglé par la lumière. Lentement, il s'habitua à la luminosité. Au-dessus de lui, un plafond en mosaïques bleu et or le surplombait. Il ne connaissait pas cet endroit.

— Où suis-je ?

Sa voix était faible et sa gorge douloureuse. Il se redressa légèrement pour mieux voir la pièce. Il était dans une chambre démesurément grande. Les murs étaient ornés de stucs décoratifs représentant des albatros accompagnés d'entrelacs, le tout du même bleu roi que le plafond. Le mobilier était de bonne facture, sculpté dans un bois sombre et massif. Des méridiennes en velours rouge décorées de coussins bigarrés longeaient la pièce. Sur une table dressée, Leeroy put y voir des plantes grasses, de la nourriture, des pichets de diverses boissons. D'autres végétaux abondaient dans les coins, déployant leurs larges feuilles vertes et leurs imposantes fleurs mauves.

Hurleblast - Tome 1 : Le pouvoir des MeidhirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant