IV - 1 - a. Le schéma narratif

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Le schéma narratif.

Il s'agit des étapes traditionnelles d'un récit. Il ne s'agit pas d'une structure figée et obligatoire, mais son étude permet de comprendre comment fonctionne un récit. Il se compose de 5 étapes :

- la situation initiale : il s'agit du premier contact avec le récit, qui correspond souvent à la description des personnages et de leur milieu avant que l'action ne commence. Tout étant « normal » dans la vie des personnages, on dit que la situation est équilibrée. Souvent, pour plonger plus vite le lecteur dans l'action, cette étape est négligée au profit d'une plongée immédiate au cœur du récit, avant un retour en arrière pour revenir sur les prémices (flash-back = analepse) : c'est ce qu'on appelle un début in medias res et, puisqu'on anticipe sur la chronologie du récit, une prolepse.

- l'élément perturbateur : il s'agit d'un phénomène qui va rompre l'équilibre de la situation initiale, poser un problème aux personnages. C'est donc lui qui lance l'action. Il peut être intéressant de s'interroger sur la nature de cet élément : exogène naturel (les personnages sont victimes passives d'un événement incontrôlable) ou exogène artificiel (c'est un autre personnage qui provoque la rupture dans la normalité des personnages), ou bien encore endogène (ce sont les personnages qui provoquent leur propre rupture). De la nature de la perturbation pourra dépendre aussi le sens général, philosophique, de votre action.

- les péripéties : il s'agit de l'ensemble des actions et rebondissements qui composent le centre du récit, et qui sont la conséquence de l'élément perturbateur et/ou l'ensemble des tentatives des personnages pour résoudre le problème posé par l'élément perturbateur.

- l'élément de résolution : il s'agit de la dernière péripétie, celle qui vient résoudre définitivement le problème posé par l'élément perturbateur.

- la situation finale : il s'agit du dernier contact avec le récit, qui correspond souvent à une conclusion sur le nouvel état des personnages et de leur milieu à la suite de l'action. Tout étant revenu à la « normale » pour les personnages, on dit que la situation a atteint un nouvel équilibre, que la situation soit plus ou moins heureuse qu'au départ.

Ex. : dans Pierrot, de Maupassant, il est intéressant de voir qu'à chaque étape du récit c'est l'argent qui fait agir les personnages. C'est parce que Mme Lefèvre est volée qu'elle veut un chien, c'est parce qu'elle ne veut pas payer qu'elle choisit Pierrot, un chien incapable de garder le jardin et qu'elle va devoir abandonner et, malgré ses regrets, c'est parce qu'elle refuse toujours de dépenser son argent qu'elle condamne Pierrot à une mort atroce. Par ailleurs, on voit que les personnages ne changent pas entre la situation initiale et la situation finale, ni leur quotidien : l'enjeu de l'action n'est donc pas de faire évoluer les personnages, mais de montrer les dégâts qu'ils peuvent faire par leur bêtise et leur avarice - Maupassant a donc fait l'impasse sur la situation finale qu'il laisse à l'appréciation du lecteur.

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