Chapitre Un

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"Je vais te découper, minutieusement au scalpel et,

je vais te coller ma peau dans la tienne."

Un rire fusa. À moins que ça ne soit un cri ? La musique était forte, peut-être un peu trop. Ou pas assez ? BaekHyun l'ignorait. Il ne s'intéressait pas aux inutiles et futiles pensées parasitant sa tête. La seule chose qu'il savait, qu'il avait besoin de savoir actuellement, c'était qu'il lui fallait un verre. Un de plus. Ses yeux passèrent en revue la salle du club où il se trouvait, cherchant le bar. JongIn semblait porté disparu au milieu de la piste de danse (c'en était une ? Il ne savait pas vraiment, les corps bougeaient tous dans trop de sens divers. Partout.), KyungSoo aussi. À croire que depuis leur rencontre au club la semaine dernière, ces deux-là ne se quittaient plus. Il passa une main sur ses yeux fatigués et inspira un coup. L'air était plein de fumées diverses. Il était lourd. Lourd de sens. Un verre. Encore un. Il se dirigea vers le bar.

Automatiquement, sa main se leva et il héla le barman. L'homme s'approcha de lui, torchon à l'épaule. Chemise noire, bas invisible dans la pénombre, peau de glace, regard de braise et soleil dans les cheveux... BaekHyun fronça ses sourcils, ses pensées n'avaient plus aucun sens. Un peu décousues, elles n'intéressaient personne. Pas même lui. Il eut un rictus et commanda. Ses pieds trouvèrent d'eux-mêmes un appui sur le repose-pied du tabouret. Son mojito - à moins que ce soit un Sex On The Beach ? - à la main, il trinqua face au barman impassible. Inébranlable, comme un roc. En même temps, personne ne veut coucher avec un rocher... Pourquoi tous les mots, une fois alcoolisés, avait une notion sexuelle ? Ou c'était juste lui ? La vie était pourrie.

"Je n'ai même pas un mot ? Un sourire ?"

L'homme le regarda mieux avant de rire. Il prit un verre qu'il astiqua à l'aide son torchon. Il avait l'air jeune sous les lumières de la boîte. Peut-être l'était-il en réalité ? C'était possible.

"Pourquoi devrais-je m'intéresser à toi ? T'es là pour te bourrer la gueule, pas taper la discute. Tu paies, tu bois, tu te casses. Un minable de plus dans cette salle." Il reposa son verre et s'avança vers lui. "Et puis, je m'en fous de ta vie, BaekHyun."

BaekHyun écarquilla les yeux. Les barmans n'étaient-ils pas payés à être agréables, à écouter les bobos de chacun ? Il trempa ses lèvres dans son verre. Le goût de l'alcool lui parvient en bouche, il avala le tout sans réfléchir plus. La brûlure était agréable. La chute serait longue. En valait-elle la peine ? Sûrement pas mais, que pouvait-il faire ? L'éviter ? Cette idée semblait trop difficile à avoir. Boire. En voilà, une meilleure idée. Il releva sa main, ignoré par le barman. L'homme discutait avec un désespéré, s'amusait à rire pour ses beaux yeux. La musique tapait dans ses oreilles. Il ferma ses yeux. Combien avait-il bu ? Un visage apparut dans son esprit. Pas assez. Il lui fallait d'autres verres. Il jeta un coup d'oeil au barman. Celui-ci avait le visage proche de son client, pendu à ses lèvres. Suspendu, peut-être ? Il confondait les verbes. Et puis, aucune idée... Peut-être avait-il ses lèvres prisent au piège dans le piercing du client ? S'embrassaient-ils, déjà ? Il cligna des yeux. Merde. Qu'est-ce qu'il en avait à faire ? Il suffoquait intellectuellement. Il lui fallait de l'air pour réfléchir clairement. Un peu d'oxygène dans ce monde étouffant. Monde où il était roi. Monde où il n'était rien, perdu dans la brume créée par... Du rhum ? Un bras passa autour de ses épaules. Il tourna sa tête à droite, une fille trop maquillée. Un peu éméchée, aussi. Avait-elle l'air qu'il voulait ? L'alcool qu'il souhaitait avoir dans son sang ? Il l'envia, elle et ses yeux rêveurs. Elle et sa voix molle. Ses réflexes lents. Ses joues roses. Ses cheveux dans tous les sens. Pouvait-il lui voler sa joie ? Son esprit ne réfléchissait plus. La fille parlait. Pour rien, c'était certain. Que voulait-elle ? Il cligna des yeux. Elle sentait la débauche, la fête et le bonheur. Il voulait de son ivresse alors, il se jeta sur ses lèvres joyeuses. Les bloquants avec les siennes, les caressants, les mordillant. Il voulait vivre. Enfin, c'était ce qu'il croyait, ce qu'il pensait. Les lèvres bougèrent contre les siennes. Lui donnant envie de plus. La fille semblait vouloir vivre aussi. Ils ouvrirent leur bouche simultanément, vivant un peu mieux dans un baiser au goût de rhum-citron ou de vodka-kas ? Fichtre. Il ne savait pas. Plus. Et puis, c'était dégueulasse. Fallait pas penser. Surtout ne pas penser. Mais la fille, le baiser, il voulait gerber. Trop humide, trop faible, trop froid. Puant de mort. Y avait juste ça dans ce baiser de poivrot. Il s'éloigna de la femme, la fille - il savait plus -, quitta ses bras chauds, évitant ses griffes vernies de rouge - Ah, la femme alors, les filles, ça met du rose. - et oubliant ses cris. Il s'essuya les lèvres et parti danser. S'envoler vers le paradis.

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