XII - Nuit
Je suis assis sur un banc de bois froid, les feuilles mortes m'entourent et se promènent, un petit vent léger se fait entendre dans les arbres endormis, et moi je regarde les étoiles. Il faut de l'obscurité pour apercevoir la lumière et j'aime traîner dehors le soir. Les choses me semblent différentes et aussitôt que les oiseaux s'endorment, c'est une autre vie qui commence, la vie de la fête, la vie de l'amour, la vie de l'introspection, de la tristesse, c'est une multitude de choses qui prennent forme pour donner un tout, une clef de voûte qui maintiendra le monde en place.
J'aperçois un avion dans le ciel, ses deux lumières rouge et verte clignotent et je me demande quelle est sa destination. La nuit c'est un espace multi-temporel où tout le monde est dans sa propre dimension. Certains rentrent chez eux fatigués, d'autres vont faire la fête plein d'énergie, d'autres flânent dans les rues l'âme poète et le cœur vaillant.
J'ai toujours aimé la nuit car tout semble plus intense, plus mystérieux, plus magique. Je m'amuse à imaginer la vie derrière les fenêtres allumées, derrière les pare-brise des voitures qui m'illuminent lorsque je marche, derrière les vitrines embuées des bars. Je marche seul, et je me sens fier d'être cette petite âme vaillante qui parcours les rues du centre-ville. J'observe les lumières et leurs faisceaux, la couleur orangée qui se diffuse sur les pavés du trottoir, l'architecture des bâtiments. Tout semble plus reposé, endormi, apaisé. C'est un monde intérieur qui se montre, comme les gens, il faut attendre un peu pour que la ville vous laisse apercevoir sa lumière, ne serait-ce qu'un instant seulement. Finalement, la ville est peut-être un personnage à part entière.
![](https://img.wattpad.com/cover/124677823-288-k119779.jpg)
VOUS LISEZ
Contrastes
Short StoryQuelque part, c'est peut-être comme ça la vie, c'est pas blanc, c'est pas noir, c'est juste une nuance de tout.