XI - Choix
Des arbres, du goudron, je sens la brise légère qui parcours ma peau, je sens l'odeur des pins et de l'été. Je me tiens debout au milieu de cette route sans trop savoir où aller. Devant moi deux routes, deux directions. Je ne vois aucune voiture, aucun oiseau, personne, rien. Il n'y a que moi et ces deux routes, ce dilemme. J'ai déjà tant avancé, je ne peux pas m'arrêter là alors j'avance un peu. Les routes accueillent un virage et je ne peux pas voir l'horizon sans emprunter une de ces voies. Je reste devant mes deux panneaux et j'essaye d'observer. D'un côté je vois une route qui m'as l'air obscure et semée d'embûches et je ne sais pas si c'est moi mais j'entends de la musique, des rires et du bon temps. Le chemin m'effraie un peu, il à l'air compliqué et empli d'obstacles et de pièges. Je regarde la deuxième voie. Le chemin semble plus lumineux, j'ai l'impression de connaître le chemin. J'aperçois des lumières et je crois entendre un peu de musique, mais pas de rires. Le chemin semble pourtant plus sûr et facile d'accès. Je ne sais pas quoi faire. J'ai l'impression que mon cœur se déchire en deux. D'un côté, la finalité de la route de gauche semble plutôt heureuse et amusante, mais le chemin sombre et semé d'embûches m'effraie. Je suis fatigué, j'ai déjà parcouru tant de chemin, j'ai martelé le sol dur et sec de mes pieds froids, j'ai tellement marché que tomber à cet instant ne me procurerait rien de bon. J'ai peur d'avoir froid, j'ai peur d'avoir des difficultés, j'ai peur d'avoir peur.
La route de droite semble plus familière plus légère, plus chaleureuse. Après un dernier regard méfiant vers la route obscure je décide de choisir la lumière. Je pars donc à droite et suis le chemin qui s'offre à moi. Je marche pendant quelques minutes, quelques heures qui semblent durer une éternité. Les paysages ne changent pas. Je vois toujours des arbres et des champs, à perte de vue. Je n'entends toujours aucun bruit, les animaux semblent être endormis, la vie semble dormir. Ce qui m'intrigue réellement car je ne comprends pas pourquoi je n'entends aucun bruit même en plein milieu de journée.
Je n'ai pour seule compagnie que le bruit de mes pieds qui frottent le sol, et celui de ma respiration. Ça peut être reposant, mais ça m'angoisse un peu de ne pas percevoir de signes de vie. J'arrive à une sorte de clairière, c'est la fin de la route je crois. Il y a un chemin qui continue dans la forêt mais une barrière m'empêche d'y accéder. Alors c'est tout ? Je m'approche un peu afin de constater l'ampleur de ce qui sera peut-être mon erreur. Je ne vois rien. Juste un grand espace de vide où plane une musique reposante et relaxante, mais je suis toujours seul. Je vois un lit contre deux arbres, mais rien d'autre. Je m'assois sur le lit et réfléchis.
J'aurais sûrement dû choisir l'autre voie, elle paraissait difficile mais j'entendais des rires, peut-être aurais-je pu rire avec eux. Je me couche sur le lit et regarde les feuilles d'arbres, les rayons de soleil qui les effleures et j'observe leurs oscillations quand le vent les caresse. C'est relaxant tout ça. La douce musique m'entoure et me transperce, me transporte vers quelque chose d'autre, et je me prends à imaginer, à rêver, c'est relaxant tout ça. Finalement il n'y a peut-être pas de bon ou de mauvais chemin, mais juste des chemins que nous sommes prêts à prendre et d'autre non. Un peu de repos dans cet endroit et c'est reparti. C'est relaxant tout ça.

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Contrastes
Historia CortaQuelque part, c'est peut-être comme ça la vie, c'est pas blanc, c'est pas noir, c'est juste une nuance de tout.