Mystéria Tome 1: Vésiah

Chapitre 11: Le cours de Défense

-De quoi ? Il t'ont demandés de choisir entre eux et moi ?

-Oui. Ils pensent que tu es un danger et que je pourrait en devenir un à force de rester avec toi.

-Mais quels empotés !

Célio et Anastasia étaient assis au dernier banc, au fond de la classe d'histoire de la magie. Un cours particulièrement barbant, comme le pense Anastasia.

-Et donc tu lui as répondu quoi?

-Bah à ton avis ? Je reste avec eux.

-Hein ? C'est une blague ?

-Bien sûre que oui, banane. Ils sont vraiment stupides.

-Mais qu'est-ce qu'ils sont percutés ! Nous sommes des dangers, attention !! Dit il, ironique

Les deux amis éclatèrent de rire, et tous les regards se posèrent sur eux. Mérula Owenn, une fille assise au premier banc -et accessoirement surnommée "l'intello", leva les yeux au ciel. le professeur regarda Anna et Célio et leur dit, les lèvres pincées: 

-Dites, vous deux, interrompit le professeur, je ne vous dérange pas ? De quel droit discutez vous ? Bande de sans-gènes !

-Pardonnez nous madame, nous...

-Je disais donc que les trolls étaient des créatures impressionnantes. Tenez, mademoiselle Maryl, vous qui parliez tant, savez vous me dire la taille d'un troll à l'âge adulte ?

-Bien sur, madame, fit Anastasia, tentant de se rappeler de l'explication de Idrim. Il font cinq mètres de hauteur.
Le professeur Cyriandil fut surprise, contre toute attente.

-C'est bien cela, émit elle, le regard hautain. Rangez vos affaires, il va sonner.

Célio, qui n'avait pas sorti la moindre affaire, se pencha vers Anastasia.

-On a défense avec Atanatar, maintenant.

-Enfin un cours intéressant, fit-elle, en soupirant.

Les deux amis se dirigèrent vers la porte, et se retrouvèrent nez-à-nez avec... Siock et Sarya. Les quatre jeunes se regardèrent avec un brin d'ignorance et d'indifférence dans les yeux. Siock et Sarya, repartirent la tête haute aussi vite qu'ils n'étaient arrivés.

Anna et Célio tournèrent les talons, et se dirigèrent vers le troisième étage.

-Ils sont ridicules, fit ce dernier.

-Je sais, répondit elle en soupirant. Qu'est-ce qu'ils sont longs, ces escaliers, c'est pénible... il devrait y avoir des ascenseurs !

-Des quoi ? Interrogea Célio.

-Des ascenseurs, répéta Anna, en lui expliquant leur fonctionnement , sous le regard émerveillé de Célio.

-Faut pas rêver, ça n'existe pas ce genre de trucs magique.

-Si ça existe, en tout cas, dans mon monde, répondit Anastasia. Viens, on est arrivés.

Les deux amis entrèrent dans la classe du directeur -enfin, de leur professeur- et furent invités à s'asseoir sur leur bancs respectifs. Le professeur les attendait, assis au  fond de la salle de classe. Le programme de leurs deux heures de cours était déjà préparé : attaques, défenses, contre-attaque, protection, et bien d'autres choses encore. Le professeur enseignait avec passion, il conseillait et aidait les deux jeunes.

-Anastasia, redresse toi, sinon ton attaque sera moins efficace. Célio, arrête de râler et réessaye avec un peu plus de confiance en toi, et tu verra que ça ira tout seul.

Les deux jeunes enchaînèrent les décharges électrique contre un grand bouclier qui neutralise tout.

-Bravo, Anastasia ! Tu la tiens, cette contre-attaque ! Sois plus rapide, Célio. Ça doit être un réflexe. Tu vois, ce n'est pas compliqué !

Exercices après exercices, Anastasia et Célio progressaient et prenaient confiance en eux.

-Bien ! C'est excellent, ce que vous venez de faire ! Prenez une feuille. Célio, écris y que tu dois être plus rapide en contre attaque et que tu dois prendre confiance pour les attaques. Anastasia, toi, canalise ton stress pour les défenses. Quand tu te retrouvera face à un vrai danger, tu ne pourra pas reculer, et se morfondre sur son sort peut être fatal. Vous avez fait un excellent travail. Aidez moi à remettre les affaires en place. Nous devrons nous voir le plus souvent possible pour les entraînements. Allez, on s'y remet ! 

Anastasia et Célio continuaient à foudroyer le bouclier qui leur servait de cible. La maitrise est la chose la plus importante qu'il soit, ainsi que la confiance et le savoir faire. Alors que l'entrainement touchait à sa fin,  Anastasia remarqua un carquois ancien accroché au mur. 

-Monsieur ? Qu'est ce qu'il y a dans ce sac ? Enfin dans ce... c'est un carquois n'est-ce pas ?
-En effet, c'est un carquois. Il y a mon arc à flèche dedans. Très utile au combat. Tu veux le voir ? Je vais le sortir de la.

Le professeur en sortit un arc à flèche en chêne massif digne de ce nom, orné de motifs en bronze.Des flèches étaient rangées dans un carquois en cuir.

-Il est magnifique !

Célio, quant à lui, était intéressé par une toute autre arme, elle aussi accrochée au mur.
-Monsieur ? C'est une épée ? Un sabre ?
-Presque, mon garçon. C'est un glaive. Plus petit qu'une épée. Mais c'est à double tranchant !
-C'est génial ! Vous savez la manier ?
-Il y a bien des années que je ne l'ai plus touchée, mais oui, jadis je savais comment l'utiliser. Tu sais, mon garçon, j'étais un véritable guerrier, avant. Mais avec l'âge, on perd ses réflexes...
Célio le regarda avec compassion.
-Je me doute... dit-il, le regard absent.
Anastasia se retourna vers eux et demanda:
-Dites, Monsieur, si on va devoir partir au combat juste nous deux et survivre seuls dans la nature, on ne va quand même pas se contenter de cours de défense ? Si ?
-J'y pense chaque jour, Anastasia. Mais tu as raison, vous devrez avoir une condition physique irréprochable.

Anastasia et Célio ne savent pas. Ils n'imaginent pas une seconde à quoi pourraient ressembler leur avenir, pourtant, ils restent optimistes, ils tiennent tête. Comment pourrions nous croire que deux adolescents de presque quinze ans puissent se débrouiller seuls dans la nature, face aux mille dangers ?