Mystéria Tome 1: Vésiah

Chapitre 12: L'attaque

Au plus profond de la pénombre de la nuit, au dessus d'une colline, se trouvait une cabane abandonnée. Les tuiles et les murs faits de bois menaçaient à tout moment de tomber, à cause du vent froid qui se dissimulait dans les ouvertures. Le souffle du vent couvrait les bruits de pas d'un homme et d'une femme -tous deux vêtus de noir- qui se dirigèrent vers l'entrée de l'étrange demeure. Sans dire un mot, ils poussèrent la porte miteuse qui émit un grincement désagréablement froid. La femme suivait l'homme d'un pas décidé. Elle était grande, avait les cheveux bruns foncé et un regard mauvais. L'homme la dépassait de peu, avait les cheveux noir ébène et les yeux rouges. Avec leur air grave et hautain, on aurait dit qu'il allaient tuer quelqu'un. Ils entrèrent dans la cabane. A l'intérieur, il y avait une cinquantaine de personne, dont une majorité d'homme. Tous se levèrent en voyant entrer les deux complices.
L'homme prit la parole:

-Bonsoir à tous. Vous savez pourquoi nous sommes ici. Nous devons partir dans une heure grand maximum ! Il est d'une grande importance d'y aller avant l'aube. C'est bien compris ?

Tous acquiescèrent. Minerve, explique le plan, continua-t-il. La dénommée Minerve, qui avait accompagné l'homme jusqu'à la cabane, s'avança de quelques pas vers la foule. Devant elle, les femmes baissaient les yeux, tellement elle était belle, tellement elle faisait peur avec son regard perçant. Les hommes n'osaient pas rougir, il se tortillaient les doigts en signe de nervosité.

-L'attaque doit être organisée, dit-elle d'un ton autoritaire. Si nous nous faisons remarquer, ils fuiront et nous ne ferons aucune victime. J'ai donc élaboré un plan divisé en trois étapes. Avant de partir, nous boirons la potion d'invisibilité préparée par Priam. Priam, l'as-tu ici ? Demanda-t-elle.

Une femme, petite et frêle émergea de la foule en levant la main.

-Oui, Madame. J'en ai fait pour tout le monde, et...

-Parfait, coupa Minerve. Apporte-la moi.

Priam, s'avança, tête baissée, se mit à genoux devant la tant redoutée Minerve, qui lui ôta la potion des mains. Merci, fit cette dernière. Retourne à ta place.

-Bien, Madame, fit elle, telle un chien battu qui ne demande qu'à passer inaperçu.

-Les effets de la potion sont atténués après une heure, donc il faudra faire vite, reprit Minerve. On part, on tue, et on reviens. Entendu ? On tue tout ce qui bouge. Sauf les enfants.

Dans la foule, on s'interroge. Pourquoi ne pas tuer les enfants aussi ? C'est amusant de voir pleurer des enfants ! Il faut quand même bien qu'ils sachent ce qu'est de souffrir non ?
L'homme aux yeux rouges s'avança à son tour.

-Nous recherchons une fille. Souvenez vous d'il y a quelques mois, à la grande assemblée: la jeune fille qui vient de l'Autre Monde est élémentaire d'électricité. Nous la recherchons car ses pouvoirs son puissants. Elle pourrait nous nuire, mais nous la capturerons. Elle nous sera d'une grande utilité.

Un homme leva la main.

-Mais Lord Zarès, permettez moi de vous dire qui'il y en avait un autre, il y avait un garçon !

-Mais oui, mais bien sûr, fit-il d'une voix doucereuse. C'EST MON FILS, IMBÉCILE ! Cria-t-il, ironiquement, en foudroyant net le malheureux homme qui avait osé poser la question.

Quelques frémissements émergèrent de la foule. Lord Zarès reprit la parole, complètement indifférent au crime qui'il venait de commettre. Je disais donc que nous recherchons une fille élémentaire d'électricité. Si mes souvenirs sont bons, elle porte des cheveux roux frisés. Ne vous inquiétez pas, elle est certainement très vulnérable: elle est petite et maigre. J'ai appris par mon amis Oreste Bernikhan que sa tutrice travaille au ministère. Nous allons donc attaquer le ministère, pour les raisons suivantes: Tuer cette dame, détruire les bâtiments afin de les ruiner, et enfin, dérober le plus d'argent possible.