Voici un court chapitre sur Maeva et Layten, puisque ça faisait un moment qu'il n'avait pas passé de temps rien que tous les deux. :)
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Le reste de la semaine d'école s'est écoulée comme l'éclair à travers les examens. Puis bien entendu, j'ai angoissé toute cette semaine-là pour n'importe quoi. J'ai angoissé pour chacun de mes examens qui se sont au final, je crois, tous bien passés. J'ai angoissé pour le comportement que Mitzraël allait adapter envers moi, mais qui s'est aussi bien passé. Il m'adressait la parole quand il avait un moment et il me faisait un sourire dès qu'il le pouvait. Toutefois, il était d'autant plus stressé que moi pour les examens, alors il a passé son temps à s'évaporer pour étudier seul quelque part.
Je dois quand même avouer que je ne sais pas trop où nous en sommes depuis que notre projet d'article est terminé. Quelques mots échangés et des sourires en coin, ce n'est pas très explicite pour mettre une étiquette sur notre relation. Avec le passé que nous avons entretenu ensemble ainsi que la manière dont notre lien a évolué, je n'arrive pas encore à comprendre ce que nous sommes. Mitzraël et moi sommes quand même embrassés vers la fin. Puis, il m'a rassuré que c'était terminé les conneries qu'il faisait envers moi. Alors, sommes-nous des connaissances, des amis ou en fréquentation ? Je ne sais même pas comment il voit tout ça, comment il gère tout ça. Je doute qu'il s'ouvre facilement à moi, même si je lui tendais la perche, car il est si renfermé sur lui-même lorsqu'il est question de confier ses sentiments et ses émotions. Je devrai voir ça une chose à la fois.
La porte de ma chambre s'ouvre me faisant sortir de mes rêveries. Je souris gaiement en voyant le visage de Maeva. Toujours aussi radieuse avec ses cheveux châtains et sa bonne humeur.
Elle se jette aussitôt à côté de moi sur le lit. Tandis que je suis adossé contre le mur avec mon ordinateur portable sur moi, celle-ci s'étend sur le ventre, la tête soulevée vers moi.
– Ça fait du bien d'être ici. J'étais pas venue depuis la fin des vacances d'été.
Elle observe ma chambre comme si celle-ci avait pu changer depuis un mois alors que tout est exactement comme avant.
– Ça te dit de venir manger quelque part avec moi ?
– D'accord, mais pas dans un endroit cher, s'il te plaît.
Elle lâche un petit cri de satisfaction. Elle se lève en me volant mon portable pour le déposer plus loin. Elle tend ses mains vers moi, je ris en acceptant ses poignes et je me hisse avec son aide.
***
Maeva englobe une grosse bouchée de poutine du Macdonald. Je prends une gorgée de ma boisson gazeuse avant de croquer dans mon BigMac.
– À la soirée chez Shella, tu t'étais bien entendu avec Abby, non ?
Je fronce les sourcils. Pourquoi après une semaine elle aborde ce sujet. Elle ne m'avait même pas parlé de l'existence d'Abby. J'ai eu envie de l'envoyer en Chine quand je l'ai remarqué pour la première fois à cette soirée tellement sa présence m'avait étonné.
– Ouais. Une fois qu'on discute avec on s'aperçoit qu'elle est sympa.
– Hum.
Je devine qu'elle n'est pas du même avis que moi. Maeva exprime toujours son appréciation envers quelqu'un. Je peux alors me douter qu'Abby n'a pas le droit à cette appréciation.
– Bon, qu'est-ce qu'il y a ?
Elle lève ses yeux vers moi en terminant d'avaler une autre bouchée de sa poutine.
– Tu crois que je devrais m'en faire ? Je veux dire, pour Zayn et Abby ?
– Est-ce que tu l'as simplement invitée pour évaluer s'il y avait des chances qu'elle ait craqué sur Zayn ?
– Ouais, avoue-t-elle honteuse.
Je glousse.
– Je crois pas que ton copain lui fasse envie. Elle a passé plus de temps avec moi qu'avec n'importe qui. Puis, jamais la conversation n'est venue sur Zayn. Et j'ai pas remarqué qu'elle déviait son attention sur lui constamment aussi. Son attitude avec Zayn était tout ce qu'il y avait de plus normale et amicale. Sinon, Zayn est un mec intelligent, il ne se laissera pas entraîner vers cette voie. Il t'aime.
Elle soupire d'apaisement et me sourit.
– Merci. Tu as toujours les mots pour me rassurer quand je m'inquiète pour rien.
Je m'étire pour lui donner une petite tape sur le bras.
– Sinon, tu dois te sentir soulagé de ne plus avoir Mitzraël dans les pattes maintenant que le projet d'équipe est conclu.
Oh, un sujet sur un terrain glissant. Je ne peux pas lui dire la vérité, pas encore. Mais je ne peux pas lui mentir non plus. D'ailleurs, à chaque fois que je lui omets des détails, je me sens toujours plus pitoyable de ne pas être complètement honnête avec elle.
– Ça va. Je dois avouer que cet article m'a été beaucoup plus avantageux que ce que j'avais imaginé au départ.
– Qu'est-ce que tu veux dire ?
– Je crois pas que j'aurai d'autres problèmes avec Mitzraël. Ça nous a permis de régler ce point-là.
– Tu en as parlé avec lui ? s'étonne-t-elle.
– Ouais, un peu. Il s'est excusé pour ce qu'il m'a fait. Mitzraël n'est plus un souci pour moi.
Elle semble septique, mais ne rétorque rien à ce sujet.
– Et tu en fais quoi des autres ?
Je hausse les épaules. Mitzraël m'a dit qu'il s'occuperait à ce que ses amis ne me fassent rien, mais je ne crois pas que ce soit aussi simple que ça de les retenir. Surtout s'ils m'en veulent du présumé comportement qui a changé chez Mitzraël, d'après Abby. Pour le moment, ils ne m'ont pas encore assailli, j'imagine que je dois remercier la semaine des examens pour ça.
– Une chose à la fois, je suppose.
Par la suite, elle saute de sujet en me racontant qu'elle a fait des dépenses extravagantes pour du maquillage et des habits d'Halloween, alors que l'on vient tout juste d'entamer le mois d'octobre.
– Du coup, tu sais au moins ce que tu comptes faire avec tout ce matériel ?
– Évidemment !
J'arque les sourcils avec une lueur d'amusement. Qu'est-ce qu'elle croit ? Que je vais deviner tout seul en quoi elle désire se déguiser.
– J'ai récemment regardé tous les Jigsaw, et je veux me maquiller comme la poupée.
Je me penche sur la table et la toise du regard. Je maintiens ma position sans cligner des paupières jusqu'à ce que l'incompréhension se dessine sur son visage. Et je déclare de la voix la plus grave que je puisse imiter :
– On va jouer à un jeu.
Exaspérée, elle roule les yeux avant de rire en me mettant un tape sur la tête.
– Arrête tes conneries.
Je ris avec elle et me repositionne sur ma chaise.
– Et toi, tu as une idée de comment tu te déguises à l'Halloween ?
Je pourrais toujours me déguiser en esclave de bourreau, au moins ça s'agencerait bien avec ceux de l'école qui me considère déjà comme ça. J'évite tout de même d'exposer cette idée à Maeva qui ne la trouverait probablement pas drôle.
– Je sais pas. Je verrai à la dernière minute comme l'année passée.
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Indéchiffrable (En pause)
Teen FictionLorsque je vois son regard indéchiffrable de ses yeux gris, mon corps tout entier se crispe de peur. Une année absolue à m'avoir détesté parce que je suis homosexuel. Une année entière à m'avoir intimidé avec sa bande d'amis. Une année complète à av...