Chapitre 8 - Travail d'équipe

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Le lendemain, je me lève le corps douloureux. Lorsque j'observe mes côtes il s'y trouve y avoir deux ecchymoses assez grosses. Je ne me réjouis pas d'être marqué pour plusieurs semaines par cet immonde personnage qu'est Joey.

Je me lave et m'habille, puis je n'oublie pas de prendre le sweat blanc et gris à Mitzraël auquel je ne saisis toujours pas la raison de son geste de gentillesse d'hier. Avant de le nouer autour de ma taille, je m'autorise à le renifler. Je trouve qu'il sent divinement bon, d'une odeur particulièrement enivrante et masculine. Je ferme les yeux en inspirant son parfum attirant et enveloppant, mais bordel, ce qu'il sent vraiment bon, je n'en reviens pas ! Toutefois, j'ouvre les paupières et secoue la tête. Je suis trop stupide. Comment puis-je seulement penser que son odeur imprégnée dans son sweat est agréable après tout ce qu'il m'a fait ? Je ne peux pas concevoir une telle pensée. Je dois redescendre sur Terre et ne pas m'aventurer sur des pentes glissantes. J'enroule enfin son sweat autour de ma taille et dévale à l'étage. Mes parents sont dans la cuisine. Ma mère se trouve assise à la table en train de savourer son café et mon père est adossé contre le comptoir en patientant après ses pains qui sont en train de griller. Lorsque je m'incruste dans la salle à manger, ces derniers me regardent puis me sourient doucement. Leur joie s'efface rapidement de leurs traits pour se remplacer par une expression ébahie. Ils continuent à me scruter sans prononcer un mot. Je ne sais pas ce qu'ils ont à m'observer de la sorte, mais ça fait naître en moi de l'inquiétude. On pourrait entendre une mouche voler.

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Ton œil, me répond simplement mon père.

Je fronce les sourcils et j'y dépose mes doigts sur celui-ci. En le touchant, je tire une grimace. Apparemment, je dois également avoir un bleu à l'œil. Quelle chiasse ! Au moins sur mes côtes ce n'est pas visible. Comment ai-je pu oublier que j'aurais une marque au visage ? Je suis trop bête.

– Qui t'a fait ça ? intervient ma mère à son tour ainsi que sur la défensive.

– Personne. J'ai reçu une porte au visage, hier, mentis-je instantanément.

Mon père me croit irrémédiablement, donc il détourne son attention sur ses toasts qui viennent de sauter, mais ma mère me fixe encore d'un regard qui en dit long.

– J'ai dit que j'ai reçu une porte ! C'est bon là, m'énervé-je.

– Layten, calme-toi ! J'ai bien le droit d'être inquiète surtout après ce qui t'est arrivé cet été, se défend-elle d'une voix posée.

Je me radoucis. Je ne peux pas lui en vouloir. Elle ne fait que jouer son rôle de mère protectrice. J'aurais envie de lui dire la vérité, d'enlever ce fardeau de mes épaules. De sentir quelqu'un me soutenir et qui désire m'aider, sauf que je ne peux pas le faire. Je ne veux pas qu'elle soit triste à cause de moi ni qu'elle débarque au bahut dans une colère noire.

– Je sais, mais c'est seulement une porte, d'accord ? Ne t'inquiète pas, insisté-je sur mon mensonge.

Ma mère me sourit et semble rassurée. Je culpabilise, elle me fait si confiance et moi je lui cache la vérité.

Ainsi, je prends mon déjeuner avant de partir pour l'école avec cette dernière pour m'y conduire.

***

Avant de m'occuper de rapporter le sweat à Mitzraël, je vais m'occuper d'Ashley et Shella. Je sais où elles se trouvent, car elles sont toujours au même emplacement. Donc, en ce moment, je m'introduis à la cafétéria et m'avance vers la table à laquelle elles sont. Je m'écrase en face de celles-ci.

Indéchiffrable (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant