Indéchiffrable (En pause)

Chapitre 3 - Vengeance mesquine

*Image ci-dessus de Layten. ;)*

J'aperçois le regroupement du gang que je déteste tant et qui me fait spécialement craindre le pire.

Ils sont tous là accompagnés de leurs copines qui sont en dernière année. D'abord, je discerne Kilian adossé contre le mur avec Joy qui l'écrase cramponnée à son cou. Ainsi que Joey Baker, un brun frisé aux yeux identiquement de la même couleur, mais l'un des pires de la bande, caïd de l'école et très méchant avec les élèves plus jeunes que lui. Je pourrais facilement être son point de mire principal, mais il a une préférence pour les plus petits qui sont aussi plus faibles. Néanmoins, tout ce qui concerne ou préoccupe Mitzraël devient inévitablement les choses à Joey. De la sorte, je reste un point de mire d'une façon ou d'un autre. Joey, il aime bien dominer les gens. Or, sa copine, Amy Grant, une petite blonde aux pupilles marron, doit tolérer le poids de celui-ci qui la retient contre le mur pour l'embrasser sans pudeur. Un peu plus loin, il y a aussi Maxence Foster, cheveux bruns rasés et yeux bleus, et qui à mon avis parle beaucoup trop pour ne rien dire. Lui il est célibataire. Ses histoires de couples datant de l'année dernière ne duraient pas bien longtemps, mais je comprends ses ex-copines. Qui n'aurait pas envie d'y coller un ruban adhésif sur la gueule avec écrit dessus « La ferme ». En ce moment même, c'est exactement ce qu'il fait, parler. Il parle à mon ennemi préféré et à sa chérie, Jade Weiss. Une très jolie rousse mince, aux yeux d'un bleu foncé. Je l'ai déjà croisé dans l'établissement, mais je n'aurais pas cru qu'elle traînait avec eux. C'est donc encore une nouvelle copine de Mitzraël, car c'est la première fois que je la vois avec lui, et à la manière dont ils sont collés je n'en doute pas du tout. Je la déteste déjà. Je me fiche de ne pas la connaître, n'importe qui fricotant avec Mitzraël devient irrémédiablement quelqu'un que je n'apprécie guère. À mon avis, il faut être stupide pour fréquenter ce mec ainsi que les autres.

Le fait que je sois resté figé sur place à ne pas réussir à faire une enjambée de plus est la chose qui démasque ma présence. Avec malheur, c'est Mitzraël qui me remarque d'abord. Au premier regard qu'il pose sur moi, je recule d'un pas et tombe pratiquement dans les escaliers qui mènent en haut, mais cette fois-ci j'ai mon équilibre qui me retient. C'est en frôlant la marche qui se trouve derrière moi cautionnant un bruit qui fait en sorte que le reste de ceux qui sont là me remarque pour de bon. Je ne sais pas si j'arriverai à passer la journée sans mourir d'une crise cardiaque, car en ce moment je sens le pouls de mon cœur battre comme jamais.

Mitzraël et Joey lâchent leurs copines en même temps et s'avancent vers moi. Par réflexe, je me retourne et m'apprête à cavaler en haut, mais ils sont plus rapides que moi. On saisit ma capuche, ce qui me fait reculer alors que j'avais commencé à monter. En une fraction de seconde, Mitzraël me retient de son bras qui m'écrase le torse durement. Contre mon gré, je suis pris entre le mur et lui avec tous les autres qui se sont à présent approchés de la scène.

Je respire difficilement, mais j'essaie de garder mon calme devant eux. Mes mains sont moites et j'ai terriblement chaud. Il me braque des yeux. Ses pupilles d'un gris hallucinant fusionnent les miennes qui sont vertes. Un regard stable, d'aucune émotion comme normalement. Je n'ai pas la moindre idée de ce à quoi il peut bien penser à me scruter de la sorte, mais je peux facilement imaginer des idées atroces qui pourraient très bien avoir envie de me faire. Je sais que je réussirais à le repousser si j'y mettais de la volonté, mais ils sont trop nombreux à m'entourer et tout ceci risquerait de mal tourner pour moi si je tente quelque chose. Après un long moment, c'est Joey qui en me regardant se donne le droit de parole.

– Jolie cicatrice, tapette, me dit-il en me faisant un clin d'œil.

Je dévie mes yeux vers Joey qui s'amuse à sa propre blague comme un arriéré. Suite à son commentaire, j'ai l'impression d'entendre la commissure des sourires s'étirer sur les lèvres des autres, et lorsque je jette un coup d'œil, ils sourient tous effectivement pour décidément éclater de rire. Or, Mitzraël qui à ma grande surprise, au lieu de rire ne cesse que de m'observer toujours fixement comme une statuette des plus sérieuses. Son regard si profond me fait frémir. Bien que je ne décèle jamais la moindre émotion dans ses yeux, j'ai ce sentiment que c'est la folie à l'intérieur de lui. Il desserre légèrement l'emprise sur moi, suffisamment pour que je respire à ma guise. Puis juste avant de me libérer pleinement il me murmure cette phrase trop simple qui ne lui va pas du tout.