Depuis mon affrontement avec Mitzraël concernant le travail d'équipe, je l'ai très bien évité le restant de la semaine et j'ai l'intention de garder la cadence pour la suite.
Néanmoins, à force de juste me concentrer à fuir Mitzraël j'ai oublié que je devais également esquiver Joey et compagnie. Ce dernier accompagné de Maxence m'a coincé aux toilettes dans le seul but de m'insulter ainsi que de me balancer des blagues homophobes. Après cinq minutes d'accostage ils m'ont laissé partir. Par habitude, j'ai gardé un mutisme complet avec la trouille au ventre durant tout le temps et je les ai écoutés m'insulter, parce que je savais qu'ils auraient bien pu me frapper.
Ces temps-ci, je vois moins souvent Eva, car elle est toujours éclipsée quelque part avec son amoureux. Toutefois, jeudi, elle est venue chez moi faire ses devoirs et je n'ai pu contenir à l'envie de tout lui raconter concernant le projet d'équipe avec Mitzraël. Elle m'a très bien appuyé sur ma résistance contre Miztraël, mais m'a toutefois averti que j'avais intérêt à faire fort pour mes notes à venir, sinon elle allait me chauffer les fesses elle-même. Nous avons ri à cette menace légèrement étrange et peu crédible. J'ai pu me vider l'esprit durant cette fin de semaine, car mes parents et moi sommes allés faire du camping avant qu'il ne fasse plus chaud définitivement.
Cependant, actuellement, à l'école en ce lundi matin, je suis de retour avec mon angoisse, parce que je dois continuer d'esquiver Mitzraël. Aujourd'hui, Maeva n'est pas là, elle a décidé de s'absenter pour aller faire les boutiques avec sa mère. Ah, les filles, pour rater des cours dans le seul intérêt de s'acheter de nouveaux vêtements. Finalement, je trouve Zayn avec les amies d'Eva, en pleine discussion. Je me joins à la conversation jusqu'à ce que la cloche sonne et je m'en vais à mon premier cours.
Mes deux cours suivants de la matinée se déroulent correctement malgré quelques moqueries au premier, mais ça aurait pu être pire.
Je viens de terminer mon dîner à la cafétéria avec les filles et Zayn, puis en ce moment je sors à l'extérieur pour me diriger au petit magasin d'à côté. En ce septembre, l'automne est commencé et le froid également. Mes parents et moi avons été chanceux, car je crois bien que la fin de semaine en camping était la dernière à être chaude. Alors que je m'apprête à dépasser l'école, je sens mon corps être tiré dans le sens inverse de ma direction, et en une fraction de seconde je suis poussé contre le mur de brique du lycée. J'essaie de rejeter la personne qui m'emprisonne, mais elle a une forte prise. Je suis étourdi, car ma tête à cogner contre la façade. Lorsque je cligne des yeux et regarde qui cela est, je ne suis pas étonné, mais plutôt en panique de savoir qu'il n'y a personne d'autre que lui et moi.
- Ça t'amuse de m'éviter, tapette ? m'aboie Mitzraël.
Il me maintient contre le mur et je n'ose pas réagir, car sa prise est très puissante et je ne serais possiblement pas capable de le repousser, comparativement à l'autre fois dont j'aurais pu être apte à le faire. Je crois que c'est parce qu'il est vraiment en fureur cette fois-ci.
Je ne réponds rien, je ne veux pas dire quelque chose que je pourrais regretter. Ses traits dégagent de la colère et de l'irritation envers l'attitude que j'ai eue en son égard depuis la semaine dernière. Une attitude normale à mon avis. Son visage est proche du mien et son souffle est saccadé, surement causé par le fait qu'il tente de faire preuve de contrôle en essayant de contenir sa frustration. Par contre, je ne comprends pas pourquoi le fait que je l'ai évité le met dans un état pareil. C'est lui-même qu'au premier jour scolaire il m'a clairement dit, "je ne veux plus te revoir." Qu'il se décide bon sang ! Lorsqu'il s'aperçoit que je ne risque pas de lui répondre, il poursuit dans le même état de bouillonnement.

VOUS LISEZ
Indéchiffrable (En pause)
Novela JuvenilLorsque je vois son regard indéchiffrable de ses yeux gris, mon corps tout entier se crispe de peur. Une année absolue à m'avoir détesté parce que je suis homosexuel. Une année entière à m'avoir intimidé avec sa bande d'amis. Une année complète à av...