Chapitre 2 - Malchance

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*Image ci-dessus de Mitzraël.*

Une fois à l'intérieur, je me diligente automatiquement vers mon casier sans porter attention à qui que ce soit. Durant les vacances, nous recevons une lettre qui nous indique d'avance notre horaire des cours, l'emplacement de notre case et le code de notre cadenas, bref, tout ce qu'il y a à savoir. Une fois arrivé sain et sauf, je fais le code pour déverrouiller mon casier et j'ouvre celui-ci que je découvre bien sûr, vide.

Pendant que je place mes choses à mon goût je reste sur mes aguets, car je m'attends à tout moment à ce que Mitzraël arrive derrière moi suivi des autres pour me sauter au cou. Je suis plutôt chanceux que personne ne m'est encore diffamé depuis mon entrée. Je termine de ranger mes trucs dans ma case et après je recule d'un pas pour regarder si tout est parfait. Je sens soudainement des mains se déposer sur mes épaules ce qui me fait sursauter et me retourner en panique, souhaitant que ce ne soit pas cet homophobe.

Au bout du compte, lorsque je distingue ce visage familier que j'aime bien avec ses yeux bleus clairs et ses cheveux châtains, je m'autorise enfin à me détendre un peu puis à lui sourire.

– Maeva, je suis content de te voir, lui dis-je sincère, toujours la joie aux lèvres.

– Et moi donc ! J'ai plein de choses à te raconter, s'exclame-t-elle rayonnante.

Elle s'approche de moi, puis sans attendre m'enlace dans ses bras. Je lui rends son câlin avec plaisir. À part mes parents, il n'y a que Maeva qui passe son temps à me câliner. De toute façon, il n'y a pas grand autres personnes qui viendraient m'étreindre, car je n'ai qu'elle comme véritable amie. D'ailleurs, j'aime bien la surnommée mon nounours, justement parce qu'elle me fait toujours des accolades et je trouve le surnom plutôt mignon.

Lorsqu'elle se repose sur ses deux pieds, parce qu'elle doit s'étirer sur la pointe des orteils étant donné sa petite taille comparativement à la mienne, elle me regarde avec une expression qui cache trop d'énigmes à mon égard.

– Quoi ?

– Rien, tu m'as manqué, c'est tout, répond-elle, juste avant de poursuivre ce que je redoutais entendre.

- Par contre, on fait quoi pour ton anniversaire ? termine-t-elle par demander, carrément exciter comme une puce.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire de la voir tant heureuse à l'idée de fêter mon anniversaire, malgré mon envie de ne rien célébrer.

– Bah rien, si tu n'y vois pas d'inconvénient.

Son visage se referme le temps d'être stupéfaite, et puis elle recommence à me sourire, mais de manière plus détendue.

– Oui, il y a un inconvénient comme tu dis. Tu as 16 ans aujourd'hui, alors nous allons faire quelque chose pour fêter ça.

Je la vois qui réfléchit et je sais qu'elle planifie déjà des trucs. Elle est vraiment têtue, je n'en reviens pas !

– Justement, c'est ma fête, je suis libre de choisir si je veux ou non faire quelque chose et je veux pas, décidé-je, espérant être convainquant, mais en vain.

– Non, que tu le veuilles ou pas, nous faisons quelque chose, déclare-t-elle déterminer.

Je soupire découragé et ne réplique rien. Nous restons l'un en face de l'autre durant quelques secondes qui me paraissent de trop. Finalement, Maeva soupire à son tour en voyant ma réaction qui n'éprouve aucune réjouissance à sa décision.

– Bon d'accord ! On ne fera pas quelque chose de gros. Seulement un petit truc, allez, s'il te plait, accepte, me supplie-t-elle de son regard de chien battu trop bien exagéré qui me fait pouffer.

Indéchiffrable (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant