Prologue

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Je n'entends rien. La musique est si forte que je sens la migraine s'installer dans ma tête. J'ai le front qui dégouline de sueurs et mes vêtements moulent à ma peau. Je dénoue donc ma chemise de quelques boutons. La chaleur surplombe la salle due à tout ce monde qui danse collé. Cette ambiance me fait suffoquer me donnant des maux de tête. Combien de verre ai-je bu? Probablement trop à mon avis. Ma mère va m'étriper en voyant ma gueule de bois et je ne passerai pas à côté. Je regarde l'heure sur ma montre, 3h30. Voilà, j'ai signé mon arrêt de mort. J'abuse toujours trop durant les vacances, mais ce soir je suis trop soûl pour encore plus exagérer qu'à l'habitude. Je prends alors la décision de sortir de la boîte de nuit à laquelle je me trouve et de retourner chez moi.

Lorsque j'ouvre la porte, le vent frais du matin qui vient me frapper me donne un tournis incroyable et accentue ma migraine. Je m'assois par terre le temps de retrouver mon équilibre. Mon corps s'habitue à la température de dehors et en un rien de temps je me sens déjà mieux, par contre je suis encore trop bourré ce qui ne m'aide en rien. Je me relève et je marche le plus droit possible en direction de chez moi. Au fur et à mesure que je m'éloigne, le silence remplace la musique. Les ruelles sont calmes, car tout le monde dort à cette heure-ci du matin à l'exception de moi bien sûr. Dans mes poches de jeans, je sens mon téléphone portable qui vibre. C'est une alerte et probablement de mes parents. Étant donné que leur fils adoré avait un cellulaire, ils devaient absolument s'en procurer un tous les deux pour mieux me harceler.

J'ouvre mon téléphone, quatre nouveaux messages. Je soupire exaspéré, pour ensuite les lire.

Maman : Layten, t'es où ? |12h05
Maman : T'es encore dans les boîtes de nuit, c'est ça, hein ? Tu tiens vraiment à me faire fâcher ! |1h12

Maman : Tu n'as pas fini avec moi quand tu rentreras. Tu as 15 ans et non 18. Même si ce sont les vacances, n'exagère pas. Tu as intérêt à revenir, maintenant! |2h34

Papa : Ta mère est hystérique. Rentre tout de suite à la maison, Layten. |3h47

Je range mon cellulaire dans mes poches. Après tout, pourquoi perdre du temps à leur répondre alors que suis en chemin pour me rendre chez moi ? Ce n'est pas comme si je pourrai m'éviter un discours de ma mère, et à ses côtés mon père qui va la soutenir.

C'est fou comme j'ai mal à la tête. Une fois que je serai arrivé à la maison je devrai avaler 3 advils sinon je ne dormirais pas de la nuit avec cette migraine, c'est certain. Je continue à marcher en me concentrant sur mes enjambées au risque de trébucher tellement que je ne me tiens presque plus droit.

Je sens tout d'un coup une douleur horrible à la tête, mais pas une douleur due à la migraine, non. Une douleur physique, quelqu'un m'a frappé ! Étant donné mon manque d'équilibre causé par le trop-plein d'alcool ingéré, je m'écroule par terre comme une masse. Aussitôt qu'on m'a fait tomber, aussitôt qu'on m'empoigne et me relève par le collet. Puis de nouveau on me cogne, mais dans les côtes. Je plie et hurle de douleur. Je redresse les yeux, et à la pénombre du soleil qui se lève je reconnais cette tête blonde aux yeux gris, Mitzraël. Un sale homophobe à la con qui est également plutôt populaire au lycée. Cette année à l'école, je faisais partie des nouveaux. Ainsi, Mitzraël et son gang n'ont pas cessé de m'écœurer durant toute l'année à cause de mon homosexualité et pour cela, je les déteste tous. Derrière Mitzraël, j'aperçois des ombres et je sais que c'est le reste de sa bande de crétins. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur ma réflexion qu'on m'assomme un autre coup de poing direct à la figure. Encore une fois, je m'abats sur l'asphalte. J'ai mal et je sens les larmes qui montent à mes yeux, toutefois, je les retiens.

Finalement, Mitzraël décide de s'adresser à moi, bien entendu ce n'est pas pour être charmant.

— Allez, lève-toi, sale pédé de merde!

Cette phrase me met en rogne et j'ai bien l'intention de me relever et de lui foutre à mon tour mon poing sur la gueule. J'essaie donc de me redresser, mais l'effet de l'alcool y est encore et je n'ai pas tout mon équilibre. Il en profite pour me frapper à coup de pied dans les côtes. Ce qui m'oblige à rester cloué au sol recroquevillé comme une crevette pendant que je crie de douleur espérant que quelqu'un vienne m'aider, mais il n'y a même pas un seul chat pour m'entendre. C'est alors que je sens un poids m'écraser l'estomac et emprisonner mes bras au même instant. Puis je vois Mitzraël qui s'est positionné par-dessus moi et sans attendre, me rouer de coups au visage.

Je ne sais pas combien de temps cela dure, mais c'est interminable et souffrant. Je voudrais lui dire d'arrêter, mais je ne peux pas, car je reçois son poing à chaque seconde qui passe. Lorsqu'il cesse enfin, j'ai un goût dégueulasse de sang dans la bouche. Il desserre l'emprise sur moi et je précipite mes mains devant mon visage comme autoprotection pour qu'il mette un terme à ses coups. Je suis effrayé, je tressaille de partout. Je ne veux pas que Mitzraël recommence et j'ai vraiment la trouille. S'il me fesse encore, il m'achève sans aucun doute.

Je réussis au bout du compte à articuler d'une voix tremblante et faible :

— Je t'en supplie, ne me frappe plus.

En disant cette phrase, je crache une bonne quantité de sang.

C'est enfin qu'il se relève et que je respire de nouveau. Gardant ma défensive avec mes mains, je les descends à la hauteur de mon menton pour voir s'il est parti. Cependant, il est encore là debout devant moi en me braquant fixement dans les yeux. Je perçois un regard indéchiffrable et sans émotion chez sa personne. Il y a aussi le mien qui n'en peut plus et qui laisse échapper des larmes sur les côtés de mon visage imprégné de peur. Quand est-ce qu'ils vont céder à m'apostropher, que je serai tranquille pour de bon? Je n'en peux plus, j'ai tellement mal à l'intérieur de moi.

Ainsi, Mitzraël me dit cette dernière phrase avant de partir avec ses amis qui n'ont fait qu'observer la scène désastreuse.

— Maintenant, à toi de faire passer le message aux autres tarlouzes dans ton genre. Bonne nuit, sale pédé.

Puis ils partent en riant.

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Donnez vos avis, vos impressions et ce à quoi vous vous attendez dans les chapitres à venir et des conseils si vous en avez. :) J'aimerais beaucoup, puisque c'est ma première vraie histoire et que je reste septique. ^^

N'hésitez pas à me dire en fonction du résumé et du prologue ce que vous soupçonnez comme histoire, si vous êtes capable d'imaginer quelque chose rien qu'avec un résumé et un prologue. :P

Indéchiffrable (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant