Le Labyrinthe

Chapitre 1

Le noir absolu, puis un bruit. Un bruit sourd qui semble résonner dans le petit espace dans lequelle je me trouve, me faisant me réveiller en un sursaut. Un mal de tête trouble ma vision et engendre un malaise au plus profond de mon être, accentué par la faible température qui me procure d'effroyables frissons. Je me redresse quelque peu à l'aide de mes bras engourdis et remarque que je suis allongée sur un sol dur, mais majoritairement constitué de grillage. J'essaye péniblement de percevoir des éléments autour de moi, mais ne peut malheureusement rien voir en raison de la forte obscurité. Je ne vois rien, je ne sais pas où je suis ni pourquoi je suis là. Ce fait engendre un nouveau malaise et n'aide pas à me rassurer. Avec difficulté, je parviens à me redresser, cognant maladroitement le sommet de ma tête dans ce qui semble être le plafond de cette étrange pièce. Je débute ma recherche en laissant mes doigts parcourir les surfaces qui s'offrent à eux, marchant progressivement dans l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait m'aider à deviner où je suis. À plusieurs reprises, je touche différentes sortes de caisses en bois et autres matériaux, ne parvenant malheureusement pas à m'aider de déterminer le lieu où je me trouve. Une nouvelle question germe en ce même instant au sein de mon esprit, quelque chose que je n'avais pas encore réalisé ; je n'ai plus aucun souvenir à par mon prénom ! Que peut-il bien se passer pour que ma mémoire soit aussi vide ? L'effroyable vérité que je constate en cet instant accentue la peur jusque-là ressentie et je ne malheureusement retenir quelques sanglots. Ces derniers sont vite coupés et recouverts par un bruit sourd. D'un seul coup, la petite salle bouge et commence à monter à une vitesse folle, me promettant au sol par cette soudaine rapidité. Un ascenseur ! Pensais je, effrayée. Ce dernier monte très vite et semble générer de nombreux grincements et bruits de poulies d'où des tintements de chaînes se font entendre dans l'espace avoisinant la petite pièce. Une forte odeur d'huile chaude parvient à mes narines et me donne l'envie de vomir le peu que mon estomac contient. Je me fais force pour réprimer cette envie alors que tout s'enchaîne à une vitesse que je ne peux pas suivre. Une soudaine lumière, infime soit-elle, attire mon regard qui ne trouvait aucun point auquel s'accrocher jusque-là. Une toute petite lumière rouge clignotante se rapproche rapidement, suivie de près par un plafond que je semble enfin pouvoir distinguer. La frayeur de m'écraser contre ce bloc de béton tord mon estomac et l'effrayante vérité me submerge de toutes parts. Je vais m'écraser si l'ascenseur ne s'arrête pas ou ne ralentit pas ! Je me relève et tape contre les murs de l'ascenseur également constitués de grillage. Je tape dessus sans prendre en considération ce détail et hurle d'une voix enrouée :

- Aidez moi ! À l'aide !

Mes mains sont en sang, elles me font mal, mais je suis incapable de m'arrêter. Je redresse une nouvelle fois la tête en arrêtant de taper contre le mur peux voir que la petite lumière rouge n'est plus qu'à quelques mètres de moi. Je vais mourir sans même me souvenir de quoi que ce soit en dehors de ces horribles minutes passées dans cet endroit de malheur ! Semblant accepter mes supplications, l'ascenseur s'arrête dans un puissant arrêt, ce qui me fait tomber une seconde fois.

- Je suis encore en vie ! Soufflais-je soulagée bien qu'étonnée.

Quelques instants plus tard, un grincement se fait entendre au dessus de moi, suivi de près par l'apparition d'un filet de lumière qui parvient à passer au travers de la légère ouverture créée. Je ne parviens pas à le distinguer avec certitude, mais on dirait que quelqu'un essaye d'ouvrir des volets avec difficulté, obligé d'employer la force. Le filet de lumière s'agrandit doucement jusqu'à ce que la lumière envahisse toute la pièce dans laquelle je suis. Je me recule à l'aide de mes mains et plaque mon dos au mur. Mes bras se placent automatiquement mon visage pour protéger mes yeux de la lumière et d'une potentielle attaque. Je rabats mes jambes contre ma poitrine tout en essayant de me replier le plus possible sur moi-même afin de me dissimuler dans l'angle de cette affreuse pièce. J'ai envie de m'en aller, mais au vu de ma condition et de l'inconnu qui se profile au dehors de cette pièce, je ne peux malheureusement pas me le permettre. D'autant plus que le chemin inverse me semble tout bonnement impossible. Ma vue commence enfin à s'habituer à la lumière du soleil, semblant chasser au passage la terrible douleur qui ne me permettait pas de penser ou de voir correctement. De nombreux chuchotements s'élèvent autour de moi alors qu'un bruit sourd retentit, faisant vibrer le petit espace. Quelqu'un, ou quelque chose, vient de sauter dans l'ascenseur et s'approche de moi.