Le Labyrinthe

Chapitre 4

PDV MINHO

Ça fait maintenant deux heures qu’elle dort, et ayant pour seule distraction de l’observer pendant ce temps, je peux admettre sans le moindre doute qu’elle est encore plus jolie que lorsqu’elle est réveillée. La voir ainsi dormir semble avoir un effet sur moi, mais je le lutte pour parvenir à rester éveillé, attendant patiemment qu’elle émerge du sommeil dont elle semblait avoir besoin. Je passe mes mains sur mon visage, dans l’espoir de me réveiller ne serait-ce qu’un peu, et me penche pour observer une ecchymose sur son poignet. Je lui prends avec délicatesse la main pour mieux voir, attirant son membre jusqu’à moi pour observer le bleu qui se forme dans une couleur violacée. Un souffle m’échappe alors que je la repose, incapable de la lâcher. La fatigue prend rapidement contrôle de mes réflexions qui n’ont plus réellement de sens. Je me sens alors partir doucement alors que ma tête vient rejoindre le matelas sur lequel la nouvelle repose.

PDV IRIS

Dans un papillonnement de paupières maladroit et endormi, je me réveille doucement de mon sommeil quelque peu réparateur bien qu’encombré de visions et de cauchemars désastreux. Je suis encore sur le lit où Minho avait pris la peine de me déposer. Cependant, je ne vois aucune trace de lui. Je me redresse quelque peu en me frottant les yeux de ma main droite, mais lorsque je souhaite faire de même avec l’autre, je la sens coincée dans la ferme mais agréable poigne de Minho, assoupi. Il me tient la main en dormant… trop mignon ! Un doux sourire s’empare de mes lèvres fendues par les coups, m’arrachant une grimace de douleur que je chasse vite en reposant mes yeux sur l’asiatique endormi. Une terrible envie me traverse alors que je regarde avec tendresse le jeune homme à mes côtés. J’approche, hésitante, ma main disponible de sa chevelure ébouriffée et me retiens finalement de passer à l’acte, soupirant de frustration. J’aimerais vraiment pouvoir y passer mes doigts, sentir une nouvelle fois son odeur si rassurante et enivrante qu’elle me fait perdre le sens des choses. De mon côté, je dois vraisemblablement sentir le renard… Rien de bien attirant ! Cela n’a rien de surprenant, je suis ici depuis déjà quelques jours et je n’ai pas eu l’occasion de me laver. Et grâce à ma superbe mémoire, je ne sais pas de quand date la dernière que j’ai bien pu prendre avant d’arriver ici. Je me redresse un peu plus, soudainement animée par l’envie de me rafraîchir pour éviter que quelqu'un confonde mon odeur avec celle d’un rat crevé. Je retire à contre cœur, mais avec précaution, ma main de celle de l’asiatique et le quitte sans le moindre bruit, ne souhaitant pas perturber son sommeil. Je me faufile une nouvelle fois hors de la bâtisse et me dirige doucement vers un lieu inconnu, mais loin de la forêt. J’aperçois rapidement la silhouette de Newt et commence à me diriger vers lui avant qu’une main s’abatte sur mon épaule. Je lâche un cri et me retourne d’un bond, prêt à assigner un coup. Je reconnais rapidement le garçon de l’ascenseur par sa carrure imposante, ses cheveux courts et blonds, mais également par ses sourcils étonnement broussailleux.

-          Qu’est-ce que tu fais là ? Me demande-t-il avec un ton dur en croisant les bras sur sa poitrine, gonflant quelque peu cette dernière par son geste. Tu devrais être à l’infirmerie.

-          Je suis venue voir Newt. Dis-je simplement, hésitant un instant avant de poursuivre. Et toi, t’es qui d’abord ?

-          Il faut croire que j’en oublies mes bonnes manières, s’exclame-t-il avec un rictus en se penchant légèrement vers l’avant pour imiter une révérence avant de continuer. Je me présente, je m'appelle Gally, mais tu peux m'appeler mon seigneur !

Je ne peux m'empêcher de rigoler à ses propos qui semblent changer la vision que j’avais de lui. Pour qui il se prend celui-là ? C’est un sacré numéro… Souhaitant rentrer dans son jeu et le taquiner à mon tour, je reprends la parole, plus assurée :