Allow myself to dream

Chapitre 8 - This is who we are

Trois coups de feu retentirent. Il était mort.

Ah ça oui, il était mort, ce vieux canapé. La couleur lavande était atrocement mélangée au sang séché rouge cramoisi. On voyait même des traces de couteau prouvant que ce n'était pas la première fois de la journée que Cassie tentait de mettre fin aux jours du sofa. La mousse de l'intérieur du canapé était ressortie et occupait désormais le sol et le tapis de la jeune femme. Le chasseur défonça la porte à grands coups d'épaule sans attendre. Il se précipita à l'intérieur.

Cassie avait une arme à feu à la main, elle se présenta à la porte de la façon la plus normale possible. Dean n'en revenait pas. Il venait d'exploser sa porte avec une telle force que la poignée toute entière avait sauté et que le contour en bois ne tenait même plus. Mais la locataire de la maison était d'un calme effrayant.

- J'en avais réellement marre de ce canapé, soupira la brune dont la main était encore couverte de résidu de poudre.

Dean s'approcha doucement, voyant que ses doigts étaient encore sur la gâchette. Silencieusement, elle posa son arme sur le bord de son évier. Cassie l'essuya méticuleusement avec un torchon avant de se nettoyer les mains. Elle se tourna pour faire face à Dean, et lui parla tranquillement ;

- Tu as parlé de notre projet à Felicity ?

Dean mit un instant avant de répondre, en plus de lui adresser la parole, et ce de la façon la plus calme possible, Cassandra évoquait le projet, acceptant à nouveau d'être un membre du groupe.

- Pas encore, avoua Dean. J'attendais qu'on soit sûre de nous avant de lui demander une somme pareille.

- J'y ai réfléchit aussi avant que tu arrives.

- Tu veux dire avant l'assassinat de ton canapé... dit-il d'une voix hésitante.

- En parlant de ça, on devrait partir avant que mes voisins n'appellent la police. Ils ont forcément entendu les détonations.

- Excellente idée, je n'ai aucune envie de me faire arrêter par le père des deux canary, rétorqua Dean d'une voix beaucoup plus assurée.

- Je suis sûre que tu préférerais te faire passer les menottes par les filles que par le père, taquina Cassie.

Le châtain afficha un large sourire, elle était de nouveau en train de se moquer de lui, et il commençait à vraiment adorer ce petit jeu qu'ils avaient. Ils avaient débuté la matinée dans le même lit, avaient enchaîné par une dispute dans l'après-midi et plaisantaient désormais ensemble en fin de journée. Après des heures de réflexion où elle avait retourné la situation des dizaines de fois dans sa tête, elle était arrivée à la conclusion qu'elle ne devait pas choisir l'équipe. L'équipe l'avait déjà choisi.

- J'ai un double des clefs du Loft, on peut aller chez Felicity pour lui exposer directement notre projet, suggéra Dean.

La brune se dirigea vers sa chambre, fourra un tas de vêtements de façon aléatoire dans un large sac noir qu'elle utilisait en général pour prendre des vêtements de rechanges pour les longues gardes à l'hôpital. Dean la suivit, curieux de connaître la raison de son acte.

- Pourquoi tu prends autant d'affaires ?

- Parce que je ne compte pas revenir, admit Cassie. Je déteste cette maison. Mes parents me payent encore le loyer alors que j'ai passé la barre des trente ans. J'ai créé de toute pièce une chambre pour ma sœur qui n'a jamais franchi le seuil de cette maison, poursuivit la brune en ajoutant sa brosse à dent et son nécessaire de toilettes. Je l'ai décoré chaque année en l'adaptant à son âge, à ce que je pensais qu'elle aimerait. J'ai même acheté un poster The Flash à Central City il y a quelques mois, dit-elle en souriant de l'ironie de la situation. Ma vie dans cette maison est derrière moi. Mon ancienne vie est derrière moi. Foutons vite le camps avant de découvrir si le policier Lance est aussi sexy que les deux Canary en cuir noir, conclut la médecin en ajoutant une lettre manuscrite au-dessus de son sac.