Ma vie, un mensonge

Chapitre 19

PDV June

-Attendez, répéta-t-il.

Mon cœur rate un battement. Je me retourne. Il tend la main vers nous et nous supplie de rester.

Nous avançons et Liam ferme la porte.

Il nous fait signe de nous installer dans le canapé du salon. Liam et moi nous asseyons en face de lui. Liam me prend la main comme pour me rassurer ou pour le rassurer lui. C'est un peu un moyen de me dire qu'il est là, que nous sommes ensemble.

-Je n'ai pas tué cette étudiante, Sara Sondons, lâche-t-il.

-Hein ? Quoi ? Mais tes empreintes ?!

Il baisse la tête. Ma respiration est quasiment en suspens.

-C'était ce fameux soir du 17 Août 2000, j'avais 23 ans et vous 2 ans et demi. Je venais de vous coucher dans votre chambre, quand mon meilleur ami, Lenny, m'a appelé. Il était tout paniqué, il venait de poignarder son ex petite-amie dans une rue. Il ne savait pas quoi faire alors je lui ai dit de ne toucher à rien et que j'arrivais. J'ai inventé une excuse à Caroline, et je suis allé le rejoindre. J'ai vérifié si elle était vraiment morte, puis j'ai touché le couteau. On est reparti. Il ne voulait pas se dénoncer, il avait déjà commis des délits, et ça aurait été un aller simple pour la prison à perpétuité. Alors j'ai décidé de me dénoncer à sa place, mon casier était vierge, et puis il y avait mes empreintes sur le couteau. Je pensais prendre 2 ou 3 ans tout au plus, mais j'ai pris 10 ans.

Il baisse la tête, honteux. Je suis en colère, pas contre lui, non, parce qu'en soit cela partait d'une bonne intention, mais contre cette personne qui se disait être son meilleur ami.

-Il est venu te voir au moins ?

-Non, il s'est suicidé après mon procès.

-Lâche, dit alors Liam.

-Je suis désolée.

-Et tu n'as pas pensé à nous ? Tu nous abandonnais en te dénonçant.

Liam était furieux, je le sens car il resserre son étreinte.

-Je n'ai fait que ça penser à vous. Dans cette rue, près du corps, je pensais à vous, quand je me dénonçais, je pensais à vous, pendant les interrogatoires, pendant mon procès, je pensais à vous, en prison, pendant ces 15 dernières années je pensais à vous. Vous n'avez jamais quitté mes pensées.

Une larme coule sur ma joue.

-Merci, c'était très joli comme discours. Liam se lève. Viens June on rentre.

Je le regarde.

-Tu étais peintre ? Ma voix est pleine d'espoir.

Il acquiesce et sourit.

-Je te montrerais mon travail un jour, dit-il.

Liam me tire par la main et nous partons. Je lui souris. Non c'est décidé, je ne lui en veux pas. On a déjà perdu assez de temps comme ça.

Le trajet du retour est silencieux. Liam est en colère, et moi et bien je ne sais pas comment je me sens à vrai dire. En fait j'ai qu'une envie, voir Paul. Je descends donc avant Liam.

Je marche jusqu'à son immeuble et monte les étages jusqu'à son appartement.

Quand il m'ouvre, il est surpris de me voir, mais heureux, je le vois à son regard. .

-Hum...salut, je te dérange pas ?

Il sourit.

-Jamais princesse.

Il me prend dans ses bras et m'embrasse.

On s'installe dans son canapé. Je m'allonge contre lui. Il me caresse les cheveux.

-J'étais chez mon père, avec Liam.

-Ah, et j'en déduis que ça ne s'est pas bien passé.

-En fait, il nous a dit la vérité, la vraie vérité. Moi je ne lui en veux pas, parce que je pense que c'est pas nécessaire, qu'il se sent déjà assez mal comme ça, mais Liam est furieux.

-Chacun réagit comme il peut.

J'acquiesce. On reste un moment comme ça, sans bouger, sans parler. Je sens juste son souffle contre mon oreille, et son cœur battre contre mon dos.

-J'ai un truc à te demander, mais c'est un peu délicat, fin je sais pas si tu seras d'accord et aussi tes parents...

-Oui, vas-y.

-Euh...est-ce que ça te dirait de venir dormir ici, quelques soirs dans la semaine. 2 ou 3 soirs. Disons que je me sens un peu seul ici, et c'est pas en me saoulant avec Nate et Jay que je vais me sentir mieux !

Je ris. Sa proposition me surprend mais je suis hyper contente qu'il me propose ça. Après c'est vrai que mes parents ne vont pas être hyper chaud. Je sais qu'ils ont confiance en Paul.

-Je serai ravie, dis-je. Je vais leur en parler.

-Merci, dit-il en m'embrassant le front.

On s'endort sur son canapé, dans les bras l'un de l'autre. Seul hic ! Je n'ai prévenu personne. Le matin quand je me réveille, je vois que j'ai 6 appels manqués de mes parents, 3 sms de ma mère, 2 de mon père et 4 sms de mon frère. Génial ! Je vais devoir m'expliquer ! Je me lève doucement et me rends compte qu'il est réveillé.

-Tu pars ? me demande-t-il.

-Oui, il est 10h, et mes parents s'inquiètent.

Il m'embrasse tendrement et après un petit café je m'en vais.