La Princesse et le Dragon

Episode random n° Sauron!

Magdalena... Maurice... Morgane était allongée sur son dragon en imaginant à quoi pouvait bien ressembler le prince charmant qui réussirait à la sortir de là. Elle avait maintenant dix-huit ans et pour seuls compagnons un demi-dragon, des moineaux et quelques souris. Bien que les discussions avec ces dernières étaient très enrichissantes, elle aurait apprécié être mariée. À son âge, elle aurait déjà dû avoir au moins deux ou trois enfants ! À cette pensée, elle secoua la tête. En fait,il pouvait venir plus tard. Elle n'était pas vraiment prête pour cela.

Elle soupira en entendant du bruit.Encore un homme venu la chercher ! Elle venait de penser qu'elle n'était pas prête !

Alzaïr se réveilla en grognant.

« -Tu es encore sur moi ?

-C'est de ta faute, tu es trop confortable.

-Tu es vraiment bizarre... Tu refuses que je me transforme en humain devant toi, pour ne pas me voir nu...Mais tu n'hésites jamais à me grimper dessus !

-Uniquement quand tu es un dragon,espèce de pervers !

-Craignez ma puissance, êtres mortels ! »

les deux jeunes gens regardèrent l'intrus, qui venait de parler. Le dragon soupira.

« -Bonjour, visiteur n°567.

-Hé, sois poli. Sauron ? Vous ne devriez pas être mort ? Je croyais que l'anneau avait été détruit...

-Je suis un esprit ! Tremblez,mortels ! »

Morgane descendit de son dragon et s'approcha du nouveau venu. Elle essaya de le toucher mais, en effet,il était immatériel !

« -Waouh ! J'ai toujours rêvé de voir un fantôme ! Quel honneur d'avoir votre visite,esprit de Sauron !

-Vous n'avez pas peur ?

-Pourquoi aurais-je peur ? Tu ne peux faire de mal à personne, dans ta situation. »

Sauron s'assit sur une chaise, mit ses mains devant son... visage, casque ? Devant ce qui aurait dû être son visage et sanglota.

« -Maître Sauron ? Que se passe-t-il ?

-C'est une horreur sans nom,princesse ! Je suis venu ici en pensant pouvoir vous effrayer !Mais apparemment, je ne fais tellement plus peur à personne, depuis ma mort, que je n'arrive même plus à faire fuir une mouche. Une mouche ! En plus, je ne suis même pas le visiteur n°666 !

-Voyons Sauron, vous êtes une esprit,maintenant ! Vous ne devez plus vivre avec le désir d'effrayer les autres ! Vous pouvez faire le bien, maintenant !

-Faire le bien ? Vous pensez que je veux faire le bien, petite idiote ? Je suis Sauron, le Seigneur du mal ! L'ancien gardien de l'Anneau ! Celui qui fait partie du côté obscur ! Oh, non, attendez... ça c'est mon pote, Dark Vador...

-Monsieur Sauron... Vous venez de me traiter de petite idiote ? »

Morgane avait les dents serrées. Ses longs cheveux violets volaient, tandis qu'une aura menaçante l'entourait telle des flammes. Ses yeux envoyaient presque des éclairs.

Alzaïr passa sa langue sur ses crocs et sourit, autant qu'un dragon puisse le faire.

« -Pardon d'être aussi vulgaire,monsieur l'esprit, mais vous êtes dans la mouise. Croyez-moi, je ne suis pas le plus dangereux de nous deux. Même moi, j'aurais presque peur d'elle. »

Soron se fit tout petit et déglutit.

« -Soron ! Si vous ne vous excusez pas immédiatement, je vous fait manger le sol et vous forcerai à me servir jusqu'à la fin des temps ! Je vous ferai revenir à la vie pour vous planter cent couteaux dans le cœur !Je vous découperai en mille morceaux, puis... »

Elle continua à vociférer des menaces toutes plus horribles les unes que les autres. Et, la plus horrible de toutes...

« -J'en parlerai à votre mère ! »

Il se leva de sa chaise pour s'agenouiller devant elle.

« -Je m'excuse, mademoiselle Morgane ! Je m'excuse mille fois ! Vous n'êtes point idiote ! Au contraire, vous êtes plus effrayante que je ne l'ai jadis été !

-Est-ce un compliment?

-Le plus beau qui puisse être fait,princesse Morgane ! »

Elle se tint droite, rougissante, puis sourit de toutes ses dents. Elle aimait les compliments.

« -Merci beaucoup, flatteur !Je vous pardonne ! Mais à une condition : J'aimerais que vous restiez quelques temps dans le coin... Je suis sûre que vous pourrez effrayer les fous qui arrivent ici en revendiquant leurs droits sur moi. Ébranlez leur assurance et leur courage et vous serez récompensé par leurs cris d'effroi. Avec un peu de chance,Alzaïr, mon dragon, sera là et vous entendrez des cris d'agonie ! »

Sauron la regarda avec des yeux pleins d'étoiles, comme un enfant le soir de Noël.

« Oh, princesse Morgane, vous êtes si sadique ! Laissez-moi vous servir ! Si je peux faire peur, je serai le plus heureux des esprits !

-Cependant, si vous restez ici, vous aurez des règles à respecter. »

Elle tendit la main et Alzaïr lui donna un énorme livre, gros de trois mille pages. Elle l'ouvrit et commença à le feuilleter.

« -Voilà... Alors... »

Elle posa le livre à terre et grimpa dessus. Elle annonça, ensuite :

« -Il est formellement interdit de rentrer dans ma chambre sans autorisation au préalable. Si vous avez un quelconque besoin de venir dans cette pièce, veuillez adresser une requête à la directio... à mon dragon, au préalable.

-C'est tout ?

-C'est tout. Acceptez-vous de me prêter main forte, Sauron ?

-Avec plaisir ! »

Elle sourit, tapa dans la patte du dragon et descendit de son estrade improvisée.

« -Je pourrais enfin m'entraîner au lancer de couteaux sans être dérangée par un dingue ! »

Elle prit le livre, s'assit sur le dragon, qui grogna.

« -Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, Sauron, je vais relire l'intégral du roman de Tolkien. »

Sur ce, elle ouvrit l'ouvrage et se plongea dedans jusqu'à ce que la luminosité ne le lui permette plus.