La Princesse et le Dragon

Episode random n°rayures : la faiblesse d'Alzaïr

Une belle journée s'annonçait, dans ce pays très très près, ou extrêmement loin de vous, tout dépend du point de vue.
Mais pour Morgane, c'était chez elle, et elle s'y trouvait.
Donc, une magnifique après-midi s'annonçait, le temps était merveilleux, le soleil radieux et la température aussi douce que possible.
Une princesse aux cheveux violets et aux beaux yeux dorés jouait avec ses poupées... Pardonnez-moi... Avec ses couteaux de lancer. Elle jonglait d'une main, se tenant la tête de l'autre, ennuyée de ne pouvoir sortir, son garde étant bien trop occupé à ronfler sur son tas d'or et de bijoux.
Elle soupira. Personne n'était disponible pour lui servir de cible... de compagnon de jeu.
Alors qu'elle désespérait de pouvoir enfin trouver une occupation, un cri surhumain se fit entendre.
Les poils se hérissèrent sur la tête de la jeune fille, qui accourut alors à l'endroit du potentiel carnage.
Et c'en était un. Il y avait de l'or partout, un grand nombre d'objets brillants étalés sur le sol, les meubles, et même accrochés aux lustres. Et au milieu de ce désordre, une vue des plus inhabituelles faisait face à Morgane.
Alzaïr était sur la défensive, les écailles sorties, à deux doigts de cracher tout le feu qui lui était possible, semblant plus qu'appeuré par une créature invisible.
Mais en y voyant de plus près, ce fût surprise que la princesse trouva l'ennemi: une guêpe, bien tranquillement posée sur la tapisserie.

Le Dragon le plus puissant de ses confrères, garde du corps d'une princesse adepte des couteaux, prêt à battre le diable lui-même s'il le faut, semblait être effrayé par un petit insecte qui pourtant, sous la forme qu'il avait prise, ne pouvait en aucun cas lui faire de mal. Son dard ne percerait jamais de telles écailles, et les flammes d'Alzaïr pouvaient annihiler toute trace de son existence en moins d'une simple fraction de seconde.
Satisfaite d'avoir trouvé la plus grande peur de son meilleur ami, Morgane explosa de rire. La guêpe, surprise, déploya ses ailes, faisant bondir le dragon plus haut qu'une puce.
Elle lança alors son couteau juste à côté de la petite bête, qui s'envola vers la grande fenêtre ouverte en râlant qu'elle ne pouvait jamais se rafraîchir tranquillement là où elle le voulait.

Morgane n'en tint pas rigueur, bien trop occupée à se moquer de son garde du corps encore tremblant.

"Est-ce que je ne viendrais pas de te sauver la vie ?"
"Je gérais parfaitement la situation."
"Tu étais tétanisé. Comment une guêpe peut-elle te faire aussi peur?"
"Quand j'avais cinq ans, en plein entraînement, on m'apprenait à les chasser sous forme humaine. Je me suis fait piqué par une centaine de ces bestioles en même temps. J'ai gonflé de partout et j'ai eu mal pendant trois semaines. J'aurais pu en mourir, d'après le médecin. Une chance que j'aie la force d'un dragon..."

Elle s'approcha de lui et lui caressa l'encolure. Il grogna, rassuré.

"La prochaine fois, ne prend pas peur et vient me voir. Je m'occuperais de la chasser."
"Pourquoi, Princesse, as-tu aussi peur des insectes, mais pas d'une guêpe ?"
"De la même manière que tu n'aies peur de rien sauf de ça!"

Sur ces mots, elle repartit dans sa chambre, le cœur battant à tout rompre. Elle ne l'avouerait jamais, cette peur qui l'avait prise à la gorge lorsqu'elle avait vu cette petite bête jaune et noire. En attendant, cela l'avait occupé une dizaine de minutes. Et sa cible préférée était enfin réveillée...

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Êtes-vous, comme moi, apeurés par les guêpes ?  J'adore les abeilles, je peux prendre une araignée pour la mettre dehors, la retirer de mes cheveux à la main sans hurler, tenir entre mes mains ces adorables hannetons, je me suis découvert un amour grandissant pour les sauterelles maléfiques, mais laissez-moi dans la même pièce qu'une guêpe ou un frelon, et vous aurez mon traumatisme, voire ma mort sur la conscience.🐝