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Jour 1 : Tu es trop souriant pour être heureux. 


« Un  de mes anciens amis m'avait dit ça. Peut-on vraiment être « trop »  souriant ? Je ne sais pas. Maintenant, tous mes sourires étaient faux.  Ou ils se manifestaient pendant mes périodes de manies... Mais ils ne  reflétaient que la folie qui m'habitait à ce moment. Vous voulez passer  une journée avec moi ? Allons-y, je vais vous montrer, la vie d'un  maniaco-dépressif.

8 :00,  je regarde mon réveil avec mon regard vide habituel depuis presque  quatre heures. Vous savez, le plus dur dans tout ce que je subis, c'est  que je ne peux même pas m'échapper quelques heures de cette vie. Que ce  soit dans mes périodes dépressives ou mes manies, je n'arrive pas à  dormir. Mon esprit ne veut pas se débrancher, il préfère me torturer  avec des questions sans réponses et des dilemmes impossibles.

9 :00,  aujourd'hui, je sens que je suis en pleine forme, malgré le fait que je  n'ai pas dormis de la nuit. Je sais que c'est un des signes qui montre  que je suis en pleine crise, mais je n'y fais pas attention. Dans ma  tête, je suis le meilleur, rien ne peux m'arriver... Perception erronée de  la réalité. Cette phrase prend tout son sens maintenant, non ? Je bouge  dans tous les sens dans la minuscule pièce qui me sert d'appartement,  range ce qui traine, remet les choses droites. Je cherche sans cesse  quelque chose à faire pour épuiser mon énergie, mais rien n'y fait. Vous  imaginez bien que ce n'est pas si simple.

11 :00,  la seule chose que j'ai trouvé pour évacuer toute cette énergie, c'est  le ménage. Alors après avoir tout nettoyé, je prends une douche rapide...  Et je sens que je fatigue. Mauvaise nouvelle, je vais retomber dans ma  phase dépressive... Je m'assoie lentement dans la baignoire et laisse  couler l'eau sur mon crane. Les gouttes qui descendent le long de mon  corps me fascinent. Je les regarde descendre les courbes de mon corps  pour atterrir dans la baignoire et se perdre dans l'eau qui stagne...

11 :30,  toujours dans la douche, je me prends à penser que je suis comme une  goutte d'eau. Je n'ai pas encore pu rejoindre l'eau stagnante... Mais  peut-être que j'y arriverais un jour. Quand j'aurais dévalé assez de  courbes, passé à travers certains pièges... Ou bien, ça n'arriverais  jamais. Une goutte descend le long de mon nez et atterri sur mes lèvres,  je passe ma langue dessus et elle disparait. Oui, je serais plutôt  comme ça moi, quelqu'un m'avalera et je n'aurais jamais pu rejoindre les  autres gouttes.

11 :50,  une douleur indescriptible prend place dans mon cœur. Le froid s'est  installé au plus profond de mes entrailles et sans le vouloir, sans m'en  rendre compte, j'attrape une lame de rasoir et l'approche  dangereusement de mes poignets. La peine semblait être moins lourde à  chaque petit coup de lame. Mes peurs semblaient s'en aller en même temps  que tout ce sang. Est-ce que je devrais me couper un peu plus ?  Peut-être est-ce que je ne ressentirais plus du tout la tristesse et la  peur après...

12 :30,  je sors doucement de la baignoire, les bras remplis de coupure encore  sanglantes, mais l'esprit vide. Je me sèche rapidement, enfile un  survêtement après avoir pris soin de couvrir mes plaies et je cours  presque à mon lit. Un cachet d'antidépresseurs, la tête sous le Velux et  je suis partis pour une de ces nombreuses après-midi à regarder le  ciel.

16 :20,  il pleut et la pluie qui s'écrase sur mon Velux m'empêche de regarder  dehors. Je ferme les yeux et écoute le bruit de ces gouttes qui  percutent la vitre. Même ces gouttes-là finiront par retrouver les  autres, un peu plus bas. Après plusieurs chutes peut-être.

19 :10,  je me rends compte que je me suis endormi. Alors comme ça, le bruit de  la pluie me calme... C'est intéressant. Les seules heures de sommeil que  je pourrais avoir, c'est quand il pleuvra ? Je lève doucement les  manches de mon pull et constate que les petits bandages que j'ai mis sur  mes blessures sont imbibés de sang. Je les change rapidement et me  glisse sous les couvertures. J'ai de nouveau froid.

22 :50,  est-ce qu'il fait vraiment froid dans mon appartement, ou est-ce que  j'ai froid à l'intérieur ? Est-ce que quand on n'a pas de contact, le froid peut s'infiltrer par les os? J'aimerais tellement que  quelqu'un me redonne de la chaleur...

02h45,  moment d'euphorie. J'ai une soudaine envie d'aller me trouver quelqu'un  à mettre dans mon lit, mais je n'ai personne. Je pense à toutes ces  choses que je pourrais lui faire, et je me m'excite tout seul. Je ferme  les yeux, imaginant des scénarios trop parfaits pour qu'ils soient  réels, mais ça fonctionne. Mes bras blessés descendent doucement sur mon  corps et une de mes mains passe sous mon jogging. Quelques vas-et-viens  rapides et les pulsions redescendent lentement... Je me redirige vers ma  douche, enlève tous mes habits et me replonge sous l'eau chaude.

04 :19,  l'eau chaude brûle mes bras encore meurtris mais je supporte.  J'accrochais la pomme de douche et m'asseyais juste dessous. Une  cascade... L'eau qui coule fait du bruit dans ma tête et m'empêche de  penser.

06 :30,  je m'allonge nu sous mes draps. Sentir le doux frottement du coton sur  mes os est  agréable. J'ai de la chance aujourd'hui, la pluie bat ma  vitre encore une fois. Je tente de me calmer, ferme mes yeux et me  laisse bercer.

Alors,  vous avez aimé partager une journée avec moi ? Découvrir ma triste vie...  La vôtre semble tout de suite mieux à côté non ? Quoique, vous êtes  obligé de supporter que les gens écrivent leurs peines dans vos pages,  et vous ne leur inspirez que de la tristesse. Alors... Je ne sais pas ce  qui est mieux. »

Il faut vraiment que je te trouve un nom.

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Hey! c'est encore mwaaaa! Quel nom donneriez-vous à ce cher journal?

Dites-le moi! See you sooon~

NaJ! Dust x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant