Partie 13 - Hystérie

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Coucou ! C'est parti pour le premier chapitre de la semaine :3 Si vous voulez être rassuré, celui de demain est pire.

LAZARE

Partie 13 - Hystérie

Où avait-il atterri ? Cette question ne cessait de tourner dans son cerveau. Il n'était pas venu à Méaaras depuis sa formation de messager, il y avait plus de quarante ans. Il ignorait tout de la vie menée par les habitants du lieu. Cette claque culturelle irréaliste le découragea. Finirait-il comme tous ces malheureux ? Ou pire, se pourrait-il qu'il attrape une maladie mortelle par manque d'hygiène ? La perspective de mourir ici le terrifiait encore plus qu'entre les pattes de la manticore. Se faire dévorer était douloureux sur le coup, mais ce n'était rien comparé à une longue agonie parmi les malades.

On le rangea contre un mur. Pendant que ses deux sauveurs retiraient l'harnachement du centaure, l'elfe put commencer à observer son environnement avec plus d'attention. A sa droite, une humaine en robe blanche se tordait de douleur dans son lit. Elle se serrait le ventre de ses deux bras et hurlaient à qui voulait l'entendre qu'un certain "il" était en train d'arriver. Personne ne semblait esquisser un geste vers elle.

Une fois le centaure détaché, les deux elfes tournèrent les talons. Ils l'abandonnèrent là, sans plus de préoccupations malgré ses faibles suppliques pour qu'ils restent près de lui. Lazare était terrifié. Son coeur menaçait de s'échapper de sa poitrine à chacun de ses battements, le suivant toujours plus intense que le précédent. Ses yeux s'agrandirent d'effroi, son souffle se fit plus rapide.

"Pi ni meottib qet mé ! T'om wuyt qmeôt ! Siwipib !"**

Il se redressa faiblement sur son brancard. Ils étaient encore dans son champ de vision, ils pouvaient encore l'entendre. Pourquoi ne se retournaient-ils pas ?

"Siwipib ! Siwipib ! s'égosilla t-il, paniqué, en essayant vainement de se relever. Ki wiyz qet dsiwis odo ! Siwipib, qes qovoí !"***

A force de s'agiter, le brancard se retourna. Des patients se mirent à hurler de peur autour de lui. Lui ne les entendaient pas. Il rampait pitoyablement vers ses sauveurs, désespérément sourds à ses appels de détresse. Deux centaures déboulèrent d'une rangée de lit et lui attrapèrent les deux bras. Il se débattit, terrorisé, hurlant à plein poumons sa peur et sa colère dans de longs hurlements bestiaux. Un des centaures hurla quelque chose à son collègue pour couvrir sa voix. On plaça un foulard sur son visage, couvert de plantes bouillies.

Le monde se fit de moins en moins net. Les gardes ne devinrent plus que des silhouettes dans l'obscurité. Et il sombra dans les ténèbres, terrorisé.

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**"Ne me laissez pas là ! S'il vous plaît ! Revenez !"

***"Revenez ! Revenez ! s'égosilla t-il, paniqué, en essayant vainement de se relever. Je veux pas crever ici ! Revenez, par pitié !"

Lazare | Histoire courte TyrnformenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant