Partie 1 - Voyage

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Bonjour à tous :) Je vous l'avais promis, voici le début de ma nouvelle sur Lazare. Pour une petite expérience personnelle, j'ai décidé de la couper en petits morceaux, ce qui me permet  de tester le format court (et d'avoir un peu de contenu pour tenir quelques jours ahah). J'espère que cette petite expérimentation vous plaira.

Lire le chapitre 4.2 de Tyrnformen est conseillé, si vous voulez découvrir les origines du personnage mais n'est nullement obligatoire. Tout est résumé dans le texte de toute façon :) Je vous souhaite une bonne lecture, n'hésitez pas à commenter et à partager autour de vous, c'est important !

LAZARE

Partie 1 - Voyage

Une jument à la robe noire avançait vaillamment au travers du vent et de la pluie des abords de la forêt de Querod. Les pattes de l'animal tremblaient sous l'effort et sa respiration, haletante, témoignait de la grande difficulté que chaque nouveau pas représentait. Elle, tout comme son cavalier, n'avait pas beaucoup dormi ces derniers jours. La forme encapuchonnée étalée sur son dos ne paraissait pas en meilleure forme. Son unique œil, mi-clos, veillait vaguement sur l'environnement l'entourant avec très peu d'intérêt.

Rongé par la fièvre, des bandages couverts de sang et de pus un peu partout sur le corps, Lazare avait connu de bien meilleurs jours. Après avoir échappé à la mort à Isendorn, la capitale humaine, grâce à l'aide inespérée du prince héritier, Aranwë Balrarion, il avait pris la route de Calaën, sa ville natale, perdue au cœur de la forêt de Querod, cette étendue tropicale, dense, dangereuse. Il approchait à peine des poumons de la région qu'il savait qu'il n'irait plus très loin. Chaque mouvement lui valait une douleur indescriptible qui s'était accrue ces derniers jours de marche. Son genou blessé, gonflé comme la bouse explosive d'un troll malade, ne lui laissait entrevoir que peu d'espoir sur la possibilité d'arriver chez lui à temps avant de mourir d'une infection généralisée. Son œil droit, crevé par des soldats quelques jours plus tôt, le faisait également souffrir atrocement.

Et pourtant, malgré l'approche d'une mort certaine, il gardait en tête l'inébranlable volonté de retrouver sa famille. Il s'accrochait de toutes ses forces à leur image et à la peine qu'il provoquerait dans leur coeur s'il abandonnait maintenant. Il ne le pouvait pas de toute façon. S'il se sentait menacé par la garde royale humaine dans les plaines, ce danger n'était rien par rapport à celui rôdant dans l'immense étendue boisée, peuplée de créatures toutes plus mortelles les unes que les autres. Parmi elles, une espèce représentait un problème immédiat : la saison des amours des manticores débutait à peine et les femelles, affamées par la ponte et les parades des mâles, chassaient la nuit aux abords de la forêt puisque ces derniers ne s'y aventuraient pas. Il disposait de deux heures pour trouver un abri, ne souhaitant que trop peu confronter l'un de ces monstres dans son état.

Après quelques dizaines de minutes de recherche, il finit par repérer une grotte en hauteur. Il conduisit la jument épuisée vers celle-ci et pénétra l'endroit. Il ne restait qu'un seul problème : il devait descendre de selle, action très délicate avec une seule jambe valide. Il passa cette dernière au dessus de l'harnachement et se laissa glisser. L'équidé fit un écart au dernier moment et il tomba en avant. Son genou blessé claqua durement au sol et il se mordit la langue pour retenir un cri de douleur. Il se recroquevilla sur lui-même, crispé, incapable de faire autre chose que patienter le temps que le mal se fasse moins intense. Sa monture, curieuse, vint lui renifler un moment les cheveux avant de reculer et de se coucher au sol, en poussant un soupir de bien-être, fatiguée.

Lazare | Histoire courte TyrnformenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant