Hey ! Un chapitre un peu plus long que d'habitude aujourd'hui pour amorcer la fin du texte. Les aventures de Lazare sont-elles vraiment vouées à prendre fin ?
LAZARE
Partie 59 - Futur
Les deux portes massives s'ouvrirent devant lui. Les gardes lui fournirent des béquilles et l'encouragèrent à entrer. Lazare s'exécuta sans leur répondre, toujours effrayé. Il avança sans grand entrain et déboucha bientôt devant l'estrade du Haut Conseil, en grande discussion.
Il s'agissait des douze elfes aux longs cheveux blancs. Agés de plusieurs centaines d'années, parfois même de plus d'un millier, ils étaient les plus vieux de leur peuple. Cinq femmes et sept hommes le dévisagèrent durement. Ce duel de regard dura une bonne minute avant que l'un d'entre eux ne prennent la parole : l'elfe le plus à droite, dans une grande robe blanche.
"Vous êtes Lazare, n'est-ce pas ?"
Les elfes du Haut Conseil ne connaissaient que deux langues : l'elfique ancien, incompréhensible du peuple aujourd'hui et la langue commune, parlée dans tout Tyrnformen. Une chance que Lazare la connaissait également. Son cas était loin d'être une généralité.
"Oui, mon vénérable, répondit l'elfe timidement, en s'inclinant comme il était de coutume. Je suis messager royal, je reviens d'Isendorn.
— Et vous semblez avoir rencontré.... Des difficultés, ajouta un second, légèrement moqueur. Néanmoins, nous ne sommes pas là pour parler de vous, mais de votre futur."
Lazare déglutit. Le ton de sa voix s'était fait plus sombre.
"Nos contacts, reprit le premier elfe, nous ont rapporté que vous avez établi le contact avec le prince Aranwë Balrarion, est-ce vrai ? Est-ce lui qui vous a permis d'échapper à la potence ?
— Oui, mon vénérable. Il m'a offert l'hospitalité, des soins et un cheval pour fuir la ville.
— Les relations que vous avez tissées, relève t-elle du domaine de... l'amitié ? demanda une elfe en robe mauve."
Le messager fronça les sourcils. Il n'aimait pas vraiment la tournure que prenait ce dialogue.
"C'est exact, finit-il par répondre, d'une voix moins assurée.
— Parfait ! s'enjoua celle-ci. Je suis donc pour ce dont nous avons convenu, dit-elle à l'attention des autres Anciens. Nous avons de tout évidence un bon élément, débrouillard et alerte. D'après mes rapports, il aurait vaincu et tué deux manticores.
— Il a aussi conduit à la mort l'une de nos meilleures unités, grogna un autre elfe. Comment est-ce qu'il s'appelait ? Iphra... Quelque chose. Encore un commandant qu'il va falloir remplacer... Je ne sais pas... Il est borgne et n'a plus qu'une jambe, Fivar. Que voulez-vous qu'il fasse ?"
Lazare se redressa. L'orgueil, enfuie au plus profond de son être ces derniers jours, venait de renaître de ses cendres. Pour qui le prenaient-ils ? Il avait l'impression d'être l'une de ces bêtes que l'on vendait sur les foires les jours de fête.
"Mon vénérable, sauf votre respect, répliqua Lazare, je n'ai pas conduit Iphranir à la mort. C'est la mort qui a rencontré notre chemin. Des pics faucheurs, puis une manticore. Il est mort dans mes bras après une lutte qui lui a coûté la vie. Je ne vous laisserais pas salir sa mémoire.
— C'est cela, oui.
— Qu'attendez-vous de moi ? Pourquoi tant de... secrets ?"
L'elfe à la robe mauve se leva et lui sourit.
"Nous souhaitons vous renvoyer à Isendorn. Bien sûr, pas dans cet état. Mais vous être notre premier contact avec la famille royale du domaine Balrarion depuis plusieurs années. Vous êtes un élément indispensable, désormais."
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Lazare | Histoire courte Tyrnformen
FantasiAprès avoir fui la ville d'Isendorn, capitale du royaume humain avec l'aide du prince héritier, Lazare, messager elfe, prend la route pour rentrer chez lui. Humilié et gravement mutilé par ses bourreaux, il espérait alors atteindre son clan dans la...