8. L'avertissement

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Le camp n'avait pas subi d'attaque depuis plusieurs jours. Legolas y vit là un heureux présage. Peut-être arrivaient-ils enfin à la fin de cette guerre. En attendant, ses pensées étaient tournées exclusivement vers Eldarion, et vers la jeune femme qui refusait toujours de parler.

Pour le premier, il ne pouvait pas faire grand chose. Le jeune prince ne revenait toujours pas à lui, mais il semblait se refuser à mourir et décidé à lutter. Son état était stable, et c'était déjà beaucoup.

Quand à la seconde, l'Elfe était allé la voir plus de trois fois déjà sans rien pouvoir tirer d'elle, excepté un nom : Elemis, qui ne lui évoquait rien. Il ne pouvait prendre le risque de la relâcher à présent, car si elle était, comme le soupçonnait certains, à la solde des ennemis, elle en savait déjà beaucoup trop. Pour la quatrième fois, cependant, il pénétra dans la tente où la jeune femme était gardée par deux soldats.

A l'intérieur, il faisait plutôt sombre. Elemis était couchée sur une natte étalée à même le sol. Quand Legolas entra, elle se redressa en un sursaut et le regarda s'approcher d'un œil méfiant. Les gardes sortirent et se postèrent à l'entrée de la tente, laissant l'Elfe seul avec la prisonnière.

Celle-ci n'avait plus rien de la gueuse retrouvée quelques jours auparavant, errant aux alentours du camp. On l'avait lavée et coiffée. On l'avait revêtue avec les habits d'une jeune elfe du camp qui avait consentit à les lui prêtés. A présent, Legolas la trouvait presque jolie, mais ses yeux ambrés aux fines pupilles étaient déconcertants. Et que penser de ses canines proéminentes ?

Non décidément, Elemis ne ressemblait ni à une humaine, ni à une elfe. Mais qu'était-elle donc ?

- Libérez-moi, ordonna la jeune femme d'une voix rauque à l'elfe qui la toisait. Vous ne comprenez pas ! Vous êtes tous en danger, en grand danger !

- Nous le savons, répondit Legolas. Nous sommes en temps de guerre ma dame.

- Non, je ne parle pas de ce danger là ! Répliqua Elemis en ignorant la moquerie de l'Elfe. Le malheur frappera votre camp si vous ne me libérez pas à temps !

- C'est une menace ? Demanda Legolas en haussant un sourcil.

- Seulement un avertissement, murmura-t-elle.

Ils se fixèrent un long moment, chacun ne voulant céder à l'autre et refusant de détourner le regard. Enfin, Legolas, que ce petit jeu semblait agacer, d'autant plus que les prunelles de la jeune femme le troublait, se détourna et sortit de la tente en lâchant :

- Si vous tenez tant que ça à votre liberté, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Il n'accorda aucun regard en arrière tandis qu'il se dirigeait d'un pas rapide vers sa tente personnelle. Qu'elle pouvait être têtue ! Si seulement elle acceptait de répondre à ses questions, tout serait beaucoup plus facile !

Soudain, un cor résonna. Deux sons prolongés. Le camp était attaqué.

La Dernière larmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant