A l'instant même où ils se relevèrent, Aria entendit une voix familière l'appeler par son nom. Elle se figea. Penchée sur le corps de Boromir et oubliant toute prudence, elle avait abaissé le capuchon de sa cape et avait dévoilé son visage. Comprenant son erreur, elle s'empressa de le rabattre, mais il était déjà trop tard. La voix l'appela de nouveau, plus proche.
- Aria !
Elle reconnaissait cette voix. Paniquée, elle eut juste le temps de croiser le regard d'Eoden avant qu'une main se pose sur son épaule et la fasse pivoter.
- Viens avec moi, lui intima la voix en la prenant par le bras et en l'entraînant à sa suite. Et toi aussi ! Ajouta-t-il à l'adresse d'Eoden qui semblait se demander quelle attitude adopter.
Aria le suivit sans rechigner. Elle ne pouvait rien faire pour le moment, et aurait tout le temps de penser à un plan d'évasion plus tard. Pour le moment, il s'agissait simplement de mimer la docilité. Cela la répugnait, certes, mais c'était nécessaire.
L'Elfe les fit entrer dans sa tente personnelle. Aussitôt, le cœur d'Aria manqua un battement en apercevant la silhouette qui se dessinait dans la semi-obscurité.
- Eldarion ! s'écria-t-elle en se jetant dans ses bras. J'ai eu tellement peur pour toi ! Tu vas bien ?
Le jeune homme ébouriffa les cheveux de sa sœur et un sourire éclaira son visage.
- Maintenant oui, répondit-il.
Aria n'eut pas le temps de méditer sur ces quelques mots, car déjà, Legolas prit la parole :
- J'ai appris que tu t'étais enfuie de Minas Tirith.
Le ton était sévère mais Aria le regarda dans les yeux, déterminée à ne pas détourner le regard la première.
- Tu es partie seule...
- Je n'étais pas seule, le coupa-t-elle. J'étais avec Eoden !
Legolas jeta un regard sur le garçon qui ne savait plus où se mettre. Aria devina les pensées de son oncle : un chevalier, infirme qui plus est, serait bien incapable de la protéger contre les armées d'Orques qui envahissaient la Terre du milieu.
- Tu es inconsciente, lui répliqua l'Elfe, agacé d'avoir été interrompu.
A côté de lui, Eldarion acquiesça, ce qui énerva la jeune fille au plus haut point. Si son propre frère ne la soutenait pas, elle ne savait pas comment se sortir de cette situation. Aranel me soutiendrait lui.
- Nous n'avons eu aucun problème pour le moment, lui répondit Aria sur un ton de défi.
- C'est bien ce que je dis, tu es inconsciente. Sur les terres que vous avez traversées, nos armées ont réussi à tenir les Orques à distance, mais dès que tu t'aventuras plus loin, tu en croiseras des centaines, des milliers, et tu n'auras aucune chance de leur échapper. Tu n'as aucune expérience du combat, Aria. Tu ne pourras pas...
- Je sais me battre, objecta-t-elle furieuse d'être sous-estimée. Je bats la plupart des chevaliers de Minas Tirith au combat rapproché et à la joute.
- Tu n'as au-cune expérience du combat, répéta son oncle en détachant les syllabes. Se battre quand la bataille fait rage, se battre quand on peut à tout moment perdre la vie, se battre quand des camarades tombent tout autour de toi, ce combat-là, Aria, n'a rien à voir avec les affrontements que vous mimez avec des épées en bois dans les arènes de Minas Tirith. Tu ne réussiras jamais ta quête comme cela, Aria.
La jeune fille ne put cacher son étonnement. Il connaissait sa quête ? Aranel ne pouvait pourtant pas l'avoir trahie ! Mais quelle importance, à présent ? Son oncle allait la reconduire à Minas Tirith et elle ne pourrait jamais l'accomplir, cette fameuse quête. Elle s'apprêtait déjà à obtempérer (ou du moins, à faire semblant jusqu'à ce qu'elle puisse s'échapper), quand Legolas reprit :
- C'est pour cela que je vais partir avec toi.
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La Dernière larme
Hayran KurguSauron n'est pas définitivement vaincu. Avant de mourir, il a choisi un réceptacle à sa magie, un réceptacle par lequel il va renaître en Terre du Milieu; un réceptacle qu'il faut à tout prix détruire. Sa magie commence déjà à se répandre parmi les...