Un coup de foudre...

Isabelle.

Je n'arrive à penser qu'à sa peau qui touche la mienne, son corps qui bouge contre le mien et... à ces lèvres qui se baladent son mon visage. Ho... qu'il m'agace à frôler ma bouche sans jamais s'y poser ! Mais je devine qu'il le sait très bien grâce à son petit sourire en coin. J'ai envie de le rabrouer, je devrais le faire. Pourtant je n'y parviens pas, tout mon corps est à l'affut, comme en suspension. Dans l'attente. J'ai le cœur aux bords des lèvres et mon être est en ébullition. Mon esprit est épars, concentré sur une unique chose. Ne suis-je pas ridicule de n'être réduite qu'a cette chose dans l'expectative d'un frôlement de sa part ?

Sa bouche embrasse ma mâchoire avant de disparaître dans mon cou qu'il butine puis mordille... C'est tellement bon !

Je m'en veux, je ne devrais pas me laisser aller dans ces sensations charnelles, de m'y perdre pourtant... je m'y abandonne complètement. Je le veux, je veux tout de lui. N'en pouvant plus j'attrape ces cheveux à pleine main pour tirer sa tête face à moi ; nos lèvres sont à un cheveu l'une de l'autre.

-Arrête de jouer, je souffle contre Lucas d'une voix que je ne reconnais pas comme la mienne.

Si rauque, si enrouée, si... tourmentée.

Lucas ricane doucement avant de presser sa bouche contre moi à peine quelques secondes. Ses mains se serres sur mes hanches et je perds qu'un peu plus mon souffle. C'est bon tout en étant insuffisant. La température en moi continue de monter inexorablement, c'est délicieux mais si... frustrant aussi. Mon cœur bat si fort dans ma poitrine qu'il doit forcément le ressentir. Nos souffles se mélangent alors que nous nous fixons, à peine un cheveu nous séparant. Dans ses yeux verts je vois se refléter le même tournant intérieur qui me consume en cet instant. D'une certaine manière ça me rassure de le voir aussi atteint que moi. Ce n'est que justice.

-Si tu savais comme je ne joue pas beauté... me répond-t-il d'une voix grave.

Il m'embrasse alors. Il m'embrasse complètement, passionnément et avec une telle intensité... ma respiration se coupe et mon cœur rate un battement. Un vertige me prend mais il me retient. Lucas a un bras crocheté autour de ma taille, me soulevant un peu. Sa main opposée sur ma nuque me serrant délicieusement contre son corps. De mes deux mains je m'accroche à lui, l'une sur son épaule l'autre toujours enfouie dans ses cheveux que je serre dans mon poing. Parce que je ne veux pas qu'il m'échappe, que tout ça disparaisse dans un nuage de fumé. Me rendre compte que c'est un mirage me ferait perdre la tête.

De la langue il caresse ma lèvre inférieure comme pour en demander l'entrée, je ne me fais pas prier et j'entrouvre ma bouche, sa langue s'y engouffre à mon plus grand plaisir. Nous frémissons tous les deux. Mais subitement une douleur aigüe me transperce le dos : on m'a bousculé douloureusement. Cela nous séparant, nous arrache, l'un à l'autre.

Mon souffle est court. Mon cœur incertain. Mes joues cramoisies. Mon esprit en bouillie. Contre tout attente ce sont de délicieuses sensations.

-Aïe ! J'arrive à murmurer.

Les bras de Lucas se plaquent un peu plus autour de moi, le regard inquiet il m'observe. Ses lèvres sont gonflées... c'est terriblement sexy.

-Ça va ?

-Je me suis pris un coup de coude dans le dos, je lui réponds un peu ailleurs, essouflée.

Il hoche la tête en me fixant toujours, à ma grande déception s'éloigne de moi afin d'attraper ma main pour me tirer hors de la foule. Surprise je suis le mouvement, les battements dans ma cage thoracique n'ayant pas diminué.

Lorsque nous passons à coté de Sophie sans que Lucas ne la vois je souris largement en levant les épaules, elle me répond par un majeur bien dressé dans ma direction et tourne des talons telle une diva. Je ne suis habituellement pas mesquine... mais je n'ai pas pu m'en empêcher !