Je grogne en regardant l'heure sur mon portable. Deux heure trente du matin. Un soupire m'échappant je lâche mon mobile qui se perd immédiatement dans les vagues que formes ma couette. J'attrape d'ailleurs celle-ci pour m'enrouler et m'enfouir un peu plus dedans. Je n'arrive pas à mettre mon cerveau sur pause, alors que tout mon corps est épuisé et veut clairement son repos.
Des images d'un tas de choses me traversent l'esprit : Lucas, Dylan, Lucas, Corinne, Lucas, mon frère, encore Lucas. Je vais devenir chèvre à tout ressasser. L'image d'un Lucas aux yeux malicieux qui me déclare à quel point il tient à moi me subjugue et pendant un instant je me laisser bercer dans ce sentiment de bien-être qui me réchauffe de partout. Mais cette sensation se terni un peu en revoyant Corinne prendre mon copain dans ses bras. Cette fille est... bordel cette fille je la déteste. Tout en elle m'horripile. De son corps de rêve à la façon dont elle se permet de toucher Lucas, comme s'il lui appartenait ou qu'elle avait une sorte d'autorisation implicite de le tripoter quand elle le veut. Ce qui n'est clairement pas le cas, Lucas est mon copain, elle a peut-être eu son attention à un moment mais aujourd'hui elle n'a plus aucun droit envers lui. Je le sais, Lucas n'a pas arrêté de me le rappeler. Mais, malgré tout, je ne peux pas m'empêcher de me sentir en danger. Corinne... elle exulte de confiance en elle et vraiment... même en la détestant, je ne peux qu'avouer qu'elle est magnifique, une sorte de beauté flamboyante et qui attire les regards. Entre elle et Dylan qui me rend marteau j'ai le ventre qui se noue douloureusement, participant à mon insomnie.
Dylan veut qu'on sorte à nouveau, il dit qu'il a encore besoin de passer une soirée loin du regard de son paternel et que pour ça il a besoin de moi. Quel fumier ! Comme si j'allais accepter de me mettre à nouveau en danger pour lui ! Il n'est pas question qu'il me mêle à nouveau à ces histoires illicites.
Bien entendu quand je le lui ai dit ce matin il a fait comprendre que mon secret ne le resterait pas longtemps auprès de ma famille et qu'il serait heureux de voir la débâcle qu'allait devenir mon couple. Mais... s'il avait tort ? et si je me trompais ? Peut-être que mes parents n'en auront rien à faire, peut-être qu'ils nous laisseraient en paix.
De toute manière même en ne disant rien tout ne se passe pas bien puisque Dylan se sert de mon silence pour tenter de me manipuler. Si c'est pour qu'on m'embête à cause de ma relation avec Lucas autant que ce soit parce que je l'assume pleinement.
Je pense... je pense qu'il est temps que je parle avec mes parents. Et s'ils tentent de me refourguer à Dylan quand même je leur parlerais de la soirée que j'ai passé avec lui. Mes parents sont ce qu'ils sont mais n'acceptent aucunement l'illégalité et le fait que je sois en danger.
Je prends une inspiration en fermant les yeux, épuisée. OK, c'est décidé je vais parler de Lucas à mes parents et on verra bien ce qui va se passer...
***
Le levé fait mal. Mes yeux me piquent alors que je papillonne des paupières en entendant le réveil de mon portable sonner dans les tréfond du lit. Je mets une longue minute à mettre la main dessus pour l'éteindre. Tel un zombi je me glisse hors de mon lit et je traine les pieds pour aller récupérer des fringues avant de filer à la douche avec espoir que ça me fasse émerger un peu.
Mais peine perdue, je suis toujours la tête dans le guidon quand une heure après je descends l'escalier, habillée et maquillée. J'abandonne mon sac dans l'entrée et je vais en direction de la cuisine. Mon lutin est déjà là, elle m'embrasse furtivement la joue avant de me tendre une tasse jaune en forme de canard rempli de café. Je fais un petit soupire d'aise et je grimpe à ma place sur le plan de travail.
- Bonjour, Berta, je souffle après ma première gorgée.
- Bonjour, ma chérie, j'ai vu que tu traînais des pieds ce matin. Tu as mal dormi ?

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Un coup de foudre...
Roman d'amourIls sont diamétralement opposés. Et pourtant irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Les existences d'Isabelle et de Lucas ont toujours gravité sur le même plan mais sans jamais se croiser. Lorsque leur regard se percute pour la première fois...