Un coup de foudre...

Lucas.

En soupirant avec lassitude je passe la porte de la maison, les sourcils froncés. Alors que je la claque à l'aide de mon pied je jette mon sac au pied du bar avant de me servir un verre d'eau bien que je souhaite quelque chose de plus corsé. Malheureusement la présence de ma mère m'en empêche. Un souffle m'échappant à nouveau je vais la rejoindre, elle est assise en tailleur sur le canapé dans sa tenue fétiche pour glandouiller dans la maison ; un vieux jean coupé au niveau des genoux et un tee-shirt extra large qui appartenait à mon père. Lorsque je me laisse tomber à ses côtés je tire sur le tissu marron délavé du haut en souriant. Je revoie encore papa hurler dans la maison après ma mère alors qu'elle lui avait à nouveau piqué son fameux tee-shirt, "Mais c'est le seul dans laquelle je rentre !" elle aimait crier en retour en caressant son ventre grossit par une Suri en court de conception. Ce n'était que quelques semaines avant sa mort.

Chassant ce souvenir j'embrasse ma mère sur la joue avant de passer ma main sur sa nuque pour la masser alors qu'elle est concentrée sur de nouvelles factures, son nez est de nouveau rouge d'avoir été frotté. Elle lève les yeux pour me sourire et laisse échapper un grognement satisfait par le travail que font mes doigts. Les yeux fermés je laisse tomber ma tête en arrière de fatigue. Une journée de merde, c'était carrément une journée foireuse.

    - Que ce passe-t-il mon fils préféré ? Demande tranquillement maman.

    - Je suis ton seul fils, je rétorque en souriant.

Elle hausse les épaules et je devine qu'elle tourne la tête dans ma direction pour me sonder du regard.

    - Alors ? Que t'arrive-t-il ? Tu t'es pris la tête avec un des mecs ? Elle reprend sans lâcher le morceau.

    - Pas exactement, bien que je soupçonne certain d'entre eux de m'en vouloir, j'avoue en grimaçant.

    - Et ils ont raison ?

Ma grimace s'accentue et je soupire de nouveau. Journée de merde.

    - Ouais un peu, j'ai agi comme un con. J'ai eu une très mauvaise idée que je regrette déjà... je lui explique doucement.

    - Ce qui est fait est fait. Tu ne peux rien y changer, maintenant il faut juste voir si tu peux arranger les choses, elle dit avec assurance.

Les yeux toujours clos le visage d'Isabelle apparaît, je revois son regard trahi alors que je serrais le corps de cette salope de Sophie contre moi au milieu d'un couloir au lycée.

    - Je ne suis pas certain de pourvoir arranger ça. J'ai vraiment merdé sur le coup, je marmonne.

Sur le moment, sortir avec Sophie me paraissait une merveilleuse idée, une sorte de vengeance après la douleur que j'ai ressenti à la suite du baiser merdique, avec Isa. Cette honte dans son regard... putain elle m'a déchiqueté de l'intérieur. Mais merde le regard qu'elle m'a lancé dans ce couloir ce fut encore pire. Là j'ai compris que j'avais bien merdé, et pas qu'à moitié. Ensuite il y a eu le repas super gênant où Charli a décidé de me fixer du début à la fin avec une petite moue méprisante sur le visage et où mon meilleur ami a préféré m'ignorer complètement. Les deux autres se sont contentés de discuter entre eux. Bref c'était tendu, surtout qu'on ne pouvait pas louper l'absence d'une certaine personne.

Pourtant d'un autre côté je n'arrive pas à me retirer de la tête qu'elle l'a un peu mérité, c'est elle qui m'a rejeté ; si elle voulait de moi elle avait qu'à me le dire. Et elle ne l'a pas fait que je sache. Et même si elle se sentait mal après ce qui c'était passé elle pouvait bien m'envoyer un message, et il n'y a rien eu bien que comme un idiot j'ai surveillé mon téléphone toute la soirée. Et quand un bout d'un moment j'ai réalisé que je n'aurais rien de sa part j'ai discuté par message avec Sophie, qui m'avait donné son numéro il y a bien longtemps, elle était bien contente et n'a pas hésité à dire amen à tous ce que je lui disais.