Lucas.

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Il y a deux possibilités qui m'attend chez moi : soit ma mère va m'ignorer en beauté, soit elle sera là à m'attendre de pied ferme. La connaissant un minimum je parierais plus sur l'attente déterminée. Lui avoir dit que j'avais enfin une petite amie a dû lui trotter dans la tête toute la journée. Est-ce mal de savoir qu'elle a été distraite toute la journée par ma faute et en être satisfait ?

Je souris à cette idée en coupant le moteur. Je me penche pour attraper mon sac et je sors de l'auto en claquant bien la portière. Pour faire savoir à ma mère que je suis arrivé.

Ou elle va m'attendre sur le canapé, en tailleur, ou directement devant la porte. Mais je parie que peu importe sa position, elle aura les bras croisés et les yeux plissés. Je la vois d'ici ! En souriant bêtement je pousse la porte d'entrée. Et je manque de percuter ma mère qui se tient devant moi... les bras croisés et les yeux plissés. Mon sourire s'élargi et je me penche pour l'embrasser sur la joue, elle me laisse faire mais fait la moue en soufflant. Quand je vais pour la dépasser sa main fuse dans ma direction.

- Ts-ts-ts... où crois-tu aller fils indigne ! elle s'écrit en m'attrapant l'oreille.

- Aï aï... M'man ! je proteste en la suivant, penché, vers le canapé.

- Comme oses-tu faire tourner en bourrique ta mère ? elle questionne en secouant la tête.

Je me laisse tomber et je la regarde s'installer sur la table basse, face à moi. Je frotte mon lobe en la fusillant du regard mais, OK, j'avoue j'ai encore mon sourire de débile.

- Tu y as pensé toute la journée, hein ? je lance en bougeant la tête.

- Et ça t'amuse, en plus ? elle marmonne.

Mais elle oublie vite son air ronchon et je vois carrément ces yeux se mettre à briller, le visage plein d'espoir !

- Alors ? c'est vrai ? tu as une petite amie ? elle demande en frappant ses mains.

Je ris et j'acquiesce en roulant des yeux.

- Une vraie, que j'emmène au lycée, avec qui j'ai de la conversation et qui est quelqu'un de bien.

- Ça c'est à moi d'en juger, mon petit père ! alors... qui c'est ? elle demande avec impatience.

Je secoue la tête, exaspéré par son comportement.

- C'est la fameuse Isabelle, avec qui j'étais persuadé de ne jamais finir. Mais tu avais raison, je suis maintenant avec elle.

- Isabelle... la jeune fille que j'ai dû ramener chez elle complètement bourrée parce que vous aviez passé une soirée intéressante à la maison ? elle répond en levant un sourcil.

Je grimace. Puis je soupire.

- A sa décharge elle était contre cette soirée, c'est sa meilleure amie et moi qui l'avons persuadé. Et elle était extrêmement angoissée par la soirée qu'elle allait se passer chez elle. Il est possible, aussi, qu'on ait peut-être forcé la dose de ses verres exprès... j'avoue avant de rajouter pour ma défense, mais c'était l'idée de sa meilleure amie !

Ma mère ouvre la bouche pour m'engueuler mais finit en secouant la tête en soupirant.

- OK. Je veux bien faire comme-si notre première rencontre n'était pas cette fameuse soirée.

Un coup de foudre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant