Lucas, ce chapitre est pour toi.
Je me souviens que trop bien de cette journée. Cette journée où j'ai cru que j'irai mieux et que cette histoire prenait enfin fin. Mais tu étais là...
On était en cours d'arts plastiques sur les ordinateurs en salle d'informatique. J'étais en groupe avec Alicia. Marion et Zoé étaient sur le poste informatique d'à côté.
Vers le milieu du cours, je t'ai vu parler à des gens de la classe et, peu à peu, un attroupement s'est formé autour de toi. Vous vous retourniez vers moi en me dévisageant et en riant.
Alicia paraissait stressée. Je lui ai demandé de me dire ce qu'il se passait et c'est là que j'ai compris comment tu avais réussi à me rendre si intéressante tout d'un coup.
« Je suis vraiment désolée... avait-elle pleuré. Il a surpris une conversation entre Pamela et moi et... et... on parlait de toi... et de... de ton blog et de ce qu'il y avait dedans... je suis tellement désolée... »
Cléa avait brisé mon cœur, tu as fissuré mon âme. Tu es un connard, Lucas, tu ne peux pas savoir à quel point. Je déteste très peu de gens mais toi... toi je te déteste. Et tu ne peux pas imaginer à quel point j'ai mal et à quel point ça me blesse d'écrire ça.
Pourtant, quand Alicia m'a dit ça, je n'ai pas pleuré. Je l'ai consolée. Comme si c'était d'elle dont il s'agissait. Comme si c'était son secret que tu trahissais.
Quand le cours fut terminé, presque l'intégralité de la classe s'est ruée sur moi...
« T'es lesbienne??! »
« T'aimes les filles??! »
« T'es amoureuse de Cléa ?! »Je n'ai répondu à aucune de ces questions, je me suis dirigée vers toi et j'ai hurlé.
On s'est ensuite enfermée dans les toilettes avec Alicia et on a pleuré.
À la sortie du collège, les gens hurlaient mon nom, demandant qui j'étais, si c'était vrai que j'étais La Lesbienne. Et bien oui, je suis La Lesbienne. Je suis celle qu'on essaie d'enfermer dans une case. Et vas te faire foutre si ça ne te plait pas, Lucas. Parce que, pour une raison que j'ignore encore, ton plan de me faire tomber encore plus bas n'a pas fonctionné.
En effet, le lendemain plus personne n'en parlait. Pourquoi? Comment? Je crois que je ne le saurais jamais.
Mais, ne rêve pas. Tu restes un connard.
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Us
RomancePeut-être qu'un jour j'arriverai à oublier. Peut-être qu'un jour tes mots accepteront de sortir de ma tête. Peut-être qu'un jour tous ces souvenirs arrêteront de me torturer. Peut-être qu'un jour j'arrêterai de t'attendre. Peut-être même qu'un jour...