J'avais annoncé trois histoires pendant ce camping. Voici la troisième. Pour toi, Cléa. Et je sais que tu n'en ai pas fière.
J'étais assise sur une table de pique-nique en face de Marion et j'ai vu que tu m'avais envoyé une bonne dizaine de messages...
Tu parlais de tes problèmes, tu disais que tout était de ma faute, que je devrais mieux choisir mes amis... tu t'en aies particulièrement prise à Zoé.
On s'est disputées... on s'est insultées... on s'est mal comprises...
Cléa: « Et bah, tu sais quoi? Si moi je suis homophobe, toi t'es une salope. Ouais voilà, t'es une salope!! »
Mais je ne t'ai jamais dis que tu étais homophobe, Cléa, parce que je sais que tu ne l'es pas. Tu avais juste peur. Mais pas peur de l'homosexualité, seulement peur de ce qui était nouveau, de ce que j'étais en train d'assumer.
J'étais énervée, ça oui, mais surtout j'étais amoureuse. J'étais follement amoureuse de toi, et quoi que je puisse faire, quoi que je puisse dire, ce sera toujours ainsi.
Je t'aimais comme je n'avais jamais aimé personne. Et j'étais terrifiée parce que je ne savais pas comment te le dire mais je savais que je le devais.
J'aurais voulu te serrer très fort et ne plus jamais te lâcher pour que tu ne partes plus jamais. J'aurais voulu t'embrasser jusqu'à en crever et tu restes près de moi, que je puisse ne dépendre que de toi... pour toujours... que je puisse te dire "je t'aime" sans sentir ta haine sur mes épaules. Savoir que tu serais là pour moi et que tu ne m'abandonnerais pas. Ouais, j'aurais aimé te savoir à mes côtés.
Mais je voulais aussi te donner la baffe que tu méritais tant, te frapper jusqu'au sang, te rendre la douleur que tu m'avais balancé à la gueule, que tu la ressentes dans ton corps tout entier, qu'elle hante chacun de tes membres, qu'elle vienne glacer tes rêves et réchauffer ta haine. Je voulais que tu connaisses la folie comme je commençais à la connaître, que tu connaisses ce manque qui te tue tout doucement, te creusant de l'intérieur pour n'y former qu'un vide, un rien. Et je t'assure Cléa, c'est beaucoup, rien.
Je te détestais. Mais, le problème, c'est que je t'aimais encore plus....
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RomancePeut-être qu'un jour j'arriverai à oublier. Peut-être qu'un jour tes mots accepteront de sortir de ma tête. Peut-être qu'un jour tous ces souvenirs arrêteront de me torturer. Peut-être qu'un jour j'arrêterai de t'attendre. Peut-être même qu'un jour...