CHAPITRE 43

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Je ne vivais plus que dans mon passé, mon présent n'existait pas et mon future ne m'intéressait plus.

J'étais perdue, je ne trouvais ma place nul par. Je restais de plus en plus seule parce que, quand j'étais face à moi-même, je n'avais plus besoin de porter de masque pour faire croire que j'allais bien.

J'étais une goutte d'eau dans l'océan. Que je sois là ou pas, les gens ne voyaient même plus la différence...

Je n'étais plus qu'une énorme boule de fatigue et de colère, une bombe prête à exploser. Pourtant, je souriais.

J'avais envie de pleurer mais je n'y arrivais même plus parce que je n'avais plus de larmes en moi. Je n'avais plus d'endroit où me reposer. Ni chez moi, ni nul part ailleurs.

Un soir, j'ai pensé à tout ça. Je n'étais plus rien. J'étais invisible... et rien ne me retenait à présent. Rien.

Je me suis demandée ce que ça faisait de mourir. Je me suis dis que ça devait sûrement être comme si on dormait mais sans les cauchemars qui vous hantent chaque nuit.

J'ai planté mon regard dans le vide et j'ai pris une grande inspiration. J'ai porté ma main à la bouche et je me suis pincée le nez et les lèvres de sorte que l'aire ne pouvait ni entrer ni sortir.

Ma tête s'est mise à tourner et mon cœur battait vite, comme s'il savait qu'il ne pourrait sûrement plus jamais rebattre après ça. J'ai sentie une larme chaude rouler lentement le long de ma joue. Ma vision a commencé à se troubler jusqu'à devenir complètement noire. J'ai commencé à hoqueter. Je me sentais partir, comme si j'étais déjà à moitié morte.

Puis, je me suis souvenue...

// « T'es à moi!! » //

// « Je vais te les faire bouffer tes feuilles moi! » //

// Je te regardais rire en me disant que tu riais grâce à moi. //

// « T'imagine si on le réveillait en lui jetant un verre d'eau sur la tête ? » dis-je, le sourire aux lèvres. //

Et j'ai eu peur. Peur de te décevoir, de te perdre encore plus. Et j'ai tout lâché. J'ai laissé l'aire rejoindre mes poumons à toute vitesse. Ma vision est revenue. Et j'ai fondu en larme.

Tu sais, Cléa, tu ne sais rien de ce qu'il c'est passé cette nuit là, mais tu m'as sauvé la vie. Tu m'as sauvé en m'anéantissant.

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