DÉTESTATION [TOME 2] (TERMINÉE)

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Lorsque j'ouvris les yeux je fus rapidement harponnée par deux billes marrons foncées, me couvant d'un regard doux et bienveillant.

Hakim me souria, d'un sourire certes très maladroit tout comme à son habitude, mais pourtant si sincère. Il m'aida ensuite à me relever pour m'accompagner dans la cuisine.
Je mourrai de faim.

-Ça va mieux princesse ?
Son ton était paterne.

J'opinai du chef et osai jeter un dernier coup d'oeil dernière moi, analysant ma chambre, notre chambre à Sneaz et moi-même plus exactement.

Les affaires de ce dernier étaient éparpillées partout dans l'appartement, la plupart étaient amassés et en désordre voire même en boule à certains endroits.

Rien n'allait.

Les armoires étaient vides, il ne restait ni mes affaires ni celles de Sneaz. Sauf que lui, a contrario de moi, n'avait pas voulu faire ses valises et partir pour de bon. Il avait certainement voulu s'assurer que mes vêtements étaient à leur emplacement habituel ou bien cachés sous les siens.

En m'asseyant sur une chaise haute, je me permis de l'imaginer quelques instants :
À trois heures du matin tout au plus, il était rentré du studio, lasse et éreinté au plus point. La porte refermée à clé derrière lui, je le voyais parfaitement jeter sa veste en jean sur le canapé comme à son habitude et à certainement froncer les sourcils lorsqu'il remarqua que je n'étais pas assise sagement sur le canapé terminant une oeuvre que je devais rendre.
Je l'imaginai partir à ma recherche, dans ce minuscule appartement et baisser les bras au bout de dix minutes lorsqu'il ne me trouva guère.
Je le voyais aussi se mordre la lèvre jusqu'au sang ainsi que de se passer à foison ses doigts dans ses cheveux bruns. 
Au bout de plusieurs minutes à essayer de me joindre, je l'imaginai parfaitement écarquiller les yeux tout en se ressassant notre dispute.
Je le visualisai se lever et courir jusqu'à notre chambre pour ouvrir l'armoire, le coeur battant à tout rompre, et avoir finalement un temps d'arrêt lorsqu'il ne vit plus mes vêtements.
Il dût se mettre hâtivement à fouiller chaque recoin de l'appartement pour trouver un quelque chose qui lui indiquerait ma direction. De plus je....

-Tu te lèves et on va manger un petit truc chez Deen ?

La voix grave d'Hakim me sortit promptement de mes pensées. J'avalai difficilement ma salive et me figeai sur place à l'attente du prénom de mon ami.

-Non...Non Obélix. Vraiment, sans moi.

Il prit encore une fois ma main dans la sienne et la serra fermement, essayant de me redonner contenance.

-Tu ne vas pas rester éternellement dans cet appartement morbide. Il faut que tu sortes et que tu prennes l'air Eulal.

Je ne dis rien pendant de longues secondes et finis par prendre une grande inspiration. Je me devais de lui dire.

-C'est juste que...Obélix je voulais partir. Hier soir je m'apprêtais à me barrer loin d'ici et j'ai en quelque sorte dit au revoir à Deen et Lilo.

Sa mâchoire se contracta, il ramena sa main vers lui et fronça les sourcils tout en restant paralysé face à mes paroles incongrues.

-Tu...quoi ?

Je me mis à balbutier.

-C'était juste sous le coup de la colère et de l'adrénaline Hakim. J'avais qu'une chose en tête c'était de m'éloigner de Sneaz mais...mais je n'arrivais pas à partir, tu...je flippais à l'idée de venir te voir pour te dire au revoir.