DÉTESTATION [TOME 2] (TERMINÉE)

dix neuf-19

-Mohamed Amine Khamissa ! Je vais te tuer...oh mon Dieu... je vais te laminer ! Tu n'es qu'une sale pourriture de première, comment oses-tu !?
Éructais-je en abaissant violemment l'écran de l'ordinateur. Le fracas qui s'engendra par la suite fit légèrement sursauter mon petit ami accompagné de la table sur laquelle reposait le pc.

D'ailleurs le dénommé petit ami en personne, Sneazzy, se trouvait face à moi : lèvres pincées, nez retroussé, doigts triturant le paquet de cigarettes sur la table basse, appartenant surement à un des garçons -vu que mon envie de fumer s'était faite la malle à l'instant même où j'avais ressenti de légers coups dans mon ventre- ainsi que les yeux abaissés vers le sol. En bref, il avait la parfaite attitude du "mais je n'ai rien fais voyons".

-Je... si tu regardes bien le clip, elle ne me touche même pas Eulal.
Ne put-il s'empêcher de rajouter, sa pomme d'adam remontait et descendait de façon très irrégulière.

Prise d'une aliénation sans précédent je me levai et le désignai d'un doigt qui se voulait accusateur, hargneuse au plus au point.

-Je m'en contre fou de... argh n'essaye même pas de retourner la situation à ton avantage ok!? Tu... cette pute elle se trémousse juste à côté de toi. Tout le monde le voit. Ses fesses sont... d'ailleurs on en parle de ça ?

Je pris ma tête entre mes mains et me mis à raser les murs, son regard suivait mes maints faits et gestes avec minutie. Qui sait, peut-être que cela le faisait flipper que je tourne autour de lui tel un lion prêt à sauter sur sa proie.
Et pour tout vous dire, même son regard apeuré ne réussit guère à calmer ma colère grandissante qui ne demandait plus qu'à éclater au grand jour.

-Bordel ce ne sont même plus des fesses, ce sont des putains de balle de basket, réellement, et elle... cette salope ose bouger telle une langouste, son corps tout flasque à côté du tien ? Je rêve, tu es MON homme, le père de MON enfant et pas une petite pédale qui....

-Tu forces Eulalie.
Souffla-t-il en s'affalant sur le canapé, tel un gamin de six ans qu'on enguirlandait pour un rien. Il passa ensuite ses mains sur son visage et expira bruyamment par le nez face à mon caractère acariâtre.

Risquant l'explosion voire l'implosion d'ici quelques secondes, je me rassis promptement. Mes jambes, quant à elles, n'étaient guère du même avis : elles ne désiraient qu'une chose, aller à l'encontre de cet individu impubère et idiot puis de le faire taire d'une façon que je vous laisse imaginer.

Sale. Très sale, même.

Mohamed se mit à mordre sa lèvre inférieure, s'empêchant surement de me balancer à la figure tout ce qu'il pensait. Ce simple geste créa une tension palpable entre nous.
De plus, un état de nervosité si intense me submergea que cela me fit inconsciemment serrer les phalanges si âprement qu'elles devinrent blanches en quelques secondes.

Abruptement, un tonerre -qui semblait être en parfaite symbiose avec mon humeur- gronda près de la fenêtre.

-NON je ne force pas, c'est toi qui forces à faire des clips avec Jok'air et Laylow alors que tu sais pertinemment qu'ils vont ramener des nanas ! Tu as quel âge sérieux !? Argh je te...

Ne me laissant nullement le temps de finir, la porte d'entrée s'ouvrit à la volée, nous faisant ainsi parvenir des éclats de rire grave et identifiable à des kilomètres. Je me mis à fulminer intérieurement. Bon sang, non !

-Yo les futurs darons vous avez vu la pluie dehors ? Dieu est sacrément vénère ein !

Jazzy, Mekra et Ken s'assirent nonchalamment sur le canapé aux côtés de Sneaz, qui fuyait désespérément mon regard meurtrier, tout en passant ses doigts sur sa barbe.