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Voilà, il recommençait à faire ça, être contradictoire. Il faisait ce que bon lui semblait un jour mais lorsqu'il comprenait que j'étais bel et bien ici, que notre couple était du réel alors comme par magie il changeait de discours.

-Putain réponds-leur Sneaz !
Explosais-je en sentant ma mâchoire se contracter violement. Ses yeux papillonèrent rapidement lorsqu'il vit mes poings serrés et mes tremblements incessants.

-Ne fous pas ta carrière en l'air par ma faute !

-Je...
Il se tut et inspira une grande bouffée d'oxygène. 

Nos multiples disputes l'avait donc mener à cela ? Il respirait un bon coup pour arriver à se contrôler ?

-Quand est-ce que tu comprendras que ma vie avec toi est plus importante que ma carrière ?

Rageuse je passai une main sur mon ventre et eut soudainement un haut le cœur.

Je m'éloignai le plus rapidement de lui et vomis de la bile non loin de notre arbre.  Mon torse se souleva à plusieurs reprises de façon très violente. 

-Eh merde Eulal ça va ?

Sneaz voulut s'approcher mais je ne le laissai pas faire.

-Ne me touche pas !

Sa respiration devint irrégulière lorsqu'il se mit à tourner autour de moi - comme un lion tournant autour de sa proie - pour s'assurer que je n'allais pas mourir sous peu. 

-Tu sais quoi ? C'était une mauvaise idée, rentrons.

Je me passai la main sur mes lèvres.

Ça allait le faire, calme-toi.

Sneaz leva les épaules en l'air absorbé par mon état critique, que par mes paroles. Il me laissa le devancer en titubant légèrement. Je sentis son regard inquisiteur sur mes courbes mais n'en tins pas rigueur.

-Laisse moi conduire.
Dit-t-il lorsque ma voiture nous fit face.

J'opinai du chef et m'assis lourdement sur le siège passager en avalant le peu d'eau qu'il restait dans une bouteille jetée derrière mon siège. De son index et son majeur, il tapa frénétiquement sur le volant, son anxiété m'engloba d'un coup. 

-Tu te souviens quand...quand on était allongés à côté de l'arbre tous les soirs après les cours, et que tu ne voulais pas rentrer chez toi parce qu'on était... bien toi et moi ? Tu passais des heures à jouer avec mes cheveux et je ne pouvais détourner mon regard sur autre chose que sur toi. Tu es et tu resteras la plus belle chose qui me soit arrivée.

Je laissai le paysage défilé devant mes membres amorphes. Ses mots pourtant maintes fois répétés prirent un autre sens ce soir-là. 

-Tu te souviens quand tu m'as dit que tu aimais Mekra comme un frère ? Tu te souviens quand tu m'as embrassé pour me faire comprendre que c'était moi le con hyper beau gosse dont tu étais tombée amoureuse ?

Encore une fois, je restai silencieuse. 

-Tu te souviens de notre première fois ? Tu avais eu ton bac et on avait fêté ça avec les mecs. Je ne t'avais jamais touché auparavant...je flippais ma race et tu...

Il s'arrêta et se voix trembla légèrement.

-Tu m'as dit que tu m'aimais et que c'était moi. Que ça l'avait toujours été. Chuchota-t-il. 

Je baissai la tête et laissai les larmes mourir délicatement sur mes lèvres.

-Comment on a fait pour en arriver là Eulal ? Dis-moi parce que je ne comprends toujours pas. 

Je ne sentis pas immédiatement que Sneaz avait arrêté la voiture mais dès lors qu'à l'aide de ses grandes mains il prit mon visage en coupe je repris conscience de ce qu'il m'entourait et de ses paroles qui me torturaient l'esprit.

-Arrête de pleurer...S'il te plaît.

Je lâchai un long sanglot et accrochai désespérément mes bras à son cou. Il détacha ma ceinture et me souleva avec agilité pour me placer sur ses genoux. Sneaz embrassa mon cou à plusieurs reprises pour me calmer mais rien n'y faisait, je continuai de pleurer. J'étais en train de détruire la plus belle chose que la vie m'avait offerte.

-Eulal, mon amour parle-moi...Qu'est-ce qui se passe ? 

-Je...

Le pire c'était que je savais du plus profond de mon être que j'avais briser le cœur de Mohamed Amine Khemissa dès lors qu'il avait vu que mes vêtements n'étaient plus à leur emplacement habituel.

Je le faisais souffrir.

Je l'avais surement fait pleurer et...J'étais une abominable personne. 

-Sneaz ne me déteste pas. 

Les craquements dans ma voix le fit trembler contre moi.

-Comment veux-tu que je déteste ma femme ?

Il passa ses doigts sous mon pull et traça des arabesques imaginaires sur mon dos. 

-Je t'aime.
Me souffla-t-il à l'oreille 

-Toi et moi ça va aller, ok ? On va surmonter ça tout comme on a pu...

-Je suis enceinte Mohamed.

Ma voix éraillée se perdit dans la magnificence du halo qu'engendrait les rayonnements du lever de soleil devant nous, face au pare brise.

Sneaz arrêta promptement tout mouvement et je m'accrochai encore plus à son pull ayant peur de sombrer encore plus bas.

Parce qu'après cela, rien ne sera plus jamais comme avant.

DÉTESTATION [TOME 2] (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant